Chapitre 27

11.9K 558 49
                                    

Nathan

J'étais au fond de cette salle de classe, seul. Du genre la victime, le mec sans ami qui a l'habitude de se faire frapper. Drôle, n'est-ce pas ? 

Elle, elle tournait toujours la tête vers moi. Ses yeux pétillants et son sourire enjôleur me réconfortaient. Je n'ai jamais su si je l'aimais. Ce dont j'étais sûr, c'était qu'elle me plaisait, plus qu'un peu. 

Elle semblait sage, propre sur elle, toujours bien habillée. Elle était populaire, ses notes exemplaires faisaient rêver la plupart des filles à papa qui ne lui arrivaient pas à la cheville. 

Mais surtout, elle était gentille.

Du moins, c'est ce que je pensais. 

En fin de troisième, j'étais devenu plus confiant alors je tournais autour d'elle. Finalement, mon acné a disparu, laissant place à mon physique avantageux d'aujourd'hui, elle a commencé à réellement s'intéresser à moi à partir de ce moment. 

J'aurais dû m'en douter, me douter du fait qu'en vrai, mis à part mon apparence, le reste lui importait peu. 

C'est en milieu seconde que tout à bougé. Un an de relation, c'était assez surprenant, et pourtant, j'étais heureux et épanoui. On réfléchissait déjà à aller à l'université ensembles. C'était mignon tout plein. Grosse blague. 

Ma vie familiale était paisible alors je l'ai présentée à mes parents. Un dîné parfait. Une soirée mémorable. Et pendant pratiquement cinq mois, j'ignorais ce qui se passait derrière mon dos.

Cette nana s'était bien foutue de ma gueule. 

Alors que je prévoyais de faire une surprise pour l'anniversaire de mon père, ma mère et moi sommes rentrés ensembles plus tôt à la maison. Peut-être n'aurions-nous jamais dû. 

Elle et lui. Allongés sur la table à manger. Elle, à demi-nue. Lui, entièrement. Je vous laisse imaginer la scène traumatisante. Le dégout, la rage, la haine, la tristesse, et tant d'autres choses affreuses m'ont envahit ce jour-là. C'est comme si mon côté gentil et timoré avait été mis en mode off, ne laissant qu'une traîné de saloperies, de méchanceté ou encore de manipulation. 

Elle s'était cachée précipitamment grâce à la chemise froissée de mon père. Lui, nous regardait, las, et avait remis avec lenteur son sous-vêtement en soupirant. 

Ce jour-là, l'envie de le frapper, voir de le tuer, s'infiltra en moi. Elle avait tenté de s'excuser, mais je n'en ai jamais rien eu à foutre. Celui que je suis est là à cause d'elle. 

Ma famille s'est disloquée petit à petit, engueulades, verres brisés et autres choses géniales survenaient sans arrêt. 

J'ai commencé la boxe à cet époque là, ne supportant plus la gueule de mon père, je devais trouver un moyen de m'empêcher de le taper. 

Quand il parlait d'elle, il parlait de cette fille. Mon premier amour et la pire personne que j'ai pu rencontrer...

Alexandra me fixe, m'écoutant sans rien dire. Elle dessine des cercles sur mon avant-bras avec son index. 

« Cette fille était une pute, lâche-t-elle. »

Elle écarquille les yeux comme si elle avait dit une connerie mais moi je me contente de rire. Je ris et en m'entendant, elle sourit.

« Ouais, dis-je en ricanant. »

Je sais que c'est faux. Si elle est allée vers mon père elle devait avoir ses raisons mais je ne veux pas les connaître. 

From Hatred To Love [FRENCH]Where stories live. Discover now