Léandre le roi des vampires [ TERMINEE ]

Chapitre 34

Léandre craignait pour la paix. Il vivait tranquillement au bras de celle qui était devenue sa femme depuis la naissance d'Amarantia (leur fille était une elfe et non une vampire). Les gardes vampires réprimaient fortement toute opposition au bonheur de cette petite famille royale. Ils se mettaient donc à torturer, emprisonner tous les révoltés du continent elfique ou vampire. Ils mettaient à mort parfois les ennemis du roi et de la reine. Ils s'arrangeaient pour rester tout de même le plus sympathique possible par ailleurs. Ils ne voulaient pas effrayer la population et se montraient justes, serviables, altruistes et charitables. Il y avait beaucoup d'elfes qui les appréciaient. Seulement, les emprisonnement et autres punitions se passaient à l'abri des regards ou dans le continent vampire. Les révoltés étaient transportés jusque là-bas et subissaient les pires sévices. Oh, bien sûr, Léandre n'était pas au courant des agissements de ses soldats. Léandre pouvait pardonner à peu près tout le monde. Il suffisait d'être un tueur d'enfants ou un violeur pour qu'il se mette totalement hors de lui. Il en devenait presque fou de rage rien que d'y penser. Pour lui, c'était les deux pires crimes qui puissent exister, avec le non-respect du consentement du sang. Ce crime avait été ajouté par lui. Cela réduisit drastiquement les incidents habituels de mort des êtres dont ils buvaient le sang. Désormais, ils leur fallait demander la permission avant de sucer le sang de qui que ce soit. Cela paraissait absurde pour tout le monde, surtout les vampires eux-mêmes. La plupart ne respectaient donc pas vraiment cette loi mais faisaient plus attention encore qu'habituellement. Léandre, Linfiya et Amarantia étaient sortis pendant toute une journée. Quand ils rentrèrent, ils allèrent se coucher. Le roi des vampires veillait sur Linfiya et son enfant en restant assis sur le toit du château. Il observait la magnifique ville de Belestriu, capitale du continent elfique. Le palais royal surplombait la ville aux maisons et immeubles de différentes formes et couleurs, s'épanouissant comme des fleurs dans un champ. La nuit commençait à tomber, le ciel devenait rouge sang au coucher du soleil. C'était magnifique. Une fois la lune posée au-dessus des toits de la ville, Léandre continuait d'observer le monde qui s'étendait autour de lui. Il protégeait la ville, ses cheveux argentés dans le vent. Il entendit des pas de la garde elfique. Une ombre était passée par la fenêtre. Le dernier magistrat s'était échappé de prison. C'était assez mystérieux car la prison était située dans les souterrains labyrinthiques du château. Il avait suivit une petite lumière argentée... Une fois dans la chambre royale, il se pencha au-dessus du berceau, prit l'enfant, sortit une dague de sa poche et trancha nettement la gorge d'Amarantia. Elle mourut sur le coup. Le magistrat écrivit en lettres sanglantes sur le mur : « Vous n'aurez pas le sang de votre enfant. A mort le roi de pacotille ! ». Léandre sentit une odeur métallisée qui lui rappela l'odeur du sang. Il sauta dans la chambre par la fenêtre, approcha du berceau et poussa un cri d'effroi devant la scène. Il resta figé. Le sang coulait encore frais. Il ne savait pas quoi faire et luttait clairement contre son instinct. Léandre lutta tellement qu'il finit par s'évanouir à côté du berceau. Linfiya fut réveillée par le cri de son mari. Elle porta la main à sa bouche tout en s'approchant, elle était aussi terrifiée que Léandre. La reine leva les yeux, regardait le mur, puis, son enfant, éclata en sanglots en voyant Léandre à terre, elle vérifia s'il était vivant, appela ses gardes ainsi que ses domestiques pour nettoyer la scène de crime.

_ nettoyez- moi cela, je vous prie

_bien ma reine – le domestique s'inclina et se mit à tout nettoyer.

_Léandre... réveilles toi mon amour, je t'en prie ... - elle tremblait, avait besoin de lui pour traverser cette épreuve tout comme lui avait besoin d'elle... La reine caressait sa joue. – allez mon cœur... ouvre les yeux ...

_mhh... Lin' ... où est notre petite ... - en s'évanouissant, il crut que tout ce qu'il avait vécu cette nuit n'était qu'un mauvais rêve.

_chéri... elle .. est ..morte ..

_non ..impossible ... - il se releva fiévreusement, regarda le berceau, vide, il se rappela de tout, éclata à nouveau en sanglots. – non... - Il pleurait en se relevant et en essuyant ses joues. Ses larmes de sang tachèrent les manches de son costume blanc. Il appela Mozart, celui-ci vint, entra par la fenêtre.

_qu'est-ce qui se passe ... oh mon Dieu... - Il comprit immédiatement au vu de la tête d'enterrement que les deux faisaient qu'il s'était passé quelque chose d'extrêmement grave. La malédiction de Linfiya commençait à se manifester, quelque mèche de ses cheveux devinrent bleu, elle les cacha tant bien que mal. Mozart prit son frère dans ses bras.

_c'est horrible ..Mozart...j'ai ..tout perdu ... - son frère caressait les cheveux argentés de Léandre, même un roi peut s'effondrer, le plus important, c'est de toujours se relever.

_ne t'en fais pas ... on va lui régler son compte .. n'est-ce pas Lin' ? – cette dernière était sortie de la pièce, on ne voyait plus que ses cheveux devenus entièrement bleu par la malédiction lancée par son père lorsqu'elle n'était qu'un bébé. Mozart ne put la rattraper et mit son frère au lit, appela Ronan. Il arrivait sa mallette à la main, il transportait toujours sa mallette à ustensile médical par précaution et parce qu'il travaillait sans cesse, n'avait aucun jour de repos et cela lui convenait. Il remonta son col roulé et regarda Mozart et Léandre.

_que dois-je faire ?

_cherches -moi Lin' , elle a disparu on ne sait où, je veille sur Léandre, je n'ai pas envie qu'il fasse encore des conneries.

_bien – Ronan sortit en remontant ses lunettes de vue et en fermant la porte. Mozart tenait la main de Léandre.

_frérot ... Je n'aime pas te voir ainsi .. allez ..souris .. – Mozart lui fit la grimace. Le roi sourit faiblement.

_j'aimerais voir Linfiya ..

Ronan fouilla tout le château, entra dans la prison, cherchait dans les cellules. Il criait le nom de Linfiya, approcha dans l'une d'elle, regarda entre les barreaux et vit la reine des elfes en boule dans un coin de cellule.

_Linfiya ? – elle ne bougea pas, il s'inquiéta, redit alors son nom.

Il fit en sorte à calmer Linfiya et revint vers le roi des vampires. Entre frères, Léandre, Ronan, Mozart et Gaston veillèrent à tour de rôle la reine. Ils étaient tous assez inquiets et restèrent jusqu'au lever du jour ensembles, tous allongés sur le divan. Ronan fit son travail de psychiatre/psychologue avec Léandre pendant ce laps de temps. Il convient maintenant de faire un saut dans le temps. Vous savez, Sthorm appartient au continent des mages. Mais d'où leur viennent leur pouvoirs ? De quelle origine est la lumière argentée qui guida le magistrat ?