19. Hésitation

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La douleur fulgurante m'arracha un cri de surprise alors que la balle transperçait le haut de mon bras. Un éclair de feu brûlant déchira ma chair, laissant derrière elle une sensation de chaleur insupportable. Je m'effondrai au sol, les yeux embués de larmes. 

Son regard sur moi était glacial, et je sentis un frisson de terreur parcourir mon échine alors qu'il me toisait avec un mépris palpable.

- Va te faire foutre, cracha-t-il.

Et alors, il me passa près de moi et quitta les lieux en claquant fermement la porte, me laissant là, agonisante sur le sol froid. 

- MEURS, criai-je après lui, même s'il ne pouvait plus m'entendre à présent.

Ma voix, était tremblante de colère et de peur. 

La rage et la douleur se mêlèrent en un cri qui s'échappa de mes lèvres, résonnant dans l'appartement à présent vide . Mes poumons se remplirent d'air brûlant alors que je laissais échapper toute la frustration, la colère et la souffrance qui m'envahissaient.

Je serrai les poings, m'efforçant de reprendre mon souffle malgré la douleur qui me serrait la poitrine. Les larmes coulaient librement sur mes joues tandis que je me relevai.

Mes pas hésitants s'approchèrent du canapé, où je m'installai sur le cuir froid.

Je me tournai vers la baie vitrée. La nuit enveloppait silencieusement le monde extérieur. 

Je restai là, à observer la ville dans le silence oppressant de l'appartement vide, perdue dans mes pensées. J'étais tellement ébranlée que la douleur semblait n'être qu'un lointain souvenir. En fait, je crois que ma conscience me quittait peu à peu. Je me sentais faiblir. 

Je luttai désespérément contre le flot de l'inconscience qui menaçait de m'engloutir, mais mes efforts étaient vains. Je pouvais me laisser mourir.

Et la lune, si lumineuse et paisible, était une cruelle ironie pour mon âme.

°°°

Je m'éveillai au matin, engourdie et frissonnante, sur le canapé qui avait été mon abri durant la nuit.  Une douleur lancinante irradiait de mon bras droit, et je vis que le haut était enveloppé dans un bandage serré. 

Des souvenirs entrecoupés flottaient dans mon esprit comme des fragments de rêves brumeux. Je me rappelais vaguement la sensation de l'aiguille piquant ma peau, de la voix lointaine d'un vieil homme.

Je réalisais aussi la présence d'une perfusion reliée à mon bras. Je suivis le fil jusqu'à son origine, confirmant mes soupçons en découvrant l'aiguille plantée dans ma peau. À côté de moi, sur la table basse, se trouvaient des médicaments, alignés de manière ordonnée.

Un soupir d'exaspération s'échappa de mes lèvres. Fais chier. 

Je compris qu'un médecin était venu me soigner, mais envoyé par qui ? Isaac seulement le pouvait. Ce connard ne voulait pas me laisser crever pour pouvoir assouvir ses intentions. C'était la seule raison pour laquelle il n'avait pas tirer la balle ente mes deux yeux. Comme il l'avait pourtant l'habitude de le faire. Sa signature. 

Il avait besoin de moi vivante, et moi pour le narguer et me libérer par la même occasion, je pouvais plutôt me tuer, mais ce courage ne me trouvait toujours pas. 

Les premiers rayons timides du soleil jouaient à travers les rideaux, tentant de réchauffer la pièce. Pourtant, leur douce caresse n'était pas suffisante pour dissiper le froid qui s'était infiltré dans mes os durant mon sommeil inconfortable.

RENAISSANCEWhere stories live. Discover now