Chapitre 30 : Colin

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Cher Inconnu, comme on se retrouve...
J'imagine que vous vous êtes fait un malin plaisir de nous donner des faux espoirs, pour réapparaître ensuite comme une fleur ?

Enfin, c'est comme ça... Il y avait peu de chances que vous nous laisseriez réellement tranquille.

Donc, que s'est-il passé pendant ce temps ? Ah oui, vous nous avez indiqué que vous étiez l'un d'entre nous... Cette information, contrairement à ce que j'avais pu penser de prime abord, n'a pas du tout changé la nature de nos relations. Nous n'étions déjà pas très proche, alors ça n'a pas vraiment pu nous diviser. Mais c'est sûr que cela ne nous a pas rapprocher, c'est le cas de le dire.

Pour en revenir à la théorie d'Avril, je n'ai pas vraiment d'avis dessus. Je me souviens de l'écriture, mais elle ne correspond à celle d'aucun d'entre nous. Et encore moins à la mienne. C'était effectivement au bic noir, mais je n'ai rien remarqué de notable. C'était une écriture banale, mais qui ne correspondait à aucune autre du carnet.

Sinon, le mois de novembre à été un mois de novembre classique à Seattle. Il a plu. Encore et encore. Je crois que j'ai oublié à quoi ressemblait un ciel sans nuage.
Je pense que 99% de la population à envie de déménager, comme à chaque hiver. Mais quand l'été revient, ils se disent que ce n'était pas si terrible et ils restent. Et ça recommence tous les ans. Les 1% restants doivent être ceux qui font les prévisions météorologiques. Ils vont travailler, disent qu'il va (encore) pleuvoir, puis ont leur journée de libre. Enfin j'imagine. En tout cas, pas besoin d'avoir fait d'études pour prévoir la météo ici...

New York me manque... J'ai hâte que mon avocat de père soit muté ailleurs. Comme l'entreprise où il travaille possèdent des cabinets partout dans le pays, c'est très probable. Dans ce cas là, j'espère qu'ils l'enverront en Floride. Ou en Californie. Après deux ans à Counwood, ça me ferait le plus grand bien. En tout cas s'il n'est pas muté, je choisirai une université très loin d'ici. Comme Harvard, dans le meilleur des cas. C'est pas le dépaysement de la Californie, mais c'est près de New York, c'est aussi bien. Oui, Harvard serait la meilleure option. Et j'ai toutes mes chances d'y entrer.

Il n'y a que ma mère qui garde le sourire. Je ne sais pas comment elle fait, mais elle reste de bonne humeur, malgré tout. C'était Thanksgiving jeudi dernier, alors forcément, elle était heureuse. C'est vraiment sa fête préférée malgré tout, elle adore préparer à manger pour toute la famille, et pouvoir nous forcer à reprendre des dizaines de fois de la dinde et de la tarte au potiron.
Je dois vraiment commencer à déprimer, si je me mets à parler de ma famille...

Peut-être que si j'avais une vie sociale, comme Isaac, je m'ennuierai moins. Parce que je n'ai aucune idée de ce qu'il fait avec l'équipe de football, mais en tout cas ça occupe tous ses week-ends. J'imagine que Jase est avec lui, ils sont tout le temps fourrés ensemble en ce moment.
Je me souviens de l'année dernière, quand Isaac et moi étions "amis". Ça a bien changé, maintenant, c'est à croire qu'il a remplacé mon prénom par "looser".

Enfin bon, c'est comme ça...

Je vais donc retourner à mes révisions pour la prochaine interrogation de mathématiques. Même si je n'ai absolument pas besoin de le faire puisque d'après le professeur, j'ai déjà un niveau d'études supérieures. Encore un bon point pour Harvard.

En espérant que votre vie est aussi ennuyeuse que la mienne, monsieur l'Inconnu, et que cette partie vous aura fait déprimer. Et donner envie de déménager loin, très loin d'ici...



Colin Spingleman, jeudi 3 décembre 2015












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