Chapitre 4 - Un peu de thé ?

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Perspicace, Malfoy. En effet, il n'y avait pas que ça. Mais tu pouvais crever pour que je te le dise, ou du moins, que je dise la vérité dans son ensemble.

-Non, mais c'est en lien avec lui.

Il savait que je lui cachait quelque chose, et vu que je n'aime pas lui mentir, il fallait tout de même en dire plus. Je me suis assise sur le bord de mon lit, et ait poussé un soupir, avant de le regarder droit dans les yeux.

-Crois moi, si je pouvais t'en parler, je le ferais, très sincèrement. Mais il se trouve que c'est assez... compliqué.

Je marque une pause, pour voir s'il suit. Cela faisait des mois qu'il semblait n'en avoir strictement rien à foutre de ce que je disais. Mais à cet instant précis, je le voyais, je le te sentais à son regard gris et froid, son visage sans émotions, il m'écoutait et il était prêt à continuer. Il était là, présent, il n'y avait que nous deux. Nos yeux se sont croisés, nos regards se sont soutenus, avant que le miens tombe sur mes mains qui s'étaient liées, puis a finit par filer vers le vide derrière la vitre.

-Élias m'aidait, depuis un certain temps, à faire face à une sorte de problème auquel ne n'arrivais pas à faire face toute seule. Au fur et à mesure que ça empirait, il m'était d'un soutien plus que vital. Le perdre, c'est plus que perdre un ami, un cousin, c'est perdre une jambe quant on en a déjà plus qu'une. Je me retrouve seule face à ça, et je sais vraiment plus quoi faire.

Son regard est toujours aussi froid, mais son visage a légèrement changé. Un micro mouvement, imperceptible. Il n'est plus froid, il est entièrement à l'écoute maintenant, il ne fait que cacher ce qu'il pense.

-Quel est ce « problème » ? me demande-t-il.

-Je ne peux pas te le dire. À contre cœur, je ne peux pas. Disons que c'est un choix que j'ai à faire, mais pas un choix anodin : c'est du quitte ou double : soit j'agis et je prends un risque énorme, soit je ne fais rien et je le regrette toute ma vie.

Le silence est insupportable. Il est impassible, mais on dirait qu'il est presque soucieux.

-C'est si grave que ça ?

-Je pense, oui, répondis-je.

-Alors fait ce qui te semble juste.

Si tu savais, mais si tu savais à quel point j'aimerais faire ce qui est juste, ou même savoir ce que je pense être juste !

-Je dois y aller, a-t-il finit par dire.

Je lui ait vaguement fait comprendre que je l'ai entendu, et je l'ai laissé partir. Je ne m'étais jamais sentie aussi tendue et aussi seule. Non pas que je m'attendais à un support de sa part, mais c'est juste que sur le coup, il aurait put m'être d'une plus grande aide qu'il ne le pensait. Et il valait mieux qu'il continue à ne pas savoir, alors je me retrouvais forcément seule. C'était horrible. Il était juste là, comme un clé pour ouvrir un cadenas. J'aimerais tellement pouvoir l'ouvrir, mais j'avais tellement peur de ce qu'il y avait après... J'avais besoin de me changer de sujet, de penser à autre chose, et de me débarrasser de ce sentiment qui me collait à la peau. Alors j'ai décidé d'aller dans la salle commune, histoire de trouver un peu de chaleur humaine.

J'y suis donc descendue, la tête un peu vide, et ait commencé à parler avec Lylianne. Tout allait bien, notre conversation était très intéressante. Lui aussi était là, plongé dans un livre, mais pour une fois, je n'en avais rien à faire. Je parlais, parlais, et peu à peu, je me sentais bien. À tel point que j'ai proposé à mon amie d'aller en salle de divination, pour s'amuser un peu et avoir une belle vue sur le soleil couchant. Un amusement innocent et banal chez les sorciers, mais que j'aimais garder secret, car disons que la divination n'était pas une science bien vue par la communauté, mais pour laquelle je fournissais et fournit toujours un intérêt et une passion grandissante. Discrètement, nous avons prit nos sacs et avons empruntés quelques passages secrets afin d'arriver plus vite au pieds de l'escalier que nous avons monté sans peine grâce aux années et aux heures qui nous ont demandé de les gravir, et enfin nous avons put emprunter l'échelle qui menait à la salle. Comme toujours, la professeure était reclus dans ses appartements, la salle était donc vide. Nous fîmes chauffer le thé et pendant qu'il infusait, j'ai lut la paume de sa main, nous avons bu, j'ai lu dans les deux tasses. Il s'est donc très vite montré que j'étais la seule de nous deux à s'y connaître un peu et à y accorder un intérêt. Nous en avons donc très rapidement toutes les deux eut marre et je suis repartie sans prédiction. Nous avons rangé nos affaires, et j'ai commencé à ouvrir la trappe, lentement car elle avait tendance à produire un bruit des plus désagréables si on la bougeait trop vite.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now