Chapitre 21 : l'Inconnu

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Chers écrivains...
Je suis enchanté de vous retrouvez, vraiment.
Comment allez-vous ? Pas trop fatigués, après hier soir ? Après tout, cette discussion avait l'air épuisante... Et très privée. Dommage pour vous que j'ai tout entendu. Je me suis d'ailleurs fait un plaisir de vous enregistrer. Je vais la retranscrire ici, certains l'ont peut-être oublié...

Souvenez-vous, la belle Hannah vous avait demandé à tous de vous retrouver dehors, au fond du jardin de Becca. "C'est un endroit reculé, vous a-t-elle dit, ainsi personne ne nous remarquera." Personne... Sauf moi, bien évidemment. Dommage de l'avoir écouté, ça a été extrêmement facile pour moi de me cacher près de vous, derrière la haie.

Voici donc la fameuse discussion :
«
Hannah : Bon. J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes là.
Emie : Oh non, pas du tout. Je me demande vraiment pourquoi je suis avec une fille dans ton genre. Ah mais si, cette même fille vient de m'apprendre qu'elle aussi était "harcelée" par un psychopathe, comme toutes les autres personnes présentes ici.
Jase : Ça va, c'est bon. Laisse la. Elle t'a rien fait. Elle veut juste comprendre, comme nous tous ici.
Emie : Je vois. Entre roi et reine de Marshall, on se soutient.
Aaron : Très bien. Mademoiselle "parfaite" veut comprendre. Qu'est-ce que tu veux comprendre ? T'as toujours pas pigé ? L'Inconnu est juste un psychopathe, qui joue à un jeu malsain. Et nous, on est ses pions.
Emie : Venant de toi, Aaron, je suis surprise. Pour toi c'est aussi simple ? Tu as juste baissé les bras parce que l'Inconnu s'en est pris à toi. Avant, il me semble que tu étais beaucoup plus rebelle non ?
Aaron : C'est pas toi qu'il a envoyé en prison.
Emie : Et c'est pas moi qui me suis comporté comme un idiot.
Aaron : Tu ne lui obéis pas plus que moi.
Emie : Mais peut-être que moi, je le fais plus intelligemment.
Colin : Ok, ok, on a compris. Si vous pouviez vous calmer, on pourrait arrêter de perdre notre temps. Et je sais pas, chercher à comprendre, comme l'a suggéré Hannah.
Hannah : Merci, au moins un qui est moins bête que les autres.
Emie : Dit la plus idiote de nous tous ici.
Hannah : Je ne te permet pas de m'insulter !
Emie : Si tu n'étais pas aussi stupide, je ne le ferais pas. Sérieusement, tu pensais à quoi ? Tu étales toute ta vie dans ce carnet ! T'as pas réfléchi au fait que l'Inconnu en savait sûrement moins que ce qu'il prétendait, et que tu lui donnait des informations sur un plateau ?
Hannah : Et bien, non. J'avais pas réfléchis à ça, c'est vrai.
Emie : Vous voyez ?
Avril : Bon, très bien. C'est très instructif comme discussion, vraiment. On ne pourrait pas, je sais pas, mettre nos différents, si différents il y a, de côté, et voir ce que l'on sait à propos de cet Inconnu ?
Colin : Elle a raison.
Jase : Ok ! Je sais que l'Inconnu est un psychopathe complètement cinglé, et qu'il a un problème avec un carnet et avec nous !
Emie : Et moi je sais que tu es bourré...
Jase : Roh, à peine, j'ai bu que trois vodka !
Colin : Ça va être très long...
Avril : Pff... Mettons nos informations en commun. On sait que tous les six, on doit écrire dans ce carnet. On sait que l'Inconnu est capable d'aller très loin, comme envoyer quelqu'un en prison avec des fausses preuves. Et on sait qu'il a des informations contre nous, pour pouvoir nous faire chanter.
Jase : Chanter ? Pourquoi voudrait-il qu'on chante ?
Colin : Chanter, dans le sens faire du chantage...
Jase : Oh ! Je croyais que c'était chanter, comme Justin Bieber !
Emie : Oui, on a tous compris que tu étais complètement stupide, en plus d'être saoul...
Jase : Eh !
Aaron : Bon. Et qu'est-ce qu'il a contre nous ?
Jase : Que je prends des stéroïdes.
Emie : Ça on le savait tous... Enfin, sauf les profs.
Hannah : Je crois que je sais ce qu'il a contre moi... Oh mon dieu, j'espère que ce n'est pas ce que je crois ! Il ne faut surtout pas que ça se sache !
Colin : Et c'est quoi ?
Hannah : C'est personnel.
Emie : Je vois... Aaron, toi on sait tous que c'est parce que t'es un "bad boy" de service, et que tes parents n'en ont aucune idée. Mais toi, Colin ?
Colin : Je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas ce qu'il pourrait dire sur moi.
Aaron : Alors pourquoi tu t'es empressé de lui obéir, si il n'y a rien ?
Colin : Parce qu'il peut très bien inventer un truc, comme pour toi et ton histoire de dealer.
Avril : C'est sûr... C'est plus prudent comme ça. Personnellement je sais ce qu'il pourrait faire pour moi, et je ne veux surtout pas que ça se sache.
Emie : Hmm... Moi aussi je sais pour moi, et je ne le vous dirais pas.
Colin : Bon, cette discussion tourne en rond. On ne se fait pas confiance, donc ça ne sert à rien. Personne ne se dira rien, de peur qu'il le répète à quelqu'un d'autre, ou pire, dans le carnet. Donc je propose qu'on se mette d'accord déjà. Personne ne répète rien. Et surtout pas dans le carnet. Cette discussion n'a jamais eu lieu, et personne ne sait qui sont les autres du carnet.
Avril : Si l'Inconnu sait vraiment tout, il doit déjà être au courant que nous nous sommes rencontrés. Mais je suis d'accord avec toi. Par sécurité, on ne dit rien, à personne.
Emie : Très bien. Si je comprends bien, cette conversation est terminé.
Aaron : Tant mieux, on est en train de rater une super soirée. Donc je propose qu'on y retourne, et qu'on aille s'amuser !
Jase : Yeah ! Déjà que l'Inconnu m'a forcé à écrire dans le carnet tout à l'heure, alors maintenant, je vais profiter de la soirée !
Hannah : Et personne n'a aucune idée sur l'identité de l'Inconnu ?
Emie : Personne non. Allez, en espérant que cette conversation demeure privée à jamais.
»

Voilà ce que vous vous êtes dit, hier soir. Comme vous avez pu le constater, mes chers écrivains, j'ai tout entendu. Et je suis ravi de ce que vous avez dit. Aucun de vous n'a la moindre piste concernant mon identité. Et même si vous ne voulez pas l'avouer, vous avez tous peur de moi. Et vous avez raison. Je n'aurais aucune pitié vous concernant.

Mais je vais néanmoins changer quelques règles :
Maintenant que vous vous connaissez, vous pouvez parlez du carnet entre vous. Si vous le faites discrètement, bien évidemment. Vous pouvez lire les parties des autres, si l'envie vous en prend.
Et vous pouvez chercher à percer mon anonymat. Je vous y autorise, car vous ne trouverez jamais. Mais cherchez mes chers, cherchez... Cela risque d'être amusant pour moi, de vous voir à des lieues de la vérité.

Mais n'oubliez pas, je sais tout. Quoi que vous en pensez, je suis au courant de tout vos secrets. Alors ne me mentez pas. N'est-ce pas Colin...

Soyez sages, chers écrivains...












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