Chapitre 22 - Mise au clair.

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Et je n'avais pas tort de me dire que je me faisait des espoirs pour rien. Ou du moins, pas totalement tort. Il me tendais la main, et je pensais qu'il me donnait le bras.

Je suis arrivée à la gare. Il y avait énormément de gens, alors que j'étais en avance. J'ai donc décidé de monter directement dans le train, de squatter seule un compartiment, en lançant quelques sorts pour que personne, mis à part Draco n'ait envie de s'inviter. J'ai rangé ma valise, me suis installée, ait sorti un livre. Les minutes sont passées. La cloche à sonné, le sifflet du train a retentit, la machine s'est mise en route. Les paysages ont défilé. Et comme vous le devinez, il n'est pas venu.

Surprenant ? Pas le moins du monde. Briseur d'espoirs ? Oui.

À ce moment là, je n'étais plus en colère. Je n'en avait plus la force. Je n'avais pas non plus envie de pleurer, de m'apitoyer non plus. Non, vraiment, je ressentais de l'épuisement, un relâchement à l'état pur. J'étais résiliée, j'en avais finit avec les rêves de contes de fée. Quand le train est arrivé en gare, j'ai agit le plus naturellement possible, mais juste de manière à ce que personne ne veuille venir me parler. Bien évidemment, je n'ai pas non plus totalement évité mes amies (ce n'est pas parce que quelqu'un m'a fait du mal que je dois en faire de même aux autres), mais j'étais plus effacée, plus discrète. J'ai fait passer cela pour de la fatigue, prétextant un voyage vers l'Angleterre trop long et tumultueux.

Je suis allée me poser dans ma chambre, soupirante. J'étais comme vidée, comme si j'avais soudain perdu toute capacité à avoir des émotions. J'ai tenté de comprendre pourquoi je me relâchais ainsi. Ce n'était pas mon genre, et je n'aimais pas me surprendre, ne pas me comprendre. Mais au final, c'était assez évident. J'avais renoncé. J'en avait tout simplement marre, pour de vrai, de lui courir après, et ces faux espoirs m'avaient visiblement définitivement coupé toute envie de me consacrer plus longtemps à mes sentiments envers lui. Le temps fera son affaire, je me suis dite, et m'enfermer ne va pas améliorer mon état. J'ai donc décidé de faire un tour à la tour d'astronomie.

Monter les marches fut un peu long, je ne comptais pas me fatiguer. Les marches de métal faisaient résonner mes pas lents et légers. Pour la première fois, je prenais vraiment le temps d'admirer la vue qui s'attendait peu à peu sur la château au fur et à mesure qu'on gagnait en hauteur. Le tableau était fantastique. Il est incroyable de toujours se rendre compte qu'au final, on aura beau vivre dans les endroits les plus majestueux, on ne se rends que très rarement compte de la beauté de ceux-ci. Alors, j'en ait profité Puis je suis arrivée en haut de la tour. Dans mon havre de paix.

Ou pas.

Il était là. Je n'arrivais pas à y croire. Il m'avait forcément entendue monter. Il s'attendait probablement à ce qu'un curieux vienne et face demi-tour en le voyant. Ou alors il attendait quelqu'un. Mais peut importe après tout, ce n'était pas mes affaires. Je pensais faire demi-tour, descendre et ne plus revenir, l'éviter au possible pour montrer ma blessure. Ou tout simplement pour lui montrer mon mécontentement, et avec un peu de chance, nous faire oublier à tous les deux les mauvais souvenirs. Mais pour une fois, j'ai décidé d'agir d'une manière idiote. Allez savoir, peut être que le vide me faisait faire des choses insensée, dans le fut de le combler j'imagine. Une blessure rends toujours les choses plus vivantes. Je me suis approchée, il s'est retourné, et son visage affichait une certaine surprise, très vite dissimulée, comme à son habitude.

-Toi, ici. J'avoue que je ne m'y attendais pas, lançais-je.

-Je pourrais en dire de même, ajouta-t-il.

-Bon, je ne vais pas te déranger, dis-je en me dirigeant vers la porte.

-Attends ! Il faut qu'on parle.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now