Chapitre 29

1.8K 268 55
                                    


Épuisé par mon entraînement intense, je vais m'écrouler sur le canapé en gémissant. Pruneau bondit à ma suite et vient se lover contre moi. Je lui caresse distraitement la tête et il se met à pousser un grognement d'aise. Devoir rester cantonné au rez-de-chaussée en raison de la présence de l'abominable chat Croquette lui pèse et il se croit puni. Le pauvre doit dormir tout seul en bas (enfin tout seul avec Ernestine, qui n'est pas très bavarde) alors qu'il est encore tout petit et a peur du noir. En plus, il est devenu compliqué de monter à l'étage parce que ma mère a installé tout un dispositif de chaises devant la première marche pour barrer le chemin à Pruneau. Nous sommes obligés de les enjamber à chaque fois que nous avons besoin d'emprunter l'escalier, ce qui est douloureux pour quelqu'un qui souffre de courbatures comme moi.

J'avais l'intention de réviser la physique, mais je crois que je vais d'abord me détendre un peu. Je suis trop fatigué pour me tourmenter le cerveau. Il ne s'agirait pas de le détraquer encore plus.

Je ne suis pas certain d'avoir envie de passer tous mes mercredis dans la salle de sport de ma mère biologique. Cela me fatigue et qu'est-ce que j'ai appris aujourd'hui ? À agiter en vain un morceau de carton.

Je m'enfonce plus profondément contre le dossier. Mme Jean a sans doute raison. Je suis trop impatient. La fille blonde de la série s'est sans doute exercée pendant des années avant d'arriver à tuer son premier vampire. Mais ai-je tout ce temps-là devant moi ?

Je prends mon portable et ouvre un jeu. Au moins, voilà un domaine dans lequel je suis doué et entraîné. Bientôt, je me laisse absorber et j'en oublie mes soucis.

Je ne relève la tête qu'en entendant le parquet craquer. Zut, c'est Florence. Pendant une heureuse heure, j'avais oublié qu'elle squattait chez nous. Bon, ignorons-la et retournons à notre occupation. Elle finira bien par partir.

La jeune fille vient se planter juste devant moi.

— Allons nous promener dans les bois, cousin ! ordonne-t-elle.

Pruneau saute sur ses pattes en entendant le terme "promener" qui est le mot qu'il préfère le plus au monde, à égalité avec "manger".

Je garde les yeux fixés sur mon portable. Je suis toujours en plein jeu et je dois garder toute ma concentration.

— Non merci.

Florence se plante devant moi et tape du pied avec impatience.

— J'ai entendu dire qu'il y avait des loups dans cette forêt. Je veux en voir un.

Je sursaute et suis bien obligé de relever le regard, alarmé.

— Des loups ? Bien sûr que non ! Il n'y en a pas un seul ! Qui t'a dit ça ? Quelqu'un a certainement voulu se payer ta tête. C'est certain.

Elle hausse les épaules.

— Je ne sais plus. Bon, dépêche-toi de mettre tes chaussures. Nous partons dans cinq minutes. J'ai pris mon appareil photo.

Je m'enfonce dans le canapé.

— Non. Vas-y toute seule.

Elle fronce le nez.

— Ta mère a dit que tu devais me servir de guide.

Je reprends mon jeu en l'ignorant. J'ai presque atteint le niveau suivant. Je suis sur le point d'y arriver, lorsque mon téléphone m'est soudain arraché des mains.

— Héé ! je proteste en foudroyant cette idiote de cousine du regard.

Elle tient l'appareil hors de ma portée.

Le loup et moi 2 [terminée]Where stories live. Discover now