Chapitre 24 - Vengeance !

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Je ne comptais pas devenir médicomage, mais il était impossible qu'il ait eut de telles blessures de manière naturelle : les entailles étaient trop propres et trop fraîches pour que quelqu'un l'ai tailladé de la sorte. C'était un sortilège. Je ne savais pas lequel, mais c'en était un. Quelqu'un l'avait agressé, et il était impossible que je le laisse passer.

-Alice ?

Il n'avait pas ouvert les yeux, mais il avait deviné, par mon silence, que c'était moi.

-Oui, c'est moi.. Tu... Enfin... Comment tu te sens ?

-Mal, au cas où c'est pas évident... Mais t'en fait pas, c'est déjà moins pire qu'avant..

-Qui t'as fait ça Draco. Et je n'accepterais qu'un nom.

-Alice, s'il te plaît... J'ai pas besoin que quelqu'un me traite comme un enfant... Et puis de toute manière, il a déjà passé un mauvais quart d'heure...

-Draco.

Il soupira, et ouvrit les yeux. Ils étaient cernés et rougis. Heureusement que son visage n'avait pas été trop touché, sinon là j'aurais même pas cherché à comprendre, tout le monde y serait passé.

-C'est... J'étais dans les toilettes de Mimi Geignarde et... Potter m'a attaqué.

Mon sang ne fit qu'un tour. Je n'allais pas laisser Draco sur dans son lit. Je lui ait alors tenu compagnie, mais mon sang bouillonnait, et il le savait. Ça ne changeait cependant rien au fait que je lui faisait un peu trop confiance.

-Alice, penche toi un peu. T'es loin et je te vois pas bien.

Alors je me suis penchée, et je me suis faite avoir comme une débutante par le baiser le plus cliché qui ait été jamais fait sur cette planète. Le pire, c'est que sur le coup, je ne savais absolument pas comment réagir. Rappelez vous, à cette époque, nos relations étaient encore assez flou, mais cet abruti (excuser ma véhémence, mais rien que le souvenir de cet instant à le don de faire monter en moi une rage qu'il serait idiot de cacher) trouvait ça drôle et intelligent de jouer là dessus alors que je passais mon temps à lui répéter que je ne voulais pas qu'on aille plus loin avant d'avoir mit les points sur les i.

Je me suis donc mise à rougir, complètement idiote, avant de lui faire la gueule, ce qui l'a fait rire. Vous me direz, s'il rit alors qu'il est alité, c'est un bon signe, mais là, j'aurais préféré que ce ne soit pas parce qu'il se payait ma tête. Il lui fallut un peu de temps avant de reprendre son sérieux.

-ça y est, t'es content ?

-Très, mais écoute moi bien Alice. Je comprends que tu aies envie d'éclater la tête de saint Potter sur les dalles de la Grande salle, et crois moi, j'ai très envie de faire de même. Mais ce serait la pire manière de réagir. Il pense que nous, enfin, je veux dire, les serpentard en général, on fasse copain copain avec tu-sais-qui. Le fait est qu'il pense que je suis à la tête de tout cela, et il est arrivé au mauvais endroit au mauvais moment. J'étais pas bine, un peu malade, dans les toilettes de Mimi Geignarde, et il est arrivé et m'a attaqué, avec un sort que je n'avais jamais vu ou entendu. Du coup, je me suis retrouvé là. Bien évidement, ça ne resteras pas impuni, mais il faut à tout prix éviter la violence, tu comprends ?

-Bien sur que je comprends, dit-elle, en soupirant. Mais il n'empêche que je m'inquiète pour toi. Si Potter commence à s'attaquer à toi, c'est très mauvais signe. On le lui pardonnera toujours, tu sais, tout le monde le voit comme un héro, et il aura toujours la solution du « Oui mais je suis un orphelin qui a vécu avec des moldus, ma vie est dure, blabla ».

Draco soupira, ferma les yeux un instant. Je sentais qu'il voulait me dire quelque chose, mais que quelque chose m'en empêchait. Sur ses lèvres se tracèrent à nouveau le fameux sourire en coin.

-T'en fait pas Alice, bientôt, Potter ne sera plus un problème pour qui que ce soit.

Cette remarque me glaça. Je ne me rends compte que maintenant que je ne vous avait pas tout dit sur mes vacances de fin d'année et que ce point doit être précisé.

Mon père était au courant, bien évidement, de ce qui se passait avec Voldemort. Le fait est qu'il savait que le ministère tomberait comme une feuille morte à l'automne quand il reviendrait. Il voulait me protéger, mais ne pouvait pas se permettre de me retirer de Poudlard sans prendre le risque de créer des tensions politiques qu'il ne pouvait pas se permettre de créer. Il lui fallait donc faire autre chose. Un pacte politique. Et le ministère ne pouvait lui permettre de me protéger. Alors, il avait prit contact avec les magiciens noirs. Il avait obtenu que j'aurais le droit à être protégée si jamais les mangemorts attaquaient Poudlard, j'aurais le droit à être évacuée en sécurité et rapatriée jusqu'à chez moi si mon père faisait le serment de ne pas s'opposer à l'installation des forces noires une fois qu'ils auraient traversé la Manche afin de s'installer dans l'Europe continentale. Il eut du mal à céder et à trahir ainsi notre patrie, mais il tenait trop à moi, et, avec le recul, je ne peux que le remercier de son choix. À l'époque, nous ne savions même pas s'ils allaient finalement frapper, et encore moins quand, mais la protection qui m'avait été donnée me donnait au moins la sécurité que je n'allais pas mourir sous le coup des magiciens noirs.

C'est pour cela que les mots de Draco me firent frémir. J'espérais du plus profond de mon être que même si son père retournait auprès du Lord noir, il aurait la bonté de ne pas emporter son fils avec. Mais visiblement, je me trompais. Qui sait si la mission qui avait été confiée à Draco n'était pas venue de Voldemort ? Mais je ne pouvais me permettre de faire de telles accusations avec une phrase ambiguë. Et, quand bien même, mon amour pour lui m'interdisait de dire quoi que ce soit qui puisse le mettre en danger. Je me suis donc contentée de faire comme si je n'avais rien compris. De toute manière, j'étais trop rongée par la colère et la haine pour faire quoi que ce soit. Potter allait payer, peu importe si je n'avais pas le droit d'utiliser les grands moyen. Un homme peut être blessé physiquement, mais aussi mentalement, et il apprit tristement que les mots n'avaient pour moi aucun secret.

J'ai donc prétexté un retour en classe, laissant Draco dans son lit, se reposer, mais j'ai simplement rejoint la salle commune. Je savais que mon absence prolongée allait réveiller mes confrères, et, comme prévu, le midi même, la quasi totalité des serpentards se retrouva dans la salle commune, pendue à mes lèvres.

-Mes chers amis, en ce jour, j'ai une triste nouvelle à vous annoncer. Le saint Potter nous accuse, sans preuves, d'être tous des partisans du Seigneur des Ténèbres !

Un murmure s'éleva au dessus de la foule. Bien évidemment, certaines personnes dans l'assemblée étaient tombés dans la facilité de suivre Voldemort, mais la plupart des serpentards, contrairement aux rumeurs, étaient parfaitement innocents.

-Et, bien évidement, il a prit notre préfet comme responsable, décident de l'attaquer, alors que ce dernier n'avait rien demandé. Mes amis, je vous le demande. Accepterons nous qu'on nous juge pour l'erreur que certains ont commis ? Accepterons nous de nous laisser tomber dans la violence que les bouffondors tentent de nous forcer à accepter ? Moi, je vous réponds que non, nous ne nous laisserons pas faire. Car nous sommes de fiers serpentards, car nous savons que quiconque met le pied dans notre nid n'en sortira pas sans une morsure venimeuse. Alors je vous propose un plan. Demain, par voix postale, Potter recevra une gueulante, dictée par une voix anonyme, le prévenant que son impertinence n'est pas passée inaperçue. Au moment où celle-ci sera finie, je veux que vous les ignoriez, que dès que l'on vous demandera ce que vous en pensez, vous vous contentiez de souligner l'horreur des actions du « héros ». Nous verrons combien le soutiendrons après cela.

Tout le monde applaudit, et très vite, tous se dispersèrent. C'était méchant, c'est vrai, mais j'étais piquée dans le vif, et seul un idiot tenterait d'énerver un serpent. La lettre fut envoyée, et le lendemain matin, Draco eut le droit de manger le petit déjeuner en notre compagnie, et eut droit à une belle surprise à l'heure de l'ouverture des lettres. Il manqua de cracher sa bouchée de pain quand une voix dissonante s'éleva en hurlant dans la salle.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant