Bad Boy Good Lips [EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 6

-Théo? Sasha?

Je me retournai vivement au son de la voix de Natalia qui venait de pénétrer dans son bureau. Eh merde... Théo la fixa de son regard si troublé avant de lui lançer le document à la gueule.

-Depuis quand tu me cachais ça? cracha-t-il en riant amèrement.

Elle passa quelques instants son regard sur le document et son expression se décomposa automatiquement.

-Théo... Je ne voulais pas te faire de mal c'est tout... commença-t-elle, les larmes aux yeux.

Je me sentais de trop dans cette discussion qui n'était pas vraiment de mes affaires. Elle concernait Théo et sa mère. Au moment où je souhaitais les laisser seuls en me dirigeant vers la porte, Théo attrapa mon poignet.

-Reste Sasha. J'allais partir moi aussi de toute façon.

Il m'entraîna en dehors de la pièce et je tournai la tête vers Natalia qui s'était accroupie et pleurait en silence, ses deux mains recouvrant son visage. Je me stoppai de marcher tandis que Théo me lança un regard incompréhensif. Il ne pouvais pas abandonner sa mère pendant un moment pareil. Peut-être avait-elle une bonne raison de lui cacher ça pendant si longtemps et s'il ne lui laissait pas la chance de s'expliquer, ils ne pourraient pas régler cette histoire. Il devait surement y avoir une explication plausible. Connaissant Natalia, elle ne lui aurait pas caché s'il n'y avait pas eu une raison.

-Théo tu dois aller parler à ta mère. Elle avait peut-être une bonne raison de te le cacher...

-Tu la défend maintenant? répliqua-t-il sèchement.

-Je ne la défend pas, je te convaint de lui laisser une chance de s'expliquer. Nuance.

Il secoua la tête en riant amèrement.

-Tu as peur d'affronter la réalité... continuais-je.

-Oui putain, j'ai peur. Tu es contente maintenant? Ma mère m'a caché qu'elle a le cancer pendant tout ce temps! Le cancer Sasha! Je suis terrifié à l'idée qu'elle me laisse! Je n'ai jamais eu de père présent et elle était la seule pour me soutenir quand Sophie est partie, quand Sarah-Jeanne est née et tout au long de mon enfance. Elle n'a jamais chercher à tuer mes proches, au contraire de mon père. Tu comprends maintenant? me coupa-t-il en se laissant retomber lourdement au sol.

Sans plus attendre, je me réfugiai dans ses bras et il reserra son étreinte. Je n'étais pas ici pour le sermonner ni lui dire ce qu'il devrait faire. J'étais ici aujourd'hui pour le réconforter et être là pour lui tout simplement. Un cancer était quelque chose de difficile à surmonter et je souhaitais le soutenir mieux que possible. C'est tout ce dont il avait besoin en ce moment. Une épaule sur qui pleurer. Je détestais tellement le voir malheureux, ça me rendait tellement impuissante et vulnérable. Il avait la même tristesse dans les yeux lorsque Sarah-Jeanne était confinée à l'hôpital et ça me rendait malade de le voir ainsi. Je me rappellai du premier jour de ma rencontre avec Sarah-Jeanne même si elle n'en était pas consciente. Trop de choses s'étaient succédées cette soirée, passant par la découverte de la fille de Théo et par le réveil de celle-ci, à l'hôpital. Cette lueur présente dans les prunelles de Théo lors de ce moment semblait désormais éteinte. Je donnerais tout pour le voir sourire ne serais-ce qu'une fois et que cette petite étincelle d'espoir et de bonheur se rallume dans son regard. Son sourire si parfait, son rire si mélodieux toujours aussi séducteur et ses yeux pétillants rempli de malice lorsqu'il me faisait une blague déplacée me manquaient terriblement à ce moment. Lorsqu'on aime quelqu'un au point que j'aime Théo, le voir blesser nous blesse tout autant, sinon plus et ne pas le voir aussi heureux que tous les autres jours nous fait sentir coupable. C'est un sentiment d'impuissance qu'on ne peut toutefois pas contrôler mais qui est bien présent, à quelque part.