Chapitre 21

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Vingt-et-unième chapitre

Un bébé.

Un bébé se trouvait là, dans ma cuisine !

Je n'en reviens pas...

Que fait un être si fragile, si innocent, dans une cuisine et pire encore dans ma cuisine. Je me rue vers ce petit être et m'arrête lorsque ses yeux verts /marrons croisent les miens. Il a ce regard... Si profond et hypnotisant en même temps...

Le bébé a calmé ses gémissements de plainte et me fixe à présent. 

Je remarque qu'à côté du panier en osier se trouvait un sac avec une enveloppe sur le dessus. Je m'empresse de la prendre et de l'ouvrir. Je suis surprise lorsque je lis un simple mot, ou plutôt, un nom : Adeline. Je me retourne vivement vers le bébé et soulève la couverture. Il est habillé d'un pyjama Minnie et il, ou plutôt, elle a des chaussons roses. Je souris me rendant compte que c'est une petite merveille.

- Salut Adeline, je murmure. Je sais pas comment ni pourquoi tu es ici, mais ne t'en fais pas, je vais m'occuper de toi...

Je prends le panier et le sac, me lève et m'avance vers les escaliers avant de les grimper. Arrivée dans ma chambre je pose le petit panier sur mon lit et en sors Adeline. Je fais bien attention à ne pas lâcher sa nuque et elle gigote un peu avant de se calmer et de me fixer. Lorsque ses yeux croisent les miens, elle sourit d'un sourire plus que craquant. Je souris à mon tour et la dépose doucement sur mon lit après avoir mis son panier sur le sol, et pose une main sur son ventre pour la tenir le temps que je récupère de quoi la changer. Alors que je lui mettais un pyjama Docteur la Peluche, je me perdais dans mes pensées. Je n'en reviens pas... Que fait un bébé dans cette maison ? Entourée de ces odieux monstres ? La vérité ? J'ai peur. Très peur. J'ai peur que mon père ait trop bu et est aller voler ce bébé. J'ai peur qu'il lui fasse du mal pendant mon absence. J'ai peur que mon frère s'en prenne à elle... Je suis effrayée. S'il arrive quoi que ce soit à ce pauvre être sans défense, je ne me le pardonnerai jamais. Jamais. Une fois finis, je mets un coussin sous le matelas pour éviter à Adeline de tomber alors que je me changais. Malgré cela, je ne la quitte pas des yeux. Adeline était jeune, elle ne devait pas avoir plus de six mois. La petite merveille baille et gigote un peu en clignant des yeux. Elle se met alors à pleurer. Peut-être qu'elle a faim... Une fois changée, je m'avance vers le gros sac pour chercher du lait. Je lui prépare un biberon, descends le réchauffer, Adeline dans mes bras, et remonte avant de m'allonger sur le lit. Elle avait faim, cela se voyait. Je lui donne le biberon et elle boit le lait. Lorsqu'elle eut fini, je mets le biberon sur la table de chevet et remarque qu'Adeline commence à s'endormir. Je la berce alors doucement en lui chantant une berceuse que me chantait ma mère lorsque j'étais plus jeune. Ce souvenir m'a valu un pincement au cœur. J'arrête de chanter, sentant une larme monter dans le coin de mon œil et jette un coup d'œil à la petite. Elle s'est paisiblement endormie. Je la pose à côté de moi et me mets sur le côté avant de fermer un œil, puis deux, puis de m'endormir.

+++

Je n'ai pas dormi de la nuit. Adeline s'est réveillée au moins 500 fois durant cette courte nuit. Un coup c'était pour manger, après elle devait être changée, etc, etc... Je me réveille sentant Adeline gigoter à côté de moi. J'ouvre difficilement les yeux et remarque qu'elle va pour pleurer. Je la prends tout de suite dans mes bras et vérifie qu'elle ne soit pas mouillée. Elle est sèche. Je jette alors un œil à mon horloge et remarque qu'il est 7h52. Elle a faim. Je soupire et passe une main sur mon visage fatigué. Je prends Adeline et la mets dans son panier avant de descendre, son biberon et le lait à la main.

- Bien dormi ? Pouffe mon père du bas des escaliers.

Je fronce les sourcils mais ne réponds pas.

