20. L'ignorance

1.3K 52 2
                                    

- JE T'AVAIS PRÉVENUE !

- Et moi je t'ai déjà dit qu'on n'avait pas d'autres choix ! répondit Helia, complètement blasé.

Voilà une demi-heure que lui et Suzan étaient arrivés ici, et ils n'avaient cessé de se disputer à propos du même sujet depuis qu'ils avaient franchit le seuil de la porte.

- Ça nous aurait éviter de perdre des hommes, renchérit la brune.

- On ne pouvait pas rester éternellement sur place, nous devions rentrer d'accord ? Se sacrifier faisait parti du contrat de ces mecs-là.

Lui était avachit sur le canapé, complètement épuisé de leur voyage à première vue. Sa chemise était déboutonnée de quelques crans et ses cheveux blonds étaient ébouriffés, pour la première fois depuis que je l'avais connu.

Suzan, elle, était debout face à lui, à faire les cents pas en gesticulant.

- On ne les paye pas pour qu'ils meurent pour nous, Helia, dit-elle alors sèchement en s'arrêtant pour la première fois depuis son arrivée.

Son regard lançait des éclairs dans la direction de son ami.

- Et on ne les paye pas une fortune pour rien non plus. Ils en avaient pleinement conscience lorsqu'ils ont signés nos contrats, et tu le sais aussi bien que moi.

Lui aussi, était rude et froid dans ses paroles. Tous deux étaient épuisés et la perte de leur hommes de retour à l'aéroport avait dû les affecter.

- Je t'avais dit d'attendre et de ne pas foncer droit dans le gueule du loup putain, dit Suzan.

Helia l'ignora cette fois, plus qu'ennuyé par le même discours de la jeune fille.

Et je les regardai ainsi assise sur ma chaise haute, depuis la cuisine ouverte.

Ces deux-là étaient vraiment deux extrêmes en terme de personnalité : l'un sérieux et posé, l'autre hyper-active et spontanée. Je crois aussi que Suzan était plus sensible à la mort de ses coéquipiers, et plus sensible à la mort en général. je l'avais déjà remarqué lorsqu'elle m'avait avait pris mon parti face à Isaac, défendant mon droit de protection.

- Qu'est-ce qu'il fou putain, dit Helia en se passant la main devant le visage.

Aujourd'hui ils étaient là sur ordre d'Isaac, qui voulait apparemment les voir dès leur arrivé, et non plus tard. Mais monsieur n'avait pas encore pointé le bout de son nez. L'annonce de sa venue avait été pour moi comme une gifle glacée.

Suzan souffla, tentant de reprendre son calme, et s'asseyait aux côtés du blond à son tour.

Personne ne savait ce qu'il s'était passé entre Isaac et moi. Mon bras était camouflé sour mon pull. Je n'avais aucune envie d'en discuter avec qui que ce soit.

D'ailleurs je m'étais faite grondée par le médecin le soir-même, pour avoir enlevé ma perfusion. Il m'avait néanmoins rassuré en me disant que la plaie s'était bien recousue et que j'en serai très vite remise. 

- Pourquoi y'a plus de table basse ici ? lança cette dernière après avoir enfin jeter un coup d'oeil autour d'elle.

Ah oui. La table basse, en verre malheureusement, s'était brisée en mille morceaux après notre violent affrontement.

- Euh, je crois que c'est parce qu'elle ne lui plaisait plus.

La phrase était sortie de ma bouche sans même y avoir réfléchi, par automatisme. Et pourquoi tu ne leur dit pas simplement la vérité crétine ? J'en sais rien.

RENAISSANCENơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