Chapitre 30 : Jessica

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J'ouvre les yeux et mon regard se pose sur le plafond de cette chambre qui est la mienne depuis un peu plus d'une semaine maintenant. Cependant, quelque chose a changé. L'air trop froid diffusé par le climatiseur me glacerait en temps normal, mais le corps plaque contre le mien, et la large paume qui repose sur mon ventre m'en empêche. Je frissonne mais de plaisir.

Aaron dort, son souffle est régulier, sa poitrine se soulève en rythme. Je n'en reviens pas qu'un adonis pareil se trouve dans mon lit. Je repense aux heures délicieuses que nous venons de passer ensemble et j'en rougis presque.

J'esquisse un mouvement pour m'échapper de son étreinte. J'ai besoin d'aller vider ma vessie. Alors que je le croyais endormi, je suis surprise de voir qu'il me retient.

— Tu vas où comme ça Championne ?

Championne pas encore, et loin de l'être en vérité.

— Je croyais que tu dormais, réponds-je.

— Avec une si jolie fille dans mon lit ? s'amuse-t-il. C'est mal me connaître.

Je lève les yeux au ciel.

— Tu es un charmeur à deux balles et techniquement c'est mon lit. Laisse-moi me lever.

Il grogne mais obtempère.

Je me lève et jette un coup d'œil par-dessus mon épaule.

Mauvaise idée.

Il est allongé sur le ventre, le drap a glissé et révèle ses muscles dorsaux absolument parfaits et laisse même entrevoir le début d'un fessier galbé à la perfection. Il m'adresse un sourire un peu paresseux. Si je ne me sauve pas tout de suite, je suis perdue.

J'enfile le premier truc qui me tombe sous la main. Son t-shirt, ça fera l'affaire. Son sourire s'étire.

— Il te va beaucoup mieux qu'à moi.

Ça j'en doute, ça me confirme par contre qu'il est prêt à tout pour me faire rougir.

J'ouvre la porte doucement, et je me faufile dans la salle de bains que je partage avec Shirley. Une fois que j'ai fini ce que j'avais à faire. Je m'asperge le visage d'eau et je me regarde dans la glace.

Mes cheveux emmêlés, mes yeux brillants, mes joues roses. Tout dans mon apparence crie que je me suis envoyée en l'air. Et je trouve que cela me va plutôt bien.

Je déverrouille la porte et j'ai à peine le temps de l'entrouvrir que je me retrouve nez à nez avec mon pire cauchemar : Emily.

Elle soulève un sourcil parfaitement épilé et me détaille des pieds à la tête. Je sais exactement ce qu'elle voit. Puis son regard s'arrête sur mon t-shirt, au niveau de la poitrine.

— Tu as changé d'équipe ? demande-t-elle ironiquement.

Elle désigne le petit drapeau américain brodé au niveau du cœur. Enfin, ce qui doit être le niveau du cœur du propriétaire du t-shirt, parce que moi il m'arrive plutôt sous les seins.

Je ne réponds rien. À quoi bon de toute façon ?

— Méfie-toi Jessica. Tu vas te brûler les ailes à ce jeu-là. C'est un conseil d'amie.

Depuis quand sommes-nous amies ?

Devant mon air perplexe, elle enchaîne.

— Je suis déjà passée par là je te rappelle. Je sais ce qu'on peut attendre de lui.

Menteuse.

J'ai envie de hurler, mais je ne lui ferais pas ce plaisir. Elle fait tout pour me déstabiliser, j'ai envie de lui arracher ses cheveux blonds de Barbie à mains nues.

Je respire un grand coup, et je prends la direction de ma chambre.

— Il est là c'est ça ? demande-t-elle.

— Bravo Sherlock. Le fait que je porte son t-shirt avec son nom écrit dans le dos ne t'aurait-il pas mise sur la piste ? ricané-je.

Je n'écoute pas sa réponse et me précipite dans la chambre en claquant la porte.

Aaron est assis sur le lit, il a enfilé son boxer.

Dommage.

— Ça va ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

Il me fait signe de le rejoindre, je m'assieds entre ses jambes, il dépose un baiser dans mon cou. Ses mains glissent déjà sous le rebord du t-shirt. Mon corps frissonne, j'ai envie de plus. Mais mon cerveau bouillonne également.

— Aaron

— Mmh, répond-il en continuant d'explorer les parcelles de peau nues qui s'offrent à lui.

— Je peux te poser une question ?

— Tout ce que tu veux ma belle si cela implique que j'ai le droit de te retirer ce t-shirt infâme ensuite.

— Je croyais que tu aimais me voir dans ton t-shirt ?

— Oui, mais je te préfère sans.

Nouveau décollage de papillons dans le ventre, mais je ne dois pas oublier mon objectif principal.

— Aaron ? Que s'est-il passé aux derniers championnats du monde ?

Je le sens se raidir dans mon dos et sa paume se crisper sur mon ventre.


Sur la ligne : une romance olympiqueWhere stories live. Discover now