Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.

Chapitre 6 - Vrai ou faux ?

 -Euh... Tu fais quoi là ? lui demandai-je.

-Je m'ennuie.

Je ne savais pas si je devais rire ou l'envoyer regagner ses quartiers. Il s'invitait tranquillement chez moi, virant la bête noire du lit et s'y installant tranquillement, observant la chambre trop grande pour une personne. En y réfléchissant, c'était bien une des rare fois où il y rentrait. J'imagine que c'est de là que venait la curiosité qui l'animait (et l'anima) toute la soirée. J'ai fermé la porte. Tout compte fait, je savais que je n'arriverais pas à le faire sortir, et puis ça m'occuperait. Depuis combien de temps ne l'avais-je pas vu avec cet air enfantin qui manquait tant à son visage ? Je n'allais pas me priver d'une telle chance. Je lui ait tout de même balancé quelques réparties bien placées, juste histoire de faire bonne figure.

Maintenant que j'ai l'avantage d'avoir du recul, je me rends compte de la chance que j'ai eu ce soir là. Depuis le début de l'année, il ne souriait plus, il avait changé, et j'en ait rien à foutre que ça fasse cliché. On voit quelqu'un changer. Certains refusent de le voir, mais là, pour moi, c'était évident. Le Draco Malfoy que l'on vous a décrit dans le récit du balafré n'est pas celui qui l'est réellement, néanmoins pas avant la fin où l'on peut apercevoir la partie émergée de l'iceberg. Je ne dis pas que c'est mensonger. Mais Potter ne le connaissait pas.

Il a commencé à fouiller ma table de nuit, se plaignant de ne rien trouver d'extraordinaire. Je lui ait répondu qu'il ne savait pas chercher (en même temps s'il trouvait tous les sortilèges cachés dans cette pièce, il n'en reviendrait pas). C'est alors qu'il est tombé sur mon journal. Qu'il le lise, je n'en avait rien à faire. Mais qu'il le lise sans que le sortilège de protection contre les fouineurs soit activé, ça, certainement pas. En me voyant sortir ma baguette, il comprit que c'était quelque chose d'important et, probablement par réflexe, le serra contre lui, m'empêchant de jeter un accio.

-Oulà, regardez, Oblansk s'énerve ! Mais que peut-il donc y avoir là-dedans pour qu'elle y tienne tant ? me nargua-t-il.

-C'est un journal intime Malfoy, et le but d'un journal intime c'est qu'il reste intime.

Au moment où il baissa légèrement sa garde pour regarder la couverture, probablement bien décidé à lire le contenu du livret en cuir, je lança mon sort et le livre atterrit dans mes mains et d'un coup de baguette mes secrets furent scellés. Sa mine boudeuse était juste impayable. Je lui ait dit qu'il ne devait pas espérer que j'allais tout lui révéler, et le voilà qui se plaint à nouveau de s'ennuyer. Je soupire et vais m'asseoir à côté de lui. J'ai l'impression de revenir quelques année en arrière, avec un Draco espiègle et joueur, cherchant toujours à s'amuser un peu plus. C'est alors que je fit la pire ou la meilleure chose de ma vie : lui proposer un jeu.

-Le principe est simple : chacun son tour, on dit quelque chose sur soi et l'autre doit deviner si c'est vrai ou faux. Si tu trouves juste, je te montrerais un des 4 grands secrets de ma chambre, du moins au plus... spectaculaire. Si je trouve juste... Je verrais. Ça te vas ?

Il acquiesce. Ses yeux sont remplis d'un éclat curieux. J'avais réussi à réveiller quelque chose chez lui qu'il cachait depuis un bout de temps, et je n'en était pas peu fière. J'étais si heureuse... Il m'a demandé de commencer.

-Vrai ou faux : je me suis je déjà cassé quelque chose.

Il a réfléchit, répondu faux. Il avait juste. J'ai grommelé. Je lui ait montré le sort qui ouvrait le double fond de ma table de chevet. Rien de bien fou à l'intérieur : photos d'amies polonaises, souvenirs glanés à droite à gauches, quelques livres que je n'aimerais pas voir volés, des souvenirs qui racontent chacun leur petites histoires. Il était fier d'avoir réussi à trouvé la bonne réponse, et même si la récompense n'était pas très grande, il prit chaque photo, les tria comme il le voulait, et je l'ai laissé faire, je l'ai laissé mettre de l'ordre dans mon passé. Puis, quant il a eut finit, il m'a regardé, et je lui ait fait savoir que c'était à son tour de jouer.