From Hatred To Love [FRENCH]

Chapitre 33

Alexandra

Il faisait froid, et j'avais soif. Je titubais dans les ruelles, pleurant à chaudes larmes. J'entrai dans un bar, souhaitant me fondre dans les clichés du : je souffre, donc je bois. 

Je m'installai au comptoir et commandai un verre. J'ignorais ce qu'ils m'avaient servi. J'avais simplement demandé "l'alcool le plus fort" après un sourire, le barman m'avait filé un verre. Et en effet, c'était vachement fort. Ma gorge me faisait l'effet d'un volcan en irruption. Pas l'idéal. Mais a cet instant, je me sentais tellement mieux. Une fois de plus, et surtout : la dernière fois que ça m'arrivait. Voilà ce que je me disais alors que Nathan occupait toutes mes pensées.

« Ça n'a pas vraiment l'air d'aller. »

Je soupirai et toisai du regard le malotru qui s'asseyait a cote de moi.  "Que la mort me prenne" fut mon souhait quand je vis ses cheveux blonds.

« Toujours énervée ? demanda -t-il. »

Je tournai la tête vers lui. Il me fixait. Que d'étonnement ! Mr. William le don juan était dans un bar hôtel. Je le jaugeai du regard.

« Laisse-moi réfléchir... Oui, répondis-je. »

Je détournai le regard puis finis mon verre d'une seule traite. Il commanda deux verres, un pour lui, puis un pour moi. Je le fusillai, le scrutant de mes prunelles. Il jouait a quoi sérieux ?

« Tu ne trouves pas ça fort de café de m'en vouloir alors que tu as pardonné celui qui t'a filmée ?

— La ferme, ça ne te concerne pas.

— Un peu. Tu m'en veux parce que je n'ai rien dit ? Tu en veux a beaucoup de mondes alors.

— Vas te faire foutre Will. Je n'suis pas d'humeur, maugréé-je en buvant un coup. »

Il me regarda un moment, ce qu'il pouvait être stressant ! Je tournai brusquement mon regard vers lui. Je fixai ses yeux chocolats.

« Si je te repais un autre verre, tu me pardonne ? demanda-t-il en esquissant un sourire en coin. »

Mes commissures se levèrent légèrement et je lâchai :

« Jamais. »

Il rit et me servit un autre verre.

Je marche dans la rue, espérant que Will cesse de me harceler au téléphone. Quelqu'un a vu Nathan m'embrasser au bord de la plage et il a fallu que ce quelqu'un ouvre sa bouche. Ce qui me fait doucement rigoler, c'est le fait que lui, il peut avoir tant de copines qu'il veut, mais que moi, si j'ose regarder un autre garçon que lui, je me fais sermonner.

Je met mon téléphone en silencieux en levant les yeux au ciel. Je rentre dans la pharmacie en face de moi et attend au comptoir. Il n'y a personne à cette heure-là, il est tard. Un grand blond aux yeux gris lève son regard sur moi.

« Auriez-vous un médicament pour les maux de ventre ? demandé-je. »

Il m'analyse et je me rends compte qu'il me semble familier. Alors que j'essaye de savoir à qui, il me fait penser, il me questionne :

« Des douleurs comment ?

— Comme quelqu'un à qui on charcute l'estomac ? supposé-je, n'étant pas sûre d'être claire. »

Il esquisse un petit sourire et se concentre sur une fiche.

« Des nausées ? »

Je hoche la tête.