Chapitre 25

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Vingt-cinquieme chapitre

Le professeur, M. Lewis, fixa Noah avec sévérité. L'énergumène me lâcha soudainement et fit un pas en arrière. Pendant que le vieux professeur de français disputait Noah, j'en profita pour m'éclipser en cours. Je suis déjà assez en retard comme ça ! J'ouvre la porte de la salle d'arts plastiques à la volée et m'excuse auprès de Mme. Guicherie pour mon retard. Celle-ci me fixait perplexe mais m'autorisa à retrouver ma place. Je m'assois et écoute attentivement le cours.

+++

- Oh mon dieu ! Ça fait à peine deux heures qu'on est là, et j'en peux déjà plus! Se plaigna Sophia.

Je lève les yeux au ciel et ris.

- Sois contente déjà, que ce soit notre dernière année de lycée ! Je rétorque.

- Vivement un métier en poche, que je puisse faire ma life !

- T'es trop pressée, riais-je. Tu vas vite regretter ton adolescence lorsque tu auras des factures éparpillées dans la maison, à payer.

- Oh, je t'en prie Chloé ! Tu as quel âge ?! Sérieusement, on dirait mes parents qui parlent là ! Souligna mon amie.

Je lève les bras au ciel en signe d'abandon. La belle brune allait pour parler quand la sonnerie la coupa.

- Bon bah, à toute à l'heure, au déjeuner ?

- À toute à l'heure ! J'affirme.

Elle me tourne le dos pour aller à sa salle et je fais de même lorsque je vois Ethan s'approcher. Je souris sans le vouloir et il me prend doucement le visage avant de m'embrasser tendrement.

- Ça va, Princesse ? Me demande t-il.

Je hoche la tête. Ethan sourit et me glisse sa main sur mon avant-bras jusqu'à mon poignet où là, il s'arrête et fronce les sourcils, avant de le lever à hauteur de ses yeux. Je ne me débats pas. Cela ne sert à rien car un jour ou l'autre il le découvrira... Son regard devient encore plus froid et sombre que d'habitude.

- C'est quoi ça ? Demande le beau brun.

J'avale difficilement ma salive, un noeud se formant dans ma gorge. Je fuyais son regard.

- Chloé ! S'écrit Ethan, me faisant sursauter.

Mes yeux croisent enfin les siens et le fusillent du regard lorsqu'il resserre son étreinte autour de mon pauvre poignet. Mais c'est pas vrai, qu'est-ce qu'ils ont tous avec mon fichu poignet ! Ethan me lâcha brusquement avant de me regarder de haut en bas.

- Tu as recommencé ? Demande t-il plus calmement.

- Je n'ai jamais vraiment arrêté... Avouais-je gênée, la tête baissée et en remettant la manche de mon pull.

Le brun soupira et me fixa longuement.

- Chloé... Ne refais plus ça, s'il te plaît... Ne te mets plus en danger à cause d'une merde comme Noah. D'accord ? Fais le pour moi... Dit-il d'une voix suppléante.

Je hoche la tête mais ne la relève pas pour autant. Ethan m'attrape délicatement ma main et la presse dans la sienne. Je lève les yeux mouillés vers les siens pour me rendre compte que je l'aime, qu'il m'aime, mais qu'il ne connait rien de moi et de ma vie... Le découvrira t-il un jour ? Si oui, quelle sera sa réaction ? Je me le demande fortement... Il posa ses douces lèvres sur mon front et me tira doucement vers notre prochain cours.

+++

Enfin l'heure du déjeuner ! Je n'en pouvais plus ! Je range mes affaires dans mon sac en quatrième vitesse et sors presque en courant dans le couloir.

- Tu m'attends ? Je vais passer un coup de fil... Me précise Ethan qui se trouvait à mes côtés.

