Chapitre 19 - Détresse et coeur de pierre.

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Enfin, j'ai réussi à arriver au premier rang pour voir un spectacle.... que malgré ma haine et ma rancœur pour elle je n'aurais pas put apprécier. Elle était là, échevelée, sa robe mise de travers, les yeux rouge, une bouteille à la main, tenant mal sur ses jambes. J'aurais put prendre un plaisir malsain à voir cela, après tout ce qu'elle m'a fait. Mais non. J'étais juste désolée, triste pour elle.

-Tu veux vérifier ? Si tu veux, je peux les vider avec toi Draco-chouuuuuuu...

-Bon sang... Tu devrais avoir honte de toi, lui cracha-t-il.

J'ai pensé juste de devoir m'interposer. J'allais faire un pas, mais Blaise m'a retenue, me prenant le bras et m'imposant ce regard sans appel.

-ça ne servirait à rien. Tu te mettrais toi aussi dans le pétrin, et de toute manière, si ce n'est pas maintenant qu'ils mettent les points sur les i, ils l'auraient fait plus tard et ça aurait été pire.

-Bah alors, tu sais plus faire la fête depuis que tu traîne avec l'autre idiote !

-C'est plutôt toi qui fait n'importe quoi, mais ça ça a toujours été le cas.

Pansy changea de couleur, si c'était encore possible. Elle était rouge, et là pas de doute, c'était de rage. Je n'aimais pas du tout ça, je savais pertinemment qu'il fallait les arrêter avant que cela ne s'envenime plus, mais impossible, l'autre abruti refusait de me laisser faire quoi que ce soit.

-Tu n'est qu'un abruti, Draco Malfoy ! S'écria-t-elle. Je te déteste, tu m'entends ? JE TE HAIS !

Il y eut un blanc choqué. Personne ne bougeait, personne ne parlait. On pouvait entendre les mouches voler. Une veine ressortais sur le front du blond. Je l'avais rarement vu aussi en colère. Dans ses yeux brûlait une haine sans nom, un envie de meurtre ou que sais-je, et je fus la première atterrée par les mots qu'il renvoya a la fille titubante qui lui faisait face.

-Je ne t'ai jamais aimé, Pansy. Tu n'es qu'un idiote, une pauvre petite fille qui n'arrive à rien, qui passe son temps à utiliser les autres pour se sauver la peau. Tu n'es rien, tu n'es qu'une incapable, tu fais pitié. Je ne suis sorti avec toi que pour cela, que parce que ça m'arrangeais. Jamais, au grand jamais je n'ai eut un sentiment affectif pour toi, pas même une once d'amitié.

Elle ouvrit de grands yeux, ses doigts cédèrent, le verre se brisa sur la glace. Elle était immobile, respirait à peine, ne pouvant croire que ce qui venait de se passer était réel. À ce moment précis, au moment où elle allait riposter, je me suis enfin libérée.

-CA SUFFIT ! TOUS LES DEUX !

Les gens venaient soudain de se rendre compte de ma présence, et les deux intéressés sursautèrent, ne s'attendent certainement pas à cela. Je me suis mise entre les deux, levant les mains pour leur faire signe de se taire.

-Pansy, tu expliqueras tes actions dans le bureau du directeur avec les professeurs, et ce n'est certainement pas le moment pour régler tes affaires de cœur.

Emportée par la soudaine attention que l'assistance avait pour moi, mon cerveau se mit à marcher à toute allure, a tel point que j'ai fait quelque chose qui m'aurait demandé bien plus de courage en temps normal. J'ai regardé Draco, droit dans les yeux, le regard à la fois dur, mais avec un peu de pitié, également.

-Et toi, Draco, tu aurais dut te contenter d'aller alerter les profs. À quoi tu joues bon sang ? Reprends-toi je t'en prie.

Il me regarda, incrédule, alors que je commençais à comprendre que le prix à payer pour cet excès risquait d'être lourd. Sans un mot, il s'en alla, alors qu'enfin un adulte responsable (et encore, je me demande pourquoi ils n'ont pas agis plus tôt) se chargea d'une Pansy qui avait fondu en pleurs. Blaise l'amena à l'infirmerie, alors que de mon côté je commençais à réparer les dégâts. Ce ne fut qu'une fois ce travail long et fastidieux effectué dans une tenue qui n'était certainement pas adaptée pour cela, que je me rendis compte que Malfoy avait disparu. Et ça, mesdames et messieurs, vous savez très bien que ce n'est jamais bon signe. J'ai lancé un regard circulaire dans la salle. Il n'était plus là. Je suis sortie. Il faisait froid, les grandes portes qui s'ouvraient en bas de l'escalier devant la grande salle étaient ouvertes. Frissonnante, je les ait descendues, voyant au loin une silhouette que je connaissait bien assise sur une chaise.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant