Chapitre 26

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Vingt-sixième chapitre

La journée s'est passée anormalement vite. Les heures ressemblaient à des minutes, et les minutes à des secondes. C'était effrayant. Après le petit "entretien" entre Noah et moi, je suis allée rejoindre mes amis mais je ne leur ai rien dit pour autant. Il est 16h03 et je suis avec Sophia dans les couloirs, à discuter et à "rire" avec elle. Je jetais souvent des coups d'oeil furtifs par-ci par-là pour voir si Noah se trouvait par là. Mais rien. Aucunes traces de lui dans les parages. Ce qui fait qu'accroître mon inquiétude. Je triture mes doigts et je commence à avoir très chaud. 

- Chloé ? M'appela Sophia.

Je tourne vivement la tête vers elle et laisse tout de suite tomber mes bras le long du corps. 

- Oui ? Je réponds d'un faux sourire, vraiment très forcé. 

- Ça va ? Tu as l'air... Ailleurs... Remarqua mon amie. 

- Euh... Rien, j'ai... J'ai peur de rentrer... Mentis-je à moitié. 

Sophia s'arrête soudainement de marcher et me fixe, de l'inquiétude dans le regard. Elle ne parle pas, ce qui installe un lourd silence entre nous. Seulement après quelques secondes, elle finit par me prendre dans ses bras.

- Ne t'inquiète pas ma belle... Je serais là pour toi... Et puis, tu peux m'appeler maintenant, hein ?

Je hoche la tête et lui souris.

- Bon, finit-elle par dire. Je vais devoir partir, tu finis à quelle heure déjà ?

- 17heures 30, je mens.

- Ok... Bon, bah... Bon courage.

- Merci Sophia...

Elle me lance un dernier sourire et me tourne le dos. Mes mains se mettent à trembler violemment lorsque Sophia disparait de mon champ de vision. Je m'approche de mon casier et le fait qu'il se trouvait dans un endroit sombre, me donna des frissons. Je reprends mes cahiers lorsque...

- Alors ma belle, prête à vivre un enfer ?

Je sursaute, déglutis, et me retourne lentement vers le lâche.

- J-je t'en su-supplie Noah, n-ne fais pas ça... Je tremble.

Noah sourit narquoisement et haussa les épaules.

- Une promesse est une promesse ma belle.

Je sens une goutte de sueur couler sur le haut de mon front et je jette un furtif regard à la droite. Je repose mon regard sur M.J'aipasdevie, et, sans crier gare, je m'enfuis en courant. Je cours comme je n'ai jamais couru auparavant. J'ai l'impression que mes pieds ne touchent même plus le sol à chaque pas que je fais. Comme si... Comme si j'allais décoller ! Les larmes rendent vite ma vision floue, et je regarde derrière moi, en ayant le plaisir de ne plus le voir. Mais lorsque je regarde devant moi, je me prends un torse dans la figure. J'allais pour tomber mais une main m'attrape aussitôt. Je lève les yeux vers le visage de cette personne et un soulagement énorme se fait dans ma poitrine en voyant Ethan me fixer avec inquiétude. Je me redresse et éclate en sanglots avant de me blottir dans ses bras. Ethan me caressa les cheveux en me murmurant des mots rassurants. Il m'écarta un peu, sûrement pour me parler, quand une voix cria.

- C'est pas parce-qu'il y a ton gars que tu vas m'échapper !

Je resserre l'étreinte de Ethan, tétanisée, je l'avoue. Je remarque qu'aucune réaction vient de la part d'Ethan. Je lève les yeux vers lui et voit qu'il fixe Noah d'un air dur. Je me retourne vers Noah et celui-ci était en train de s'avancer vers nