Chapitre 11 - Ouvre toi

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Vous vous imaginez Rogue, les cheveux mouillés enroulés sans une serviette, mal habillé, l'air nonchalant, comme s'il sortait de la douche ? Probablement pas non. Pas de panique, ce n'était pas ce à quoi je faisais face. Mais au niveau de l'inattendu, c'était à peu près la même chose. Bien sur, je m'attendais à ce que Malfoy rentre tard dans la soirée, mais pas comme ça. Pas avec les cheveux en bataille, pas avec cet air fatigué mais satisfait, comme après un grand effort. Pas avec les premiers boutons de sa chemise défaits, pas avec son pantalon froissé, pas avec un teint aussi rougi. Je n'étais pas la seule surprise, visiblement. Il ne s'attendait probablement pas à rencontrer quelqu'un aussi tard, dans la salle commune, et encore moins moi, qui étais censée être en pleine période de convalescence pendant au moins 4 jours. Il me fixa un instant, l'ai un peu perdu, et je lui rendit la pareille. Je fut la première à parler.

-Je... Je me suis réveillée un peu plus tôt que prévu...

-En effet, oui, répondit-il.

-Je n'arrivais pas à dormir, alors je suis restée ici...

Il perdit son air surpris et poussa un léger soupir. J'ai détourné le regard vers le feu, ne sachant que dire de plus. Devais-je l'inviter à me dire ce qu'il voulait ? Où lui laisser le temps ? Je savais qu'il ne fallait pas le brusquer, jamais, sinon il se renfermait. C'était si dur, à ce moment là, de communiquer avec lui. J'avais l'impression qu'un geste de travers me vaudrait une exclusion de son cercle d'intimes déjà si serré, et ce de manière définitive. Je l'entendit passer sa main dans ses cheveux, tentant de leur donner un ordre.

-Tu as toujours mal ?

Je l'ai regardé. De mémoire, jamais il ne s'était inquiété pour la santé de quiconque, ou alors ce n'était qu'un mensonge, pour faire croire qu'il s'inquiétait, simuler un sentiment. Mais là, c'était impossible. Il ne pouvait pas jouer la comédie. Pas dans un tel état. Il s'inquiétait, vraiment.

-Non, sauf quant je force trop.

Il vint s'asseoir à côté de moi, comme une masse. Je n'ai pas bougé. Il ne me regardait pas, moi, si. Il fixait obstinément le feu. Je ne savais pas quoi dire, car il n'y avait rien à dire. Par contre, il avait à dire.

-Tu as laissé un message.

-Comment ? Dit-il, sortant de son état semi-éveillé.

-Tu m'as laissé un message, sur ma table de chevet.

-Tu l'as lu ?

-Oui, répondis-je, et comme il ne disait rien, j'ai continué : tu disais que tu voulais me parler de quelque chose.

Soupir.

-Oui, je voulais m'excuser de ne pas avoir put rester à ton chevet plus longtemps. J'ai eut une après-midi chargée.

-Oh.

Ce fut la seule chose que j'eus put dire. Pour ne pas mentir, je sentais un amer goût de mensonge dans ses paroles, mais je n'y pouvais pas grand chose. J'ai soupiré à mon tour. Je savais ce que je voulais savoir. Je n'avais plus rien à demander.

Il s'est levé, a marché vers la cheminée, a mit ses mains au dessus du feu, pensif. Peu à peu, celles-ci rougirent, mais il ne s'en rendait pas compte, et moi non plus, d'ailleurs, jusqu'à ce que la douleur soit trop forte pour qu'il ne puisse la supporter, et qu'il retire ses mains du feu en lâchant un grognement de douleur. Immédiatement, et par pur réflexe, je me suis jetée sur la peau meurtrie et ait sorti une pommade de mes poches, une vieille habitude transmise par ma mère. J'ai commencé à l'appliquer sur ses mains, en grommelant des reproches, comme à un enfant qui se serait écorché le genou? J'ai cru que ça lui ferait plaisir, que ça le soulagerait. J'avais faux, bien sur, il avait reprit son air hautain que je déteste tant.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now