Chapitre 9 - Le passé est passé mais toujours présent

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Nous disparaissons. Quatrième année. On me voit assise en train de réviser sur un livre, les cheveux mal attachés, concentrée. On entends le clic d'un appareil photo. Je me retourne vers une blonde.

-Tracey ! Je t'avais dit pas pendant que je révise !

Elles partent. Cinquième année. Normalement, mes souvenirs s'arrêtent là et l'illusion reste parfaite. Mais pas cette fois là. Je réapparut, juste à côté de mon moi véritable, et le souvenir me ressemblait comme deux gouttes d'eau, à l'exception près que j'étais moins habillée dans le souvenir. Mon chat se frottait contre ma jambe. Je regarde le vide du lac devant moi.

-Qu'est ce que je devrais faire, Gerald ?

Je disparais. Ou du moins mon souvenir disparais. Ça m'a secouée, et j'ai annulé le sort. Le professeur m'a applaudie, et d'autre élèves également. Heureusement, personne ne releva les souvenirs de plus en plus sombre. Mais ceci m'a bien montré que je n'étais plus vulnérable uniquement envers Draco, mais envers tous. Il fallait y remédier.

Les jours ont passé. La colère et la honte montait chez les Serpentards. Il faut dire que la malheureuse défaite de notre équipe de Quidditch contre celle des Gryffondors (j'avais presque le vif, à quelques millimètres près... mais Potter avais les bras plus longs que moi.) ne nous mettais pas vraiment de bonne humeur. Alors quoi de mieux qu'une victoire écrasante contre les Poufsouffle pour retrouver le calme et le sourire ? Ça faisait un bout de temps que je m'y préparais, et mon équipe aussi, le victoire était évidente. Même si le temps ne semblait pas du même avis. Il neigeait, mais quant je dis qu'il neigeait, c'était une vraie tempête, pas le petite neige de début décembre habituelle. Il faisait un froid terrible et le vent constant et puissant créait une sorte de brouillard neigeux. Pour trouver le vif d'or, je ne pense pas que ça pouvait être pire. Mais bon, j'avais de l'avance, notre équipe menait largement. La seule chose dont j'avais à me méfier réellement, c'était un cognard sortit de nulle part qui aurait put me surprendre. Je volais sur mon éclair de feu, m'arrêtait, regardant, observant le jeu, me protégeant du froid, cherchant, mais rien, non, rien du tout, le vif était introuvable. Mais une chose retint mon attention.

Le public, du côté des Serpentards, semblait être mouvementé. Je ne comprenais pas pourquoi. Encore, qu'ils soient heureux de voir leur équipe gagner, ou qu'ils soient impatients de pouvoir retourner au chaud, je peux comprendre, mais cela ressemblait plus à de la... panique. Un coup d'œil, et j'ai comprit. Un cognard s'était perdu, et semblait s'être perdu et fonçait vers les gradins. Il ne m'en fallut pas plus. D'un coup, je donne un grand coup dans le manche de mon balais, qui produit un bruit d'explosion, et fonce vers la balle. J'arrive juste à temps dans sa trajectoire avant qu'il n'arrive droit sur Draco, le seul qui n'ait pas bougé d'un cil à l'approche de la balle. Je dévie la trajectoire de celle-ci en passant devant, de manière à ce qu'elle me trouve bien plus intéressante que les spectateurs et attends qu'un de mes batteurs m'en débarrasse. Un fois la colère de madame Bibine passée, le matche reprends, et toujours pas de vif. Aucun attrapeur ne le voit, aucun spectateurs, personne, il est introuvable. Je me place alors loin au dessus des anneaux de mon équipe, fait attention de ne pas être repérée, et observe le jeu. Mon équipe mène. Tout se passe pour le mieux, mais le matche dure depuis trop longtemps, et tout le monde s'impatiente, il faut agir vite. J'inspecte le terrain dans tous les sens. Rien. C'est impossible, il doit bien être quelque part... En dessous ? Je regarde autour de moi. Personne n'a remarqué mon absence. Alors je me baisse dangereusement sur mon balai. Gagné, il est là, en dessous de moi. Je souris et me redresse sur mon balai m'apprête à descendre en piqué. Et puis, une seconde.

Une seconde, c'est tout ce qu'il a fallut. Une seconde, sans regarder autour de moi. Un regard, oublié, pas fait, juste un regard, juste une seconde. Un grand choc, c'est ce que ça fait, pour juste une seconde d'inattention, une seconde de joie, une seconde de victoire. J'ai payé le prix fort. Un batteur m'avait remarqué, un batteur ennemi. Il avait un cognard, pas loin, et il a bien visé, cela je lui accorde volontiers, il a tellement bien visé, que c'est ma tempe qui a tout prit. Ça m'a retourné le cerveau dans la boite crânienne, et probablement brisé le crane. Je ne sais pas, je ne sais plus. J'ai eu tellement mal que tous mes muscles se sont raidis, puis violemment je n'en ait plus eut le contrôle, ils se sont tous relâchés j'en ait lâché mon balai, et suis tombé sur le côté, comme une poupée de chiffon. J'ai entendu des cris, un peu partout, mais je ne sais pas de qui, pourquoi. Ça a fait un grand crac, comme quant on brise une branche sèche. Et ça m'a fait mal, pendant un instant, puis que j'ai plus rien sentit, à part l'impression de tomber, tomber loin, loin... Ma vision s'est troublée, mon corps s'est retourné, et je n'ai vu que le ciel d'hiver s'éloigner peu à peu de moi .Je ne sentais plus le froid, et j'ai vu, un instant, une lumière dorée. J'ai tendu la main pour la touchée, je l'ai attrapée, et j'ai sentit dans ma main une petite forme ronde. Ce sont là mes derniers souvenirs.

Grâce à ce que l'on m'a dit sur la suite, j'ai réussi à reconstituer la scène. Je suis tombée pendant longtemps avant qu'un batteur ne me rattrape peu de temps avant que je ne m'éclate sur l'herbe. Il m'a posée par terre et l'infirmière est arrivée en courant, affolée. J'avais une sorte de trou dans la tempe, la marque de la balle. Je saignais. Je ne bougeais plus. Je respirais à peine. Un cercle s'est rapidement formé autour de moi, tout le monde a accouru, public, professeurs, joueurs. Une personne a réussi à entendre les mots que le directeur et madame Pomfresh se sont échangés, malgré les efforts des professeurs pour empêcher les élèves de trop s'approcher. Elle venait de sortir une petite fiole remplie de liquide gris clair, comme le ciel.

-Tu pense que c'est nécessaire ? Demanda Dumbledore.

-à ce niveau là, je me demande si ce sera assez, répondit l'infirmière, résolue. Soit elle réagit à la potion et elle est sauvée, soit...

Ils échangèrent un regard, puis elle me fit boire. Je ne me souviens pas de ça, j'avais déjà perdu connaissance. Ce dont je me souviens, c'est un lieu blanc, entièrement blanc, même moi, j'étais complètement blanche. J'étais dans ma chambre, en Pologne, elle était totalement blanche, comme de la neige fraîche. Je n'étais pas seule. À un moment, une forme est apparue. Elle avait une voix ancienne, connue, mais je ne sais pas laquelle. Elle avait l'apparence d'un vieil homme, que je connaissait, mais lequel ? Impossible, cela me paraît si flou maintenant. Il m'a dit :

-Ne t'inquiète pas, Alice, tu ne pars pas aujourd'hui. Tu as encore des choses à accomplir.

Et je suis revenue. Et j'ai sentit une douleur bien pire que celle du choc. C'était comme subir un doloris dont j'ai malheureusement put tester les effets ravageurs depuis. J'étais lacérée par mille couteaux. On me jetait au feu, vivante encore. J'avais l'impression de me noyer, l'air ne voulait pas rentrer dans mes poumons. J'ai prié, supplié, car si la douleur incendiaire de mon corps était insupportable, celle qui s'emparait de mon crâne ne peut simplement pas se comparer à aucune que je n'ai jamais ressenti. Les morceaux d'os coincés dans ma matière grise s'en retirait lentement, me réduisant au supplice. Mes neurones renaissaient, et c'était une douleur si intense que tous mes sens, sauf le toucher, s'étaient bloqués. Je ne voyais plus rien. Je hurlais à plein poumons. Mon dos a quitté le sol tant je cambrais. Et puis, ça s'est arrêté. D'un coup, et c'était tellement bon, que je m'en suis endormie. Enfin, endormie, ça m'a plongée dans le coma, plutôt. Mais enfin, j'étais libérée, de la mort, de la douleur, du stress, de la peur, de tout. On m'a dit qu'il a poussé tout le monde dès qu'il a entendu mes cris, même les professeurs, et qu'il était horrifié de me voir souffrir ainsi. Puis, quant on m'a menée à l'infirmerie pour finir de me soigner, il a voulu m'accompagner, mais on a vu le professeur Rogue l'en empêcher et l'amener, probablement dans son bureau, comme il le faisait de plus en plus récemment. De mon côté, si le présent ne m'affectait plus, j'ai passé trois jours à revivre mon passé.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now