Chapitre 19

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Alexandra

L'heure du repas est une véritable épreuve pour moi. Il y a tout le monde au même endroit. Je prend mon plateau et Garance me salue. Je lui souris faiblement. Elle fronce les sourcils en voyant l'état de mon visage et surement de mes phalanges. Une de ses collègues lui chuchote un truc dans les oreilles. Elle détourne rapidement le regard pour se concentrer sur moi. Elle esquisse une mine véritablement désolée. Je souris faiblement de nouveau. Et elle me pose mon muffin.

Je hoche légèrement la tête en lui souriant et pars vers ma table. Ils me regardent tous. J'ai envie de fuir. Je suis devenue si faible... Faux. Je l'ai toujours été. Je me cachais seulement derrière un paraître. Je m'assoies, seule, à ma table. Je regarde la place ne face de moi. Tout ce putain de bahut ne cesse de me rappeler Nathan ! J'ai envie de renverser cette table. Alors que j'ouvre la bouche pour manger, ma lèvre se remet à saigner. J'essuie le liquide rouge écarlate avec le bout du pouce. Le goût de sang qui se répand dans ma bouche me dégoûte. Mes phalanges me grattent, me piquent. Elles saignent aussi. J'enfile ma capuche pour ne pas avoir les gens sur les côtés, dans mon champs de vision.

Tout le monde rigole à l'instant où je sens un liquide froid glisser le long de mon corps. J'ouvre grand la bouche, surprise. Je me lève brusquement et fait face à une amie de Jenny. Mélanie. Elle m'a versé tout son soda sur la tête. Je tourne la tête et vois Garance qui s'apprête à sortir, je suis fait un mouvement de main. Je retire mon épais sweat totalement trempé. J'espère qu'elle ne l'a pas foutu en l'air. Même si c'est dur à admettre. J'avais envie de porter ce sweat aujourd'hui. Il est important pour moi. C'était une manière de sentir mon père à mes côtés.

« Déshabille toi Alexandra, montre nous ton beau corps. Oh je suis bête ! Presque tout le monde le connaît maintenant ! ricane-t-elle. C'est pour Jenny, salope, me chuchote-t-elle. »

Je ferme les yeux et prend mon sweat d'une main. Je quitte le réfectoire en la bousculant violemment. Garance comprendra mon impolitesse. Je l'espère. Je ramène toujours mes affaires en général. Je m'avance dans le couloir. J'ai envie de crier. De hurler ou de brûler cette école. De buter cette fille.

Mes bras sont tuméfiés eux aussi. J'ai des bleus partout. Mon égratignure se met à saigner. Est-ce que je ne peux pas arrêter de me vider de mon sang, bordel ?! J'ai froid maintenant. En débardeur, trempée.

« Tiens, lance une voix assez familière. »

C'est Irìsz. Elle me regarde, timide. C'est vrai que la douce Alexandra un peu timorée a beaucoup changé. J'attrape le gilet qu'elle me lance et la remercie. Je l'enfile et elle me tend une bague. Ma bague.

« Je l'ai trouvée il y a quelques jours au pied de ton casier. Je sais que tu y tiens, dit-elle. »

Je soupire en fermant les yeux. Je l'attrape, soulagée. C'est un cadeau de ma mère. Je tiens énormément à cette bague. Elle est bien au-dessus de ses moyens et pourtant, elle me l'a offerte. Je la remercie à nouveau. La sonnerie retentit et elle s'en va en me souriant, peinée.

« Irìsz, dis-je. »

Elle se retourne.

« Merci, vraiment. »

Elle me sourit et me fiat un petit signe de la main. Je ne remercie jamais les gens en général. Ça me coûte pas mal. Mais je n'ai plus rien, autant être gentille un minimum. Elle semble sincèrement peinée de ma situation. Ça m'agace un peu mais me fait plaisir en même temps.

Je pars rapidement en direction du gymnase, après avoir récupéré mon sac de sport. J'interpelle le professeur en chemin vers les bassins quand je le vois en passant la porte ouverte. 

From Hatred To Love [FRENCH]Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