Chapitre 24

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Alexandra

J'ouvre les yeux. La pièce baigne dans une couleur tamisée, les stores laissent les jeunes rayons du soleil les traverser. Je me redresse et sors des draps froissés. Le parquet froid sous mes pieds me fait un bien fou. Les doigts chauds de Nathan m'effleurent. 

Je marche, nue, dans sa chambre. Ses légers ronflements ressemblent au ronronnement d'un chaton. Ce mec n'est tellement pas crédible. Comment peut-on continuer à le craindre en voyant sa face de nounours ? 

Depuis notre "trêve", Nathan et moi nous voyons fréquemment. Ça va bientôt faire un mois. Personne n'est au courant. Ni Lucas, ni Austin. Nous nous sommes mis d'accord pour garder notre relation secrète. Secret égal : plus de problèmes - du moins peu.

Nous ne faisons pas grand chose, nous échangeons des regards complices dans les couloirs. Nous retrouvons à la salle pour des entraînements de boxe assez câlins ( aux heures vides et calmes ). Il m'accompagne discrètement à mon travail puis nous nous retrouvons l'un chez l'autre ( toujours en toute discrétion ). 

Je rentre dans la douche et allume l'eau chaude. Alors que je ferme les yeux et profite du moment, je sens Nathan glisser derrière moi. Il dégage mon épaule de mes cheveux et m'embrasse la nuque. J'esquisse un sourire et me retourne. Son torse parfaitement musclé est tout offert à moi. Je noue mes mains autour de son cou et le regarde langoureusement.

« Bonjour, susurré-je. »

Il m'embrasse.

« Bonjour, dit-il à son tour. 

— Hier était... commencé-je en lui touchant le bout du nez.

— Je sais, sourit-il narquoisement. »

Je ricane et me retourne pour me savonner. Je ne vais pas faire de dessins, Nathan et moi avons passé une bonne partie de la soirée à faire l'amour. Puis surtout, j'ai commencé à prendre la pilule. Heureusement, June m'en a obtenu sans passer par la casse "signature d'un responsable légal". J'aurais eu de mal à expliquer à ma mère que sa petite fille n'en est plus une. 

June ne sait pas que je me suis remise avec Nathan, elle sait juste que je sors avec des garçons - ce qui est faux.

DONC... Pour la première fois, après deux semaines d'attentes, Nathan et moi l'avons fait sans préservatif. Deux semaines d'attentes, pour quoi ? Eh bien pour savoir si je risque d'attraper un vilain truc sans me protéger avec lui. Sachant que son dernier test revenait à au moins trois mois. 

Bizarrement, il a été le plus mature à ce sujet, c'est lui qui y a pensé. Je ne suis pas si intelligente que ça finalement.

Donc, la sensation, les sensations plutôt, étaient décuplées en ne sentant plus le condom. M'enfin soit. 

Mes liens avec Nathan sont spéciaux. Alors qu'il semble tenir à moi plus que jamais, je me sens plutôt mal. Je suis totalement partagée entre l'envie de le faire souffrir et celle de me tirer de cette ville à ses côtés pour m'installer avec lui. 

J'aime Nathan, et c'est une chose que j'ai l'impression de dire sans arrêts. Mais je n'ai pas envie de baisser ma garde, d'autant plus que dans quelques mois, il quittera le lycée. Il partira pour New York et moi, je serais ici, flippée qu'il me trahisse à nouveau.

Je pensais l'avoir pardonné, mais je ne suis pas sûr, qu'au fond de moi, j'ai surmonté ce sentiment, lorsque je fixais ce grand écran. 

Nathan passe ses mains autour de ma taille et m'embrasse la nuque tendrement. Je me sens spéciale. C'est comme s'il m'appartenait et j'adore ça. Nous avons tout les deux changés ces derniers mois. Nathan - avec moi - s'est adouci, certainement parce qu'il s'en veut encore. Je veux qu'il culpabilise, j'en ai besoin, qu'il se rappelle tout les jours ce qu'il m'a fait, qu'en croisant mon regard, il se souvienne de la manière dont il m'a tant fait souffrir. 

From Hatred To Love [FRENCH]Where stories live. Discover now