Chapitre 18

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(petit aparté, "Un beau malheur" de Emmanuel Moire m'a étonnement beaucoup inspirée pour écrire ce chapitre. Voilà, c'était l'info inutile. Bonne lecture !)

*****

Alexandra

Je frappe ce sac de sable depuis bientôt une heure. j'ai envie de crier. Bordel. J'ai la haine. La colère a envahit mon esprit. Je me suis levée vers quatre heures du matin, il doit être cinq heures maintenant. Je fixe le vide. Perdue. Quelque part. Je n'ai dormi que quelque heures.

 Lucas entre dans ma chambre, le son ne m'interpelle pas. Je continue de frapper encore, et encore mon punching-ball avec acharnement.

« Alex, il est cinq heures du mat', qu'est-ce tu fais ? lance mon frère, la voix pâteuse. »

Je n'écoute pas, je continue, je suis comme en transe. Je l'imagine, lui, cet enfoiré de Duggins à la place de ce sac. J'aimerais tellement qu'il paye pour ce qu'il a fait.

« Alex ! Arrête ! cri-t-il. »

Mais encore une fois, je ne réagis pas. Je me contente de frapper. Rien d'autre ne m'importe à cet instant. Je suis déconnectée. Loin.

« Alex putain ! Qu'est-ce que t'as bon sang ?! scande-t-il. »

Il s'approche de moi et lâche un hoquet de surprise. Lucas m'attrape par les poignets.

« Tu t'es massacré les mains ! Où sont tes gants, sans déconner ?! panique-t-il. »

Je fixe mes mains. Mes phalanges sont éraflés, tuméfiées et du sang s'en dégage. Ça fait mal. Bordel de merde ! Je passe l'une de mes mains douloureuses sur mon visage et dégage des mèches transpirantes qui se sont collées sur mon front en sueur. Lucas me reprend les mains, les sourcils froncés, le regard affolé.

« Je vais bien, le rassuré-je. »

S'il savait à quel point c'est faux. Il me regarde et prend mon menton avec deux de ses doigts. Les sourcils froncés.

« Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ? Merde ! s'exclame-t-il en voyant mes blessures de la veille.

— Je vais bien, répété-je en haussant le ton.

— Tu vas pas bien Alex ! tonne-t-il.

— Si, assuré-je. »

Je hoche la tête plusieurs fois et des larmes s'échappent de mes yeux. Putain ! Mes épaules commencent à tressauter et mon expression doit devenir effroyable. Je porte mes mains à mes joues pour faire tarir mes larmes, mais en vain. Lucas me regarde, peiné et incrédule. Il me prend dans ses bras. Je m'accroche à lui comme à une bouée de sauvetage, m'agrippant à son t-shirt.

« Ça fait si mal Lucas... Si mal... pleuré-je. »

Il me frotte le dos. Mes larmes ne veulent pas cesser. Je pleur comme une merde dans ses bras. Il avait raison ! J'aurais dû l'écouter. Ne pas m'approcher de cette merde qu'il est. Je pensais que je ne pouvais pas aller si mal que je ne l'étais avant, mais absolument pas ! Je suis encore plus mal. J'effleure le fond. Ma tristesse, ma douleur, ma honte et ma déception sont à leur paroxysme. 

*****

Je descend du bus. Lucas n'a pas cours ce matin, il est en sortie pour visiter des facs. Il m'a désinfecter mes plaies. Mais la douleur est toujours vive. Je m'engage dans l'allée du lycée et enfile ma capuche noire. Mes cernes sont noires et marquées, mes joues clairement irrités et rouge. On y voit un sillons crée par mes larmes. Je rentre dans le couloir et je suis dévisagée. Je reconnais beaucoup de gens. Ils étaient à la fête. Je me mord la lèvre, faisant saigner ma blessure de la veille, pour m'empêcher de pleurer. 

From Hatred To Love [FRENCH]Where stories live. Discover now