Je hoche positivement la tête et il m'embrasse vite fait avant de sortir le téléphone de sa poche et de s'éloigner. Je l'observe et me retourne au bout d'un moment pour aller retrouver mon casier. Sur le chemin, les mains dans les poches de ma veste, je pensais. Ignorant le froid qu'il faisait dehors, je pensais. Je me souvenais. Je me souviens du jour où je croyais avoir enfin une amie, jusqu'à ce qu'elle me trahisse pour Noah et sa salope de Lilas. Je me souviens des larmes qui coulaient sur mes joues le jour où mon premier amour s'est terminé. Ce jour-là je suis allée voir maman en pleurs. Elle m'a délicatement prise dans ses bras et m'a murmuré ma berceuse pour que je puisse me calmer. Lorsque le petite chanson s'est finie, elle s'est écartée et m'a demandé ce qu'il se passait. Je lui ai expliqué et elle a réfléchi avant de me dire une chose que je n'oublierai jamais. "Si une personne t'aime, t'aime vraiment, elle saura accepter tes défauts comme tes qualités... Elle saura différencier le vrai du faux... Elle saura ce qu'il se passe dans ta tête et dans ton cœur pour que tu réagisses d'une certaine manière... Si une personne t'aime, elle t'aimera pour toi...". Je lui ai alors demandé : "Mais maman, comment sait-on que cette personne nous aimera pour nous...?". Ma mère m'a sourie et a répondu. "Ça ne se sait pas, ça se sent...". Ça se sent... Où voulait-elle en venir ? J'étais encore perdue dans mes pensées lorsque je trébuche. Je me redresse à l'aide de mes bras et cligne plusieurs fois des yeux pour pouvoir reprendre mes esprits. Lorsque mon cerveau s'est remit sur ON, j'entends une personne pouffer. Et pas n'importe laquelle... Et oui, je suppose que vous l'avez deviné, il s'agit bel et bien de notre cher Noah... Je souffle et me remets sur mes deux pieds. Je lève les yeux au ciel quand je remarque que Mon.Labrutie est prit d'un gros fou rire. Je lui tourne le dos et allai pour le laisser avec son délire, mais visiblement, il n'est pas de cet avis puisqu'il me coupe le passage, ce même sourire arrogant que j'ai envie de lui faire avaler.

- Il t'as plu l'avant goût que je vais te faire aujourd'hui ? Demande t-il.

Énervée, je prends mon courage à deux mains et lui crache à la figure.

- Ravale ton sourire Noah, car je vais te le faire bouffer.

Son regard s'assombrit mais cela n'empêche pas son sourire de s'agrandir.

- Ouh ! Mademoiselle se rebelle ?

J'allai lui répondre mais il me coupa.

- Attention Chloé, tu me fais trop peur !

Je souffle, agacée, et tente de le contourner pour aller manger mais encore une fois, Noah me bloqua. Il me fixa longuement, avant de s'approcher de moi. Si près, que son souffle s'écrase sur ma joue. Mon souffle se bloque lorsque je remarque le peu de distance qui nous sépare. Noah approche ses lèvres de mon oreille avant de murmurer d'un ton menaçant.

- Ne t'inquiète pas ma belle, la journée passe vite et la sortie des cours promet d'être assez longue pour toi...

Je frissonne. Ces mots me rappellent avec perfection les promesses de mon père qu'il me fait de temps en temps mais qu'il prend plaisir à tenir. Je me recule, le plus possible de Noah et celui-ci éclate de rire avant de me tourner le dos et de me lancer.

- Aller, je ne vais pas perdre plus de temps avec... Toi. Alors à ce soir et profite bien de ta journée...

Je reste paralysée sur place, incapable de faire le moindre mouvement. J'ai peur. Très peur. J'ai peut-être l'habitude des actes violents de Noah mais je peux vous dire qu'il a plus d'un tour dans son sac, ce qui a tendance à m'effrayer au plus au point. Des gens me fixaient en riant et c'est donc à ce moment-là que je réagis enfin et décide d'aller à mon casier le plus vite possible pour être auprès de mes amis.

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