- Alors ? Que pense-tu de ton cadeau de Noël ? Rit Jaques. À la base c'était le mien mais je n'avais pas envie de m'en occuper... Alors maintenant, la mère c'est toi. Aïe aïe aïe... En plus d'être notre esclave et notre défouloir, tu vas aussi devoir t'occuper d'un bébé...

J'allais répliquer lorsqu'il crache une remarque qui me fait un sacré effet.

- Et si tu ne t'en occupes pas, je la tue de mes propres mains sous tes yeux...

Je recouvre ma bouche de mes deux mains pour m'empêcher de pousser un cri. Il n'oserait pas... À un bébé ? Un petit être innocent et sans défense ?! Il veut le faire sous mes yeux en plus...! Cet homme m'étonnera toujours... Dans le mauvais sens bien sûr.

- Maintenant bars toi avant que je ne te fasse du mal. Menace mon géniteur.

Je baisse la tête et finis de descendre les escaliers avant de le contourner pour aller dans la cuisine. Avant d'atteindre le micro-ondes, je croise mon frère assis à la grande table de la cuisine, un bol de céréales devant ses yeux. Je prépare le lait avant de le renverser dans le biberon et le mettre dans le micro-ondes. Je le laisse quelques secondes avant de l'ouvrir. Je baisse la tête sur le biberon tiède et me tourne vers la porte de la cuisine, pour voir que mon père est devant la télé, dos à moi, en train de regarder le sport. J'en profite pour poser la question qui me trottait dans la tête depuis hier à mon frère.

- Ludovic ?

- Mmh ? Fit-il, en ne quittant pas son téléphone des yeux.

- D'où viens ce bébé ?

Ludo fronce les sourcils mais ne quitte pas pour autant son écran des yeux.

- Tu veux parler du gosse qui était dans la cuisine hier soir ?

Je hoche positivement la tête avant de lâcher un petit "oui".

- Une femme est venue à la maison hier, elle portait un panier et un sac. Elle avait l'air très inquiète. Elle a sonné et quand j'ai ouvert la porte, elle a demandé si papa était là. Je lui ai répondu qu'il était bien là et elle m'a demandé de l'appeler. Elle était plutôt jeune et avec de belles formes. (Mon frère se mordit la lèvre inférieure avec désir, ce qui me donna l'envie de vomir). Quand papa est venu à la porte il lui a demandé qui elle était et elle a crié en disant qu'ils avaient couchés ensemble il y a de cela presque un an. Elle lui hurle dessus en disant que le bébé qu'elle tenait était le leur. Elle a précisé qu'elle ne pouvait plus s'en occuper et elle a donné le panier à papa. Il a refusé en disant que ça n'était pas son problème et elle a dit que s'il la prenait pas, elle porterait plainte contre lui. Et tu sais ce que ça veut dire pour lui comme pour moi...

Je déglutis sachant pertinemment où il voulait en venir.

- Bref, il a pris la gosse et la femme est partie. Il a posé ce... Truc dans un coin de la cuisine en disant que c'est toi qui t'en occupera. Sinon, tu sais ce qui va lui arriver...

Je hoche la tête et avale bruyamment ma salive. Le silence régna et Ludovic se leva en laissant son bol sur la table. Il s'approcha de moi et me tue du regard.

- Et la prochaine fois que tu fugues pour aller je ne sais où, je balance à papa, clair ?

Je hoche une nouvelle fois la tête effrayée. J'entends Adeline qui commençait à s'impatienter; alors je prends d'un geste rapide le bibi et pars presque en courant dans ma chambre. Je m'approche du panier, pose le biberon sur la table de chevet et prends Adeline dans mes bras avant de m'allonger sur le lit et donner à manger à ce petit être que je dois maintenant protéger au péril de ma vie.

+++

Note de l'auteur.

Hey la compagnie ! "Petit" chapitre pour nourrir votre faim de lecture. Dites le moi si l'histoire part un peu en vrille, même si j'avoue que ce passage est assez important pour la suite. La situation de Chloé va empirer à cause de cet épisode, mais je ne vous en dis pas plus sur la suite puisque vous allez la découvrir assez rapidement. Aller, bisous bisous ! 😘😘😘

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