23. Older

1.3K 53 24
                                    

Suzan à côté de moi était en train de rechercher des recettes de gâteaux d'anniversaire facile à cuisiner, tandis que moi, mon corps était lourd, mes pensées engourdies, et que chaque inspiration était un combat contre l'oppression de mes poumons. Les battements de mon cœur semblaient résonner dans ma tête.

La nuit précédente avait été comme un mauvais rêve. Ce matin, mon réveil sur le canapé avait été chaotique. Isaac, n'avait laissé que son fantôme dans l'appartement, et avait semblerait-il disparût au court de la nuit.

Azra avait laissé le petit-déjeuner sur l'îlot de la cuisine, mais l'appétit ne me venait pas malgré l'irrésistible tentation visuelle.

De temps à autre, je la regardai cuisiner avec une admiration silencieuse. Son habileté dans la cuisine était véritablement remarquable, et j'avais appris de part nos discussions qu'elle avait gagné le concours du meilleur cuisinier de la ville l'an passé.

Il y en a, des personnes avec de l'ambition, des rêves et des buts à atteindre.

Mon reflet sur l'écran de la télévision éteinte était à la fois étranger et familier, une énigme aux yeux cernés et à la peau pâle. Mes cheveux emmêlés tombaient en mèches sauvages autour de mon visage, et mes yeux, vitreux, ne reflétaient que la détresse.

- T'en pense quoi de celui là ? me demanda la brune à mes côtés en tournant l'écran de son téléphone dans ma direction pour me montrer un layer cake blanc.

- Pas mal... dis-je dans un effort surhumain.

Elle avait débarqué ce matin dans une énergie folle après s'être disputée avec Helia en me disant qu'elle en avait marre de ce train de vie meurtrier et qu'elle avait besoin d'un peu de gaieté et de « normalité » dans sa vie.

D'où la merveilleuse idée d'organiser un anniversaire surprise à Isaac.

Je doute qu'il soit du genre à fêter son anniversaire, mais Suzan m'a assuré qu'elle ne lui laisserait pas d'autre choix que de s'en réjouir s'il tenait à sa vie.

Son portable sonna au même moment, et elle souffla en voyant le nom qui s'afficha sur son écran, avant de décrocher.

- Quoi encore ? dit-elle à son interlocuteur qui je le devinai était Helia.

Elle roula les yeux au ciel suite à la réponse qu'elle venait d'avoir, tandis que je l'observais.

- Tu te la fous dans le cul ta mission, d'accord ? J'organise un anniversaire là, foutez-moi la paix pour une fois.

Et voilà. C'était lui, je le savais.

- Oui, un anniversaire ! Tu ne sais peut-être plus ce que c'est au vu de la façon dont vous êtes tous déshumanisé ici.

Elle était si exaspérée que j'eus un léger sourire. Elle me faisait rire.

- Ramènes ta fraise, tu vas nous aider aussi. T'as pas intérêt de refuser, sinon t'es un homme mort, termina-t-elle avant de raccrocher.

Elle se tourna vers moi et me sourit malicieusement, ce qui me fit d'autant plus sourire.

- Bon, on va se mettre en cuisine.

- « On » ? répétai-je.

- Oui, tu vas m'aider. Tu ne vas quand même pas rester les bras croisés.

Je comptais réfuter, puisqu'il n'avait jamais été question pour moi d'aider à l'organisation de l'anniversaire de ce type, mais elle me saisit le bras en une fraction de seconde pour nous diriger à la cuisine.

Sur l'îlot central se trouvait déjà plusieurs sacs de courses comportant des décorations et de quoi faire un gâteau.

Elle étala les ingrédients sur le comptoir, une série de défis qui semblaient insurmontables. La farine, les œufs, le sucre... Tout cela me semblait être une tâche herculéenne à accomplir. J'observais Suzan avec une amertume sourde alors qu'elle cassait les œufs, son visage éclairé par un sourire radieux, tandis que le mien restait fermé, mes lèvres figées dans une moue.

RENAISSANCEOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz