Chapitre 23 - Le calme avant la tempête.

208 7 3
                                    


NDA : à partir de ce moment, la fanfiction va se désolidariser du RP dont elle est originaire, pour des raisons de cohérence scénaristique.

Il acquiesça, et nous décidâmes de quitter les lieux, histoire de nous mêler, une fois de plus à la foule.

Les jours qui suivirent me parurent longs et courts à la fois. Longs, car l'indécision du blond durait, et durait encore, et il était difficile de la jouer aigre-douce, de ne jamais lui envoyer de faux signaux sans pour autant lui donner de faux espoirs, mais aussi courts et épuisants, car allez savoir pourquoi, nous avions beau être en sixième année, les professeurs nous noyaient sous des tonnes de devoirs (je n'ose vous raconter les kilomètres de parchemin que j'ai dut rendre à monsieur Rogue. Mais je n'étais pas au bout de mes peines. Le mois de février était déjà bien entamé, et je sentais, sans savoir pourquoi, que Draco était en danger. De quoi, pourquoi, je ne le savais pas. Mais nos relations ayant (Merlin soit loué) évolué, je pouvais le lui dire sans risquer de me prendre une remarque (trop) sarcastique.

Nous nous étions donc retrouvés, à une heure tardive comme il était devenu de coutume, dans la salle commune. J'avais prit l'habitude de l'accompagner quand il faisait des rondes nocturnes dans les dortoirs, pour lui tenir compagnie, en silence. On ne parlait pas, premièrement parce que si on commençait à réveiller les première années, ça allait mal finit, mais aussi parce que nous étions le genre de personnes qui n'avaient pas toujours besoin de faire des grands discours pour se comprendre, au final. Nous avions décidé, ce soir là, qu'il n'était pas nécessaire de longer encore et encore les couloirs pour s'assurer qu'il n'y aurait pas de chahut : nous étions tout de même des serpentards, pas le genre à faire les troublions au beau milieu de la nuit. La conversation avait commencé sur Pansy, car même si ce n'était pas la personne que nous préférions, elle n'en restait pas moins une de nos camarades et il était de notre devoir de toujours garder un œil sur elle, puisqu'elle ne semblait pas y arriver toute seule. Puis la question dévira sur nos devoirs, les examens de l'année prochaine, les profs qui, comme chaque année, dès que le temps commence à s'améliorer quelque peu, commencent à nous faire de longs discours sur notre futur en nous disant de nous y préparer, alors que nous ne savons pas vraiment grand chose du monde qui nous attends. Draco me dit qu'il aimerait bien travailler au ministère, dans les affaires, et je le reconnaissait bien là : organisé, procédurier, c'est clairement là qu'il allait finir. Je l'aurais bien vu à Gringots, mais sa famille n'était pas l'amie des gobelins, alors pour réussir à décrocher un boulot là bas tout en gardant l'honneur familial, il lui aurait fallut se plier en quatre, et clairement il en avait plus qu'assez de devoir faire face à des critiques incessantes de toutes les personnes qui n'attendaient autre chose que de la perfection. Moi, de mon côté, je ne savais pas vraiment : mes qualités de potionniste n'étaient clairement pas à remettre en doute, mais faire des recherches dans le domaine m'intéressait peu, sans compter les nombreux dangers que cela impliquait. Je pouvais toujours continuer dans la mannequinat, mais ce n'était pas une solution d'avenir, un jour, les gens se lassent, et on se retrouve à la rue.

Mais il fut un moment où les nombreux signes de nervosité du blond commencèrent sérieusement à me taper sur les nerfs : mains qui bougent tout le temps, genou qui saute, remise en place des cheveux... Il était tard, et lui comme moi étions fatigués.

-Draco, si tu as quelque chose sur la conscience, dit le moi, ou fait quelque chose, mais là tu commences vraiment à me taper sur les nerfs.

Il me regarda d'abord avec colère (mais j'avais l'habitude), puis soupira, passa sa main dans les cheveux (encore), regarda dans le lac, puis ses pieds, puis moi, puis ses pieds, puis la cheminée.

-Je... Je devrais pas t'en parler.

-Mais enfin Draco ! Tu ne me fais pas confiance ? Je sais garder un secret, et tu es au courant es sentiments que j'ai à ton égard.

-C'est bien là le problème, répondit-il. On ne dirait pas comme ça, mais je tiens à toi, et je ne peux pas me permettre de te mettre en danger.

-En danger ?

Je ne comprenais pas, et je déteste ne pas comprendre des choses. Oui, c'est vrai que vu sous un certain angle, je déteste Draco, mais je garde l'espoir (illusoire) qu'un jour je le comprendrais, et à chaque fois que ça semble s'améliorer, ce n'est en réalité que plus pire.

-écoute Alice, je.. il y a des choses qu'il faut que je fasse, et c'est une énorme responsabilité, et chaque jour me rapproche de ce moment, et à chaque seconde j'ai l'impression d'être moins prêt à le faire. Au début, je pensais que c'était un bon moyen pour moi de prouver mes capacités mais...

-Un peu comme un match de Quidditch, le coupais-je.

-Quoi ? Me demanda-t-il.

-Aux entraînements, tu te crois le maître du monde, mais chaque jour, à l'approche du match, tu doutes de toi. Mais réfléchis-y un instant. Ce n'est pas en te morfondant que ça va s'améliorer. Tout ce que tu peux faire, c'est te préparer au mieux pour le jour J, et ce qui devra arriver arrivera.

Il me regarda, un peu surprit. Je n'étais clairement pas sure d'avoir réussi à provoquer chez lui l'effet escompté, mais au moins, j'ai réussi à avoir un sourire. Puis, après un moment, il mit sa main derrière ma tête, et j'ai eut beau essayer d'avoir un réflexe, je n'ai pas put résister quand il dépose un baiser sur son front. Il se leva ensuite, en souriant, fier de lui, et sans ajouter un mot de suite, repartit faire sa ronde, un signe pour moi qu'il était temps d'aller rejoindre ma chambre avant de faire perdre des points à ma maison. Grognant dans mon coin, légèrement rouge, j'ai décidé que lui courir après pour des explications était une perte de temps.

Il me sembla, au fil des jours, que malgré le stress qui montait petit à petit chez le blond, il réussissait tout de même à bien le gérer. À mon plus grand plaisir, il se trouva que j'étais devenue son moyen de se calmer, et dans le bon sens du terme : en général, quand il est en colère, il distribue des punitions aux plus jeunes, terrorisait la plèbe, bref, on peut dire sans trop de mouiller qu'il était désagréable. Et il l'était. Mais avec moi, il riait, faisait des blagues (pas toujours drôles, mais je préfère ça à être obligée de nettoyer les serres ou les enclos des animaux d'Hagrid en pleine tempête hivernale. Il avait retrouvé son air sarcastique et jouait avec moi par moments. Mais je savais, quelque part, qu'il cachait à tout le monde, même moi, que quelque chose n'allait pas. Et je n'avais pas tord, pas le moins du monde.

C'était le matin, nous avions cours de sortilèges. Même quand il n'aimait pas les cours, Draco n'en maquait jamais un seul. Parce que déjà, manquer un cours à Poudlard, c'est quasiment impossible (à moins de s'appeler Longduba et de réussir à se perdre dans un château dans lequel un vit depuis 5 ans), et puis, c'est Draco Malfoy. Et c'était 10 minutes après le début du tour, et il manquait toujours. J'ai finit par demander à Flitwick à aller le chercher, mais il secoua la tête.

-Monsieur Malfoy est temporairement à l'infirmerie, ne vous en faites pas.

Ne vous en faites pas. Tu parles. Bien évidement, il refusa de me laisser aller le voir, et j'ai donc dit que peu m'importait les cours de divination, dès que l'heure fut finie, j'ai couru jusqu'à l'infirmerie. Et ce que j'ai vu m'a marqué au plus profond de mon âme. J'ai ouvert les portes, à bout de souffle après avoir monté deux à deux les marches de l'escalier. Il n'y avait qu'un lit d'occupé, et les rideaux étaient tirés. En me voyant entrer, madame Pomfresh voulut m'arrêter, comprit, me laissa passer. Arrivée devant les rideaux, mon cœur s'est mit à battre très, très vite. J'étais presque hésitante. Et si ce que je m'apprêtais à voir était pire que tous les scénarios catastrophe qui avaient défilés dans ma tête ? Après quelques secondes d'hésitation, je suis rentrée. J'avais raison. C'était pire.

Il était si blanc que je le confondait presque avec les draps du lit. Partout, il avait des bleus et des cicatrices, il était couvert de bandages. Ses yeux étaient fermés, et son visage affichait une douleur marquée. Mon sac glissa de mon épaule et je suis tombée sur le tabouret à côté du lit. J'avais peur de le toucher. Il gémissait de temps à autres, pendant que je restait là, impuissante, immobile, à le regarder incrédule. Puis ma main a doucement glissée vers la sienne, et je l'ai tenue le plus doucement que je pouvais. Il fit une grimace encore pire que les autres, puis soupira. Il était réveillé.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now