Chapitre 2 - Mauvaise nouvelle.

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Nous nous sommes écartés du groupe et il m'a parlé à voix basse, la tête légèrement baissée, comme pour que je ne puisse pas l'entendre.

-Où est Draco? m'a-t-il demandé.

-Il m'a dit qu'il allait voir Rogue, par rapport aux incidents avec les rouges.

-Quant ça ? dit-il, stressé.

-Je sais pas, cinq-dix minutes après le déjeuner...

-Il est déjà presque onze heures !

-Quoi ?

    J'ai regardé ma montre, puis la lumière du soleil que filtrait l'eau du lac en dessous duquel notre salle commune se situait. En effet, il allait bientôt être l'heure méridienne, et Draco n'était toujours pas revenu. Mais ce n'était pas la première fois. Il avait l'habitude de disparaître à des heures tardives, mais c'était la première fois qu'en plein jour il s'évaporait.

-Qu'es ce qui peu bien lui prendre autant de temps ?

-J'en sais rien, dit-il, chuchotant fortement, comme un souffle bruyant, mais c'est pas normal ! Je l'ai cherché un peu partout, rien à faire, il a disparu !

    La rumeur commença à se répandre, notre inquiétude était communicative. Si deux des plus grandes têtes des serpentards s'inquiétait pour quelque chose, c'était forcément pour une raison très grave.

-Tu pense que Rogue a put le retenir ? dis-je.

-ça m'a traversé l'esprit, mais pourquoi ? Il ne me semble pas qu'il ait eu des problèmes récemment...

    Nous nous sommes fixés dans les yeux pendant un court instant. Nous savions très bien tous les deux que ce n'était pas le cas. Draco semblais moins sur de lui, et ce n'était certainement pas normal venant d'un Malfoy. Alors, qu'es ce qu'il aurait bien put faire ? J'ai préféré écarter cette idée rapidement avant de me faire trop d'idées.

-Je vais refaire un tour. Je t'envoie un patronus si jamais j'apprends quelque chose.

-J'envoie le mien en renfort, c'est un bon chercheur. Je reste pour éviter d'affoler les autres. Si au repas de midi, il n'est toujours pas revenu, on alerte les professeurs.

    Chose dite, chose faite, j'ai envoyé mon messager et lui est parti en quête du blond. Il revint quelques minutes après, l'air fatigué, sans mon gardien. Je lui fit vaguement signe, il ne me vit même pas . Après avoir vite fait avertit Blaise, je me suis mise à rattraper le préfet dans les couloirs qui mènent à ses quartiers. Je l'ai retenu par le bras et il s'est retourné. Enfin, il me regardait vraiment. Il ne semblait pas ailleurs, n'écoutant qu'à moitié, ne prêtant aucun intérêt à ce qu'on lui disait. Là, il me voyait et même si c'était plutôt par agacement, ça m'a un peu soulagée.

-Hey, tout va bien ?

    Il soupira, remit une mèche ne place, droit, froid, distant.

-Ce n'est que toi.

    Aïe. Bon, c'est pas comme si j'avais l'habitude en ce moment, mais ça fait toujours un peu mal au cul.

-ça va ? répétais-je, tu as disparu toute la matinée. Rogue t'as retenu ?

    Toujours pas de réponse. Il me fixe toujours. Merlin, il avait l'air épuise, las de quelque chose.

-Pardon, tu dois avoir autre chose à faire. Je voulais juste que tu sache que je suis là si tu as besoin de parler. Je sais à quel point c'est important d'avoir quelqu'un pour le faire.

    Je lui ait faiblement sourit et suis retournée vers la salle commune, sans jeter un regard en arrière. Je me sentais mieux, plus légère, quant soudain, Blaise arriva.

-Où est-il ? Dit-il, paniqué.

-Blaise, je pense que ce n'est pas le bon moment. Il n'est pas enclin à la discussion et...

-Il est partit vers sa chambre non ? Je ne dois pas le laisser s'enfermer !

-Blaise..

    Trop tard, il était déjà partie en furie. Mon pauvre Draco, il ne te laisse décidément jamais tranquille. J'ai personnellement déjà comprit depuis bien longtemps qu'avec toi, il y a des moment pour être en société, et des moments pour l'intimité, parfois solitaire. Blaise ne l'avait visiblement pas saisit. Néanmoins, quant il fut le temps d'aller manger, je les ait retrouvés tous les deux. Draco était agacé, si ce n'est en colère. Blaise marchait à coté de lui, malgré le pas rapide de son meilleur ami qui essayait de l'éviter. Je fus néanmoins soulagé de voir qu'il avait reprit son air malfoyen, ce que je prit pour un signe d'amélioration. Le repas fut donc porté par une humeur plus calme et chaleureuse, et la camaraderie qui unit tous les membres de ma maison semblait ravivée. Mais pour moi, ce fut le pire repas que j'ai jamais prit sur les tables de la Grande Salle. Il était rare que les hiboux livrent les lettres après le petit déjeuner, à moins qu'un événement grave n'advienne. J'en ait reçut une.

    Élias était plus que mon cousin. C'était mon confident. J'avais besoin de lui plus que jamais. Nos lettres étaient devenus des débats enflammés depuis que je lui avait parlé de ce choix que je n'avais toujours pas réussi à prendre. La lettre que j'ai reçut annonçait sa mort. Brûlé vif lors d'une visite d'un parc de dragons. Ma tante, dans sa lettre noyée de larmes m'expliquait la raison pour laquelle mes lettres étaient restées sans réponse depuis un temps, et s'excusait de ne pas avoir put m'en adresser une plus tôt. Très rapidement, le parchemin fut à nouveau trempé par mes sanglots. C'était comme perdre une jambe : j'étais tiraillée par la souffrance et la tristesse. J'ai couru dans les couloirs, oubliant tout usage que l'on m'avait apprit, pleurant plus que je ne respirait, ignorant les appels de mes amis ne comprenant pas les raisons de mon chagrin. J'ai traversé les couloirs et me suis enfermée dans ma chambre à doubles tours avant de m'allonger pour continuer à déverser a peine. Je ne vais pas m'éterniser plus longtemps là dessus. Deux heures après, mes joues étaient encore humides, le chagrin présent, mais les vieilles habitudes et l'éducation prirent le dessus. J'ai prit mon courage à deux mains et suis sortie, une dizaines de lettres de condoléance en main. La salle commune était vide, ou pas. J'imagine que voir quelqu'un avec les yeux rouges tellement il a pleuré a dut faire réagir Malfoy. Bien évidemment, il n'allait pas me demander ce qui n'allait pas, c'était à moi de le faire.

-C'est pas mon plus beau jour, ais-je simplement dit.

-Encore un problème avec les gryffons ? A-t-il simplement demandé

-Non, répondis-je sèchement, plus énervée qu'autre chose, de le voir me penser si faible. Un décès.

-Oh, a-t-il ajouté.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now