Chapitre 20

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Je passe la journée du lendemain à m'inquiéter pour Martin. Pour une fois, c'est moi qui lui envoie des milliards de SMS, pour m'assurer discrètement qu'il est toujours en vie. Cela n'a pas l'air de lui déplaire. Je n'ai personnellement rien contre le fait d'échanger par écrit avec l'alpha, bien sûr. Mais je préfère lui parler en face à face. Parce que cela me permet de sentir son odeur en même temps, ce qui n'est jamais désagréable.

Après le déjeuner, j'ai deux heures de trou en même temps que Joséphine. Nous allons nous poser au CDI. Il est temps que j'essaie d'avancer un peu mes devoirs. J'ai déjà pris beaucoup de retard. Il n'est pas facile d'avoir une double vie de loup-garou chasseur de vampires et de lycéen ordinaire. À la réflexion, on pourrait même se dire qu'il s'agit d'une triple vie. Pas étonnant que je sois autant fatigué !

Je sors un des livres de philo et l'œuvre à plat devant moi. Je prends ma tête entre les mains pour l'empêcher de dévier. Je vais lire ce fichu bouquin. Pas de déconcentration permise, cette fois-ci. Je vais me vider la tête et tout ira comme sur des roulettes. Oui. Commençons d'ailleurs par la première ligne. Voilà, elle est lue. Ce qu'elle voulait dire ? Aucune idée... Martin le saurait peut-être. Je devrais peut-être réviser avec lui. Et pas uniquement pour le renifler, je vous vois venir.

— Ça va ? me demande Joséphine qui semble avoir remarqué les efforts incroyables déployés par mon subconscient pour m'empêcher de me concentrer.

— Bof, je reconnais avec une moue malheureuse.

Elle baisse la voix.

— C'est encore à cause de cette histoire de vampire ?

Je soupire en allongeant le buste sur la table.

— Ouais. Mais personne ne veut jamais me croire. Pas même Martin.

D'accord, j'avais tort l'année dernière, pour cette histoire de mafia, mais là, je suis certain d'avoir raison.

Joséphine m'adresse un sourire rassurant.

— Moi je te crois, assure-t-elle.

Je me redresse.

— C'est vrai ?

Elle opine du chef.

— J'ai toujours trouvé étrange que les vampires soient les loups-garous soient les seules créatures surnaturelles à exister. D'où viendraient les autres mythes, sinon ?

— Oui, exactement ! je m'enthousiasme.

Si seulement tout le monde pouvait raisonner comme Joséphine ! J'ai bien l'impression que seuls les omégas sont des personnes sensées.

Je raconte sur ma lancée mes soupçons concernant Fleur la coloc. Je constate, bien dépité, que ma camarade prend la chose avec plus de prudence.

— Hum..., dit-elle. Mais pourquoi une vampire se serait mise en colocation avec un loup-garou ? Ce n'est pas un peu curieux, comme hasard ?

Je lui jette un tel regard qu'elle ajoute précipitamment :

— Mais ce n'est pas impossible, bien sûr.

Bon. Cela fait toujours une personne de plus qui accepte de croire à l'existence des vampires, après Pruneau et Mme Jean.

— Qu'est-ce que tu as l'intention de faire au sujet de cette Fleur ? s'enquit Joséphine qui semble vouloir se rattraper.

Ma réponse est catégorique.

— Agir.

— Et comment ?

Le loup et moi 2 [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant