Chapitre 13

1K 76 5
                                    

Treizième chapitre

Cela fait deux semaines que je suis sortie de l'hôpital accompagnée d'une béquille. Oui, une seule, sinon j'ai très mal. Je suis quand même restée une semaine entière à l'hôpital. On a dû m'opérer pour réparer mes quatres côtes cassées. J'avais tous les jours des visites de mes amis. Ils prenaient de mes nouvelles et, par la même occasion, m'apportaient les cours que je ratais. Je ne sais pas ce que Ethan a fait mais un jour dans la semaine, il est revenu très très énervé avec les jointures de ses mains en sang. Quand je suis rentrée, mon père n'était pas là à mon plus grand bonheur; mais mon frère, si. Il a refait de moi son jouet, comme tous les soirs. Avec Derek, Ethan, Sophia, James, Kara et Mickael, on se rapproche de jours en jours, ce qui me donne la force de me lever chaque matin. Nous sommes mi- novembre et là, je suis dans le bus pour rentrer chez moi. Une fois arrivée, mon père n'était toujours pas là. Bizarre... Bref, étant donné que je suis seule dans la maison, je monte dans ma chambre et fais mes devoirs. Après cela fait, je décide de ranger un minimum la maison. Je range, passe le balai, fais la poussière. Je fais une petite pause pour prendre les anti-douleurs et c'est reparti. Je fais la vaisselle et la range puis je nettoie à l'aide d'une éponge, le four, le micro-ondes, le frigo, les portes du placard, la grande table de la cuisine et la table basse du salon. J'époussète les chaises, le canapé, je tapote les coussins, je change tous les draps de la maison, je fais tous les lits, je secoue les tapis, je mets les vêtements qui trainent au lavage, et je ramasse toutes les ordures : cartons de pizzas, bouteilles de bière, etc... Après tout cela de fait, je prépare le repas. Je sais, j'ai du courage, mais vous n'imaginez même pas mon père, rentrant à la maison et voyant que c'est un taudis. Et, forcément, c'est la faute à qui ? Donc voilà... Côtes cassées ou pas cassées, je dois le faire, point. Épuisée, je reprends de mes anti-douleurs avant de me vautrer sur le canapé. Je regardais une série qui passait à la télé quand j'entends la porte d'entrée qui claque. J'éteins la télévision​ et tourne la tête pour voir qui c'est. C'est sans surprise que je vois mon frère, les yeux rouges et gonflés, titubant jusqu'à moi.

- Toi. Dit-il en me pointant du doigt, baise-moi tout de suite.

Je regarde l'horloge mural. Mais... Ce n'est pas l'heure ! J'ai encore deux heures entières devant moi ! Il s'avance dangereusement vers moi. Je bondis hors du canapé et essaie, le plus vite que je puisse, de me sortir des griffes de mon frère. Mais trop tard, celui-ci m'attrape et me plaque au sol. La douleur de mon dos revient au galop et je grimace. Ludovic est à cheval sur moi, mettant tout son poids sur mes côtes meurtries. Voyant que je ne peux pas me tirer de là, je me mets à hurler. Ludo m'écrase la bouche à l'aide de sa main répugnante et, grâce à son autre main, arrache le bouton de mon jean. Je plisse fort des yeux et rassemble tout mon courage pour lui mettre un violent coup de pied au niveau sensible des garçons. Il me lâche automatiquement et je me mets à courir en dehors de la maison. Je cours jusqu'à ce que la douleur devienne insupportable puis m'arrête avant de m'asseoir sur un banc, essoufflée. J'ai attendu au moins trois heures et demi avant de retourner chez moi. J'ai marché tranquillement avant de pouvoir reconnaître ma rue, puis ma maison. Je prends la poignée en otage à l'aide de ma main droite et essaie de l'ouvrir. À mon plus grand bonheur, la porte s'ouvre. Je soupire de soulagement et entre sans faire de bruits. J'enlève mes chaussures et me fais glisser sur le carrelage pour ne pas me faire remarquer. Je frissonne. En même temps, je suis sortie en plein mois de novembre en t-shirt sans aucune veste. Donc forcément, je dois avoir attrapé froid. Je monte dans ma chambre, mets un pyjama chaud et me glisse sous la couette. Je m'endors instantanément.

+++

Je me réveille tranquillement, un sourire aux lèvres. Aujourd'hui, pour la toute première fois, je suis contente. Pas heureuse, mais contente. Hier soir, j'ai échappé à mon frère pour la première fois de ma vie. Malheureusement pour moi, cette joie, cette bonne humeur et ce sourire s'effacent dès que mes yeux entrent en contact avec les siens. Ses yeux étaient marrons, noirs et verts, ses cheveux étaient de la même couleur que les miens et il était très grand et musclé. Il pouvait avoir toutes les filles à ses pieds... Alors pourquoi moi ? Pourquoi c'est moi, sa propre soeur qu'il fait souffrir ? Je ne comprends pas... Et je ne pense pas qu'un jour je vais comprendre... Cette pensée m'attriste... Ludovic s'approche dangereusement de moi et je me recule. Il me regarde dans les yeux tandis que je fuis son regard. Il s'approche de plus en plus et ma peur redouble d'intensité. Il me plaque au mur de derrière moi, bloque mes poignets à l'aide de ses deux mains et commence à déposer des baisers dans mon cou. J'essaie de me reculer, mais il tenait mes poignets bien trop fortement. Je grimace. Pas de douleur, de dégoût. Il approche ses lèvres des miennes et je tourne la tête sur le côté. Il m'écœure ! Je gesticule dans tous les sens quand il commence à baisser mon legging. Je me retrouve donc, en culotte devant lui. Il commence à caresser mon ventre. Non ! Je ne veux pas ! Je gesticule encore plus et il me donne un coup de poing dans le ventre. Je crache du sang et il prend mon menton avant de le lever et de m'embrasser, ou plutôt, d'enfoncer sa langue dans ma gorge. J'ai une soudaine envie de vomir. Je le pousse de toutes mes maigres forces et il s'écarte à peine puis me soulève par la gorge. J'étouffe, alors mon premier réflexe est de lui donner un bon coup de pied dans le ventre. Il me lâche et j'ai l'impression de revivre ! Je profite de ce moment d'inattention pour m'enfuir en courant. J'ouvre la porte d'entrée pour courir jusqu'au lycée, mais je me stoppe net. Dites moi que je rêve ?!

Seule Où les histoires vivent. Découvrez maintenant