Chapitre 12 - Foutu rêve.

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Il continua de pleurer. J'ai continué de le serrer. J'ai fait des mouvements circulaires dans son dos pour calmer ses hoquets qui le faisait trembler, et j'ai mit ma main dans ses cheveux d'or pour l'inciter à se lâcher. Ces cheveux dont j'ai tant rêvé, sans jamais espérer pouvoir les toucher, je les avais là, dans mon cou, contre ma joue, dans ma main, doux comme ceux d'un nouveau né, mais pourtant plus forts, plus épais, si agréables que jamais je n'aurais souhaité qu'ils fussent plus parfaits. Je sentais qu'il essayait de se faire taire, qu'il s'en mordait la lèvre, qu'il ne voulait pas montrer qu'il était faible à ce moment là.

-Laisse toi aller, tu sais que tu peu me faire confiance.

     Et c'est ce qu'il a fait. Il a arrêté d'essayer de sa battre contre lui-même, et je l'ai laissé épancher sa soif de réconfort en moi, en mes mouvements sur sa tête et son dos, pour qu'il puisse doucement revenir à un état de calme, de tranquillité dont il avait tant besoin. Sa respiration se régularisa. Je sentis, et j'entendis, que ses larmes et ses pleurs s'étaient arrêtés. Ses bras ne me lâchaient pas, leur pression était égale. Les miens non plus, n'avaient pas bougé. Pourtant, il faillait se séparer, sinon, même si mes aveux étaient déjà faits, ça aurait été un signe de trop. C'est alors que la plus grande douleur que mon cœur ait jamais ressentie commença, quant mes bras ont relâché leur étreinte, que doucement mes doitgs ont quitté le paradis blond qui orne sa tête et la soie qui recouvre son dos. Son étreinte aussi s'est desserrée, doucement, et, il me semble, à contre cœur, tout comme pour moi. Mais même si je me séparais de lui, même s'il semblait se détacher de moi, je ne pouvais supporter de rester trop loin de lui, alors j'ai mit ma main droite sur sa joue, pour y sécher les dernières larmes.

-Merci.

-De rien. C'est le moins que je puisse faire.

     Il a soupiré, et m'a contemplé ses deux bagues d'argent dans les yeux. Je n'avais jamais vu un regard si remplit de reconnaissance, et le plus déstabilisant était qu'il m'était adressé. Il était terriblement beau dans sa tristesse. ça me faisait mal au coeur, mais en même temps j'étais heureuse, trop heureuse de sentir sur moi ses yeux d'argent couler, se sentir mon visage scruté comme une statue de marbre ancien. J'avais l'impression qu'à ce moment là, quelque chose en lui avait bougé, une prise de conscience peut être ? étais-ce dont cela que voulaient montrer les lignes de ses mains ?

-Alice ?

-Oui ?

     Il allait me dire quelque chose, quelque chose d'important, je le sentait dans le son de sa voix, rauque de pleurs, légèrement tremblante. C'était une demande, je pense, venue du plus profond de lui-même, qui dénota avec ce que je pense être le mensonge qui suivit.

-Tu as des potions contre les rêves ?

     Oh, bien sur, je n'ai pas relevé le fond de ma pensée. J'ai enlevé ma main de son visage, retournant à la réalité de l'instant, brisant le lien qui me reliait à lui.

-Heu, oui, je dois avoir un truc dans le genre oui... Laisse moi réfléchir... Pour ce qui est d'éradiquer complètement les rêves, j'ai un somnifère surpuissant qui plonge dans un sommeil sans rêves mais il est extrêmement difficile à doser et la moindre erreur peut te faire dormir pendant une semaine... Ensuite, j'ai un efface cauchemar, mais je ne sais plus s'il m'en reste beaucoup... ou le synchroniseur de rêve, mais ça, c'est une autre histoire.

     Vous le connaissez tous, je me trompe ? Ce mot qui vous échappe, sans faire exprès, vicieux et malheureux, qui peut tout foutre en l'air ? Hé bien ce fut le cas de celui-ci. L'effet ne fut pas immédiat, mais je sais bien que les poisons les plus douloureux sont ceux qui se répandent le plus lentement dans le sang avant d'atteindre le cœur.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now