Chapitre 2

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Je roulai depuis plusieurs heures déjà sur la route menant je ne sais où, ayant emprunté une des nombreuses voitures de mes parents. La sonnerie de mon téléphone retentissait depuis mon départ précipité mais je n'osais même pas regarder qui m'appellait, ne voulant parler à personne pour l'instant. Je n'avais aucune idée de l'heure mais la noirceur du ciel me prouva qu'il était plus tard que je ne l'aurais pensé. La sonnerie ne cessait de tinter depuis une éternité et je failli lancer mon téléphone par la fenêtre tellement la sonnerie était agaçante. Peut-être était-ce mes parents ou mon frère qui devait se faire un sang d'encre puisque je n'étais pas revenue à la maison après la visite que j'avais faite à Théo. Ils m'avaient presque torturé pour me faire accepter de revenir tout de suite après la visite mais j'avais besoin de prendre l'air et de m'évader un peu de toute cette atmosphère de stress, surtout après ma dispute avec Théo, alors j'avais pris quelques provisions et une voiture avant de m'enfuir comme un voleur. Mes parents s'inquiétaient beaucoup pour moi, ce qui était compréhensible, notamment avant que je ne parte pour la Thaïlande. Je leur avait pourtant promis de faire attention à moi et de relaxer, ce que je n'avais pas fait bien sûr, trop tendue à l'idée que Théo puisse être jugé coupable. Depuis que j'avais inventer une histoire bidon comme quoi Théo avait été dans un gang il y a quelques années, mes parents étaient aux petits soin avec moi, allant même jusqu'à vouloir m'accompagner en voyage, ce que j'avais refuser pour me "recentrer" sur moi-même. Puis, j'étais partie seule quelques heures plus tard. Évidemment, mes parents avaient eu du mal à avaler la pilule lorsque je leur avait raconter les motifs de l'arrestation de Théo et je savais bien que leur relation avec lui allait être plus que tendue mais je leur devait au moins une partie de la vérité. Bien entendu, ils étaient en désaccord avec le fait que nous reportions le mariage et je n'étais pas sûr moi-même de ce que je voulais. Il fut un temps où l'idée du mariage m'enchantait mais je n'étais plus sûre de rien à présent. Il n'avait fallu que d'une petite semaine en tôle pour que son attitude change complètement et il m'avait repoussé lorsque j'avais voulu lui prouver que je serai présente pour lui et que je tenterai de trouver une solution pour le libérer. Il m'avait repoussé alors que j'avais été là pour lui depuis le tout début, tentant par tous les moyens d'accepter le gang et tout le tord qu'il m'a causé. Les larmes brouillèrent ma vue et j'eu du mal à distinguer la route qui semblait s'étendre à l'infini devant moi. Lorsque deux phares éclairèrent la voiture et qu'un klaxon retentit dans la nuit, je décidai de m'arrêter sur le bord de la route afin d'éviter à nouveau un accident. Lorsque je coupai le moteur, j'éclatai en larmes tout en me recroquevillant sur moi-même en détachant ma ceinture de sécurité. Tout ce que je voulais étais une vie normale avec celui que j'aime et avec qui je suis heureuse. Pourquoi avait-il fallu que tout ça nous tombe dessus le jour de notre mariage alors que nous vivions dans un idylle parfait? Peut-être bien que cet idylle nous empêchais de nous confronter à la réalité et de voir la vérité en face: les problèmes se multiplierai de jour en jour. Si nous n'étions même pas capable de rester soudés pendant une si courte période de temps, comment allons nous pouvoir faire si Théo ne se faisait pas libérer? Lorsque mon téléphone retentit une nouvelle fois, je décrochai.

-Ma chérie? Où es-tu? retentit la voix de ma mère.

-Maman j'ai besoin de toi.... murmurais-je en échappant un sanglot.

J'avais besoin plus que jamais du soutien de mes parents, non pas pour qu'ils me préviennent de ne plus fréquenter Théo mais bien pour qu'ils soient là pour m'écouter et être là pour moi.

-Mais ma chérie... Ton père et moi partons pour le Congo dans quelques heures... Il me semble t'avoir prévenue...

J'écarquillai les yeux de stupeur. C'était bien la première fois que j'entendais parler du Congo... Ils osaient vraiment me quitter dans un moment aussi difficile à traverser, pour leur propre intérêt. Je ne voulais pas paraître égoïste en les empêchant de partir mais je devais penser à moi quelques fois, sans tout le temps me soucier du bonheur des autres. J'étais même prête à les supplier de rester à mes côtés puisqu'ils ne se rendaient même pas compte à quel point j'avais besoin d'eux.

Bad Boy Good Lips [EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now