Chapitre 24 : Aaron

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J'ai eu une journée... de merde. Heureusement, elle a commencé par mon entrainement, j'ai donc passé quelques heures dans le bassin à aligner les longueurs, loin de l'agitation. Mais dès mon retour aux vestiaires, un simple coup d'œil à mon téléphone me fait comprendre qu'il se trame quelque chose. Une vingtaine d'appels en absence, de Beverly, de mon attachée de presse, de journalistes, s'affichent.

J'enfile un jogging et attrape mon sac. Je passe les portes de l'établissement en esquivant quelques connaissances, et je décide de rappeler ma sœur en premier.

— Enfin ! J'essaye de te joindre depuis des heures, m'attaque Beverly sans autre préambule.

— Bonjour à toi aussi ma chère petite sœur.

— C'est quoi ces histoires avec Emily Sanders ? Et ta Jessica alors ? Je ne comprends plus rien ! Tu te tapes toute l'équipe ? C'est quoi ce délire ?

— Berverly ! grondé-je. Je ne comprends rien de ce que tu racontes ! Et parle un peu mieux s'il te plait.

— Je vais laisser la critique sur mon langage de côté, même si je te ferais bien remarquer que j'ai appris à parler comme ça grâce à toi. Comment se fait-il que toute la presse ce matin annonce que tu es en couple avec Emily Sanders, et qu'en plus tu es amoureux d'elle ? Tu as une minute pour te justifier.

— Mais je ne suis pas avec Emily Sanders ! m'exclamé-je.

Elle lâche un soupir de soulagement.

— Si tu savais comme je suis heureuse, j'ai cru un moment que j'allais devoir passer le prochain Noël avec des lunettes de soleil. Sérieux cette fille est tellement blonde, que je ne sais pas comment tu fais pour ne pas te chopper un décollement de la rétine dès que tu la regardes. Ma foi, c'est une technique redoutable pour éviter de se faire doubler sur la piste !

J'adore ma sœur, mais c'est un vrai moulin à paroles.

— B, s'il te plait, ralentit. Explique-moi ce que tu as entendu.

Elle me fait un récapitulatif de tout ce qu'elle a pu lire ou entendre à mon sujet.

— Mais enfin Aaron, pourquoi as-tu déclaré que tu es amoureux ? me reproche-t-elle. C'est ta faute aussi s'ils ont monté toute cette histoire !

— Je n'ai jamais dit ça ! Lorsque la journaliste m'a demandé si mon cœur était pris, j'ai juste répondu : peut-être. Tu sais comment ils sont, tu donnes la main ils prennent le bras.

— Et pourquoi as-tu répondu peut-être ?

— Parce que je suis un abruti.

— Ça a quelque chose à voir avec la jolie Jessica Winter ?

Je souffle et me passe une main sur le visage.

— Il n'y a rien avec Jessica.

— Pourquoi ai-je l'impression que tu aimerais qu'il y ait quelque chose ?

— Parce que c'est le cas.

— Et alors tu n'as pas suivi mes conseils ? Et l'opération conquête de Jessica ?

— Au point mort.

Je lui explique alors notre soirée en tête à tête à la piscine, et son ex croisé au retour. Je lui parle également de ce qu'Emily m'a dit la veille.

— Et tu crois cette fille ? Mon pauvre, les parents ne t'ont pas fini toi ! Tu crois la nana qui est en train de déclarer partout dans la presse que vous êtes ensemble ! Bien sûr qu'elle t'a dit que Jessica s'était remise avec son ex ! Et même si c'était vrai, tu ne penses pas que si elle te plait, elle mérite que tu te battes pour elle ?

Je dois avouer qu'elle a raison, et je vois rouge à l'idée qu'Emily colporte des mensonges. Celle-ci elle ne perd rien pour attendre.

— Je rêverai d'être à Rio pour te botter ton petit cul d'imbécile. Bouge-toi petit frère. C'est une sprinteuse, elle a l'habitude qu'on lui coure après. Débrouille-toi pour la rattraper et gagner la course ! Merde tu es un champion olympique !

— Je crois que je devrais d'embaucher comme coach, plaisanté-je.

— Comme coach sentimental surtout ! Allez mets-toi au boulot et appelle-moi pour me tenir au courant.

Je coupe la conversation et je m'occupe de Karen mon attaché de presse. Il me faut presque une heure pour arriver à la convaincre de faire publier un démenti sur ma soi-disant relation avec Emily. En temps normal, je m'en serais moqué éperdument, mais là non. Pas question que cette grognasse se fasse de la pub sur mon dos. Et puis, j'ai l'impression que je dois le faire. C'est aussi simple que ça.

Je retrouve Tom à l'appartement.

— Alors toi et Barbie UK ? demande-t-il amusé.

— Il n'y a rien du tout entre elle et moi.

— Sans blague ? Et la petite brunette, ça en est où ?

Je soupire.

— Nulle part. Mais je compte bien y remédier.

— Je te reconnais bien là mon pote.

Je ne prends pas la peine d'épiloguer avec lui. Je sais très bien ce qu'il croit. Que je vais essayer de mettre Jessica dans mon lit, et qu'une fois que j'y serais arrivé, elle ira grossir les rangs déjà bien fournis de mes ex.

Mais je ne veux pas de ce type de relation avec Jessica. Je veux plus. Je sais que c'est complètement crétin de dire ça alors que je la connais depuis seulement quelques jours. Je veux l'entendre rire, je veux qu'elle me parle de son enfance. Je veux savoir ce qui la fait courir.

L'eau glacée de la douche roule sur mon torse et court le long de mes jambes. J'ai dû m'y résoudre, car les seules pensées du petit corps sexy de Jessica m'ont mis dans un état d'excitation que je n'avais pas connu depuis l'adolescence. Elle me hante alors que je ne l'ai pas vue depuis presque 48 heures. Ce soir, j'espère pouvoir lui parler à la cérémonie d'ouverture des jeux.

Je ricane intérieurement. Il va y avoir 10 000 athlètes dans l'arène, et je pense vraiment pouvoir la retrouver ? Il faudrait que j'aie une sacrée chance. Ou alors il faudra que je la provoque. 

Sur la ligne : une romance olympiqueWhere stories live. Discover now