Chapitre 3

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Troisième chapitre. 

Je rentre dans le cours de maths en première et m'installe au milieu. J'attends patiemment le prof, pendant que la classe se remplit d'élèves. Je sors mes affaires et me prépare.

Quand tout le monde est rentré et que le prof arriva enfin, le cours débuta et je me mis à écouter.

Après deux heures entières de maths, je sors et m'avance vers mon casier. Mais Noah n'est pas de cet avis.

Noah se sert de moi comme souffre-douleur depuis notre arrivée au collège. Cela fait longtemps je sais; mais je ne perds tout de même pas mon authentique faux sourire.

- Hey, mais qui voilà, c'est ma chère Chloé...

- Bon, pousse-toi de mon casier, s'il te plaît Noah. Demandais-je poliment.

- Non mais je rêve! Mme. Fifilleparfaite me demande de me pousser. Ah ah ! Si tu crois que je vais le faire ma grande... Rétorqua t-il.

Je soupire et reprends mon sourire.

- S'il te plaît Noah, ne m'oblige pas à répéter. Répétais-je.

- Attends, attends, laisse moi réfléchir... Non.

Je souffle, tourne les talons, et repars en sens inverse. Tant pis pour mes cahiers !

J'allais partir, quand Noah me retient par le bras. Il me plaque violement contre les casiers et s'approche de mon oreille avant de murmurer:

- Ne t'inquiète pas, ma belle, tout ce que je t'ai fait jusqu'à présent n'est rien à côté de ce que je vais te faire subir...

- C-comment ça?

Il rit aux éclats, alors que moi, je suis morte de peur.

- T'inquiète, ça arrive très vite...

Il tourna les talons et s'en alla en me laissant seule comme une conne. Je reprends ma respiration et me dirige vers mon prochain cours.

+++++++

C'est enfin l'heure de déjeuner !

Je me précipite d'un pas rapide vers mon casier pour éviter de croiser Noah.

Une fois cela fait, je me dirige vers le réfectoire. Là, encore, je regrette de ne pas avoir d'amis.

Je prends un plateau et décide d'aller dehors. Je m'avance vers un banc, quand quelqu'un me fait tomber, renversant mon assiette sur mon visage et mon t-shirt, ce qui me donna la honte. Tout le monde rit, évidemment. Y compris Noah.

J'essuie la sauce tomate de mes yeux et regarde les dégâts. J'ai de la sauce tomate de partout, y compris sur mon top blanc. Je n'ai vraiment pas de chance.

Aller, courage Chloé...! M'encourage ma conscience. Oui, elle a raison, j'en ai plus rien à faire de subir ce qu'ils me font. Après tout, il faut que j'essaie de survivre.

Je ne parle pas, ne crie pas, ne pleure pas, et vais directement dans les toilettes. J'ai besoin d'un petit peu de temps pour évacuer cette douleur.

Je m'enferme dans une des toilettes et laisse couler une larme.

 La cloche sonne. C'est l'heure de repartir tout droit vers l'enfer.

Je rince mon t-shirt, l'essuie, me précipite dehors et cours vers ma classe. Je suis en retard !

J'arrive essoufflée et ouvre la porte sans avoir toqué. Le prof me regarde bizarrement et les élèves se mettent à rire en chœur. Je remarque que je ne me suis même pas excusée, alors je me tourne vers le prof et invente une excuse justifiant mon retard. Je m'assois à ma place, et écouta le cours.

La fin de ma journée. Le début du véritable enfer.

Mon père. Mon frère.

Ces deux êtres immondes sans cœur, que je dois supporter matin et soir, soir et matin.

Je sors en trombe du lycée pour éviter Noah et sa clique, mais... Trop tard.

D'un seul coup, je me reçois des œufs, des tomates (oui, oui comme au Moyen Âge, au temps des carcans), des ordures, des coups dans la mâchoire, dans le ventre.

Quelques instants, qui me paressent l'éternité, après, Noah s'en va en rigolant.

J'essaie de m'asseoir, ou ne serait-ce que me redresser mais mon ventre, mes jambes et ma bouche me font terriblement mal. Alors je me rallonge, et attends.

La nuit tombe et si je ne rentre pas maintenant, je vais me faire frapper. Alors je prends sur moi et me lève.

Je marche lentement vers chez moi, si on peut appeler cela "chez moi" et rentre en faisant bien attention de ne pas faire de bruit. J'entends des voix d'hommes dans la cuisine. Sûrement mon père et mon frère. Je tends l'oreille.

- Putain! Elle est où cette petite pute! Je vais la défoncer ! Cria mon père.

- Ouais, j'avoue qu'elle est lente, mais ne t'en fais pas, tu pourras te défouler après. Siffla mon frère.

Pas de doutes, c'est bien eux.

Après avoir entendu ce qu'ils se disaient, je laisse échapper un petit cri étouffé. Je mets directement la main sur la bouche et regrette immédiatement le petit son qui est sorti de ma bouche.

J'entends des pas arriver et je tourne les talons vers les escaliers pour aller le plus vite possible dans ma chambre, mais quelqu'un me rattrape et me soulève.

Mon père me met sur son épaule mais je ne me débat pas, cela ne sert à rien. Cela ne sert plus à rien.

Mon père me jette sur une chaise et me ligote.

Quand il fait cela, c'est qu'il va me frapper jusqu'à je ne sais quoi.

Les cordes me font mal aux poignées et aux chevilles. C'est pour éviter que je me défende.

J'étais en plein milieu du salon quand mon père s'approcha de moi, une ceinture à la main. Je ferme les yeux. Si seulement il pouvait me tuer...

Il commence par me donner des coups de poings dans le ventre (et pile à l'endroit où j'ai mal) et à me donner des coups de pieds dans les tibias.

- Sale petite pute ! Tu ne sers absolument à rien à part me gâcher la vie ! Tu ne veux pas mourir, bordel ! Hurle mon père.

J'aimerais bien, papa.

- À cause de toi ta mère est morte, salope ! Continue-t-il.

Je sais papa.

- Tu crèvera seule, sans amis, ni famille, car tu le mérites ! Tu n'es qu'une sale merde, une pourriture que j'ai malheureusement créée. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une gosse comme toi ?!

Je ne sais papa.

- Pourquoi tu es née ?! Pourquoi c'est pas toi qui est morte à la place de ta mère ?!

Je me le demande tous les jours, papa.

Et il continua pendant longtemps.

****

Je me réveille doucement et remarque que je suis toujours ligotée. J'ai mal de partout.

Je ne sais pas combien de temps ça fait que je me suis évanouie, mais le ciel est toujours noir.

Une ombre se déplace dans le salon. J'ignore qui c'est. Jusqu'à ce qu'il allume la lumière.

Celle-ci m'éblouit, mais je vois que c'est mon​ frère qui l'a allumée. Il s'approche de moi et me détache.

Il ne fait pas cela pour être gentil, oh non, il fait cela car c'est l'heure, tout simplement. Je me lève et regarde mes poignées qui sont rouges avant de les frotter.

Mon frère, Ludovic, me pousse vers les escaliers. Je les grimpe avec difficulté, mais j'arrive tout de même à destination.

Ludo me pousse sur mon lit et m'ordonne de ne pas bouger. Je fait ce qu'il me demande. Il ferme la porte derrière lui et c'est parti pour une énième nuit en enfer. 

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