Chapitre 8 - La plus grosse erreur de ma vie.

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-Je ne peux pas te promettre de bien réagir mais il faut me dire de quoi il s'agit, me dit-il.

Draco Malfoy qui essaye d'être compatissant. Comment ne pas résister ? Non, stop, je ne veux pas de réponse, ce qui est fait est fait. J'assume maintenant pleinement ma responsabilité dans tout ça. Je lui ait donné le carnet.

Les premières pages étaient datées de mon arrivée à Poudlard. Il y est décrit la répartition et ce qui s'est passé (notamment l'épisode du train ou il tendait la main à Harry, car je passait justement par la, il est écrit : "Je ne sais pas qui sont ces deux garçon, mais ce qui est sur, c'est que si quelqu'un de populaire me tendais la main comme ça, je la prendrais !"). Le récit est un peu naïf au début, mais on voit vite que c'est bien une serpentarde qui l'écrit. Et le temps passe et passe au fil des pages, sans de nouvelles intéressante, jusqu'à un jour de troisième année. Cela faisait plusieurs pas que je en semblais pas aller bien, mais là, c'était écrit clairement : Je crois que je suis tombée amoureuse. À partir de là, les écrits ne sont plus des phrases, mais de simple observation coupées par de longues réflexions. Pas un mot pour le décrire, ni de prénom, juste "lui". Quatrième année, prise de conscience que j'avais un choix important à faire :"Les forces du mal sévissent à l'extérieur du château, et moi je suis là à me plaindre de mes peines de coeur. Pathétique." "ça y est, j'ai trouvé les deux solutions qui s'offrent à moi : Cacher ce que je ressens et vivre dans le regret, ou tout avouer et vivre dans la honte. Génial !" "Pour l'instant, le masque de marbre est indispensable" "J'aimerais être comme les autres filles, ne pas avoir peur de me brûler et juste foncer et tant pis pour la suite. Sauf que pour moi, ça ne marche pas" "PLUS GROSSES ERREUR DE MA VIE : TOMBER AMOUREUSE" Pendant qu'il lit, je me recroqueville peu à peu sur elle-même, apeurée de voir son visage se tourner vers moi si jamais il devinait de qui je parlais. Les écrits continuent de ce ton, toujours plus tristes et plus noirs, comme si une maladie me rongeait de l'intérieur, pour passer la cinquième année et enfin, arriver à la sixième, dont ce sont à peine les débuts. Les derniers mots sont les suivants : "J'ai l'impression que jusque ici, rien n'a avancé, rien n'a reculé. Je joue toujours le jeu, mais c'est de plus en plus dur. Je fais trop d'erreur. Je m'étonne encore qu'il ne le sache pas, mais d'un côté, ça m'arrange. Je n'arrive pas à prendre de décisions, et mon cousin ne réponds plus. Je suis seule, et je ne veux en parler à personne. Je ne suis pas là seule à ne pas bien aller, d'ailleurs. Si seulement je n'étais pas aussi... coincée ? Et si seulement il n'était pas si... intimidant ? Remarque, c'est une des raisons pour lesquelles je l'aime. Si seulement il existait un sort contre ça. Au début j'étais aux anges, maintenant je crève en enfer. Allez savoir combien de temps il me faudra avant sainte mangouste."

J'avais peur. Tellement peur. Il a lut, sans mots, sans rien dire, aucune observation, plongée dans sa réflexion. Peu à peu, je me suis mise en boule, les genoux contre la poitrine et les bras autour de ceux-ci. Je ne l'ai plus regardé. J'ai entendu qu'il ferme sèchement le livre qu'il avait lu jusqu'à la fin. Il s'est levé.

-Je suis sur qu'il t'apprécie énormément, lui aussi.

J'ai relevé la tête, sans comprendre. Il a remit ses habits en ordre, lissé sa chemise, ajusté son pull, resserré sa cravate. Il a marché vers la porte, mais il s'est arrêté. On aurait dit qu'il se battait contre lui-même.

-Tu mérites qu'il t'invite au bal. Il le fera parce que t'es vraiment super.

Je vous assure que c'est ce qu'il a dit avant qu'il s'en aille sans que je ne puisse faire quoi que ce soir. Je suis restée bloquée, comme si le temps s'était arrêté, avant de dire la première chose que m'est passée par la tête.

Oubliettes - Mémoire d'une élève oubliée.Where stories live. Discover now