Chapitre 13 : Jessica

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En rentrant à l'appartement, je prends une douche. Une fois habillée, je décide qu'il est temps d'appeler ma mère.

Elle m'a déjà laissé quelque chose comme 12 messages vocaux, et une trentaine de textos. Alors non pas comme vous le croyez pour demander si je suis toujours vivante. En fait, elle me raconte sa vie, et m'envoie des blagues douteuses.

Je vais faire les courses.

Granny vient manger ce soir.

Tu savais que l'on parle portugais au Brésil et pas espagnol ?

Ton père vient de me raconter une blague : que dit un Portugais que l'on jette à l'eau ? Che ne sais panaché !

Il est temps de stopper tout cela. Je m'empare de mon portable, et elle me répond à la première sonnerie.

— Jessica ! Ma puce ! As-tu reçu le colis de Granny ?

— Le colis de Granny ? Mais quel colis ? Pourquoi Granny m'a-t-elle envoyé un colis ?

— Tu sais on ne trouve pas les mêmes produits que chez nous au Brésil, avec ta grand-mère nous nous sommes dit que tu aurais besoin de quelques petites choses comme des Shortbread, du thé, des scones... Désolée je n'ai pas envoyé la crème Devonshire, j'ai eu peur qu'elle ne voyage pas bien.

Si les clichés ont la vie dure, c'est à cause de gens comme ma mère et ma grand-mère. Je ne prends même pas la peine de lui répondre que je ne bois pas de thé, je suis plus une fille café à vrai dire. Et je doute avoir le temps, ou l'envie, d'organiser un « tea time » avec des scones.

— Maman, on a une multitude de restaurants pour les athlètes dans le village olympique, je ne vais pas mourir de faim. Tu es consciente que le colis arrivera très certainement après les jeux ?

Sans parler du fait que je ne sais même pas à quelle adresse elle a dû l'envoyer. J'imagine ma grand-mère écrire avec sa main tremblotante d'arthrose : Jessica Winter, village Olympique de Rio sur la boîte, et penser que je suis assez connue pour que le facteur local me trouve. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il appréciera les manger lui-même.

— Tu utilises ton gel hydroalcoolique n'est-ce pas ?

— Oui Maman, mais tu n'étais pas obligée d'en rajouter un flacon d'un litre dans ma valise. En plus, il a explosé et j'en avais plein mes sous-vêtements.

— Eh bien au moins ils sont extra propres !

Je regrette déjà de l'avoir appelée...

- Alors as-tu rencontré quelqu'un ? demande-t-elle.

— Maman, au cas où tu ne t'en souviendrais pas, je suis ici pour le sport, pas pour faire des rencontres. Je ne participe pas à un speed-dating géant.

— Tu savais que le prince du Danemark a rencontré sa femme aux jeux Olympiques de Sydney ? C'est Granny qui a lu ça chez le coiffeur. Peut-être que le prince Harry va venir vous voir à Rio ? Si tu gagnes une médaille, tu le rencontreras.

Je sens le mal de tête arriver, je me pince l'arête du nez.

— Maman je suis presque sûre que le prince Harry est déjà fiancé. De plus, comme je viens de te le dire, je suis là pour me concentrer sur les courses, pas pour me trouver un copain. Et puis tu oublies qu'il y a Dean...

— Oh ma puce, ne me dit pas que tu t'es remise avec Dean ?

— Non, je dirai plutôt que nous n'avons jamais rompu. Je sais que c'est bête, mais je ne peux pas me considérer comme célibataire tant que je ne lui ai pas parlé.

Sur la ligne : une romance olympiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant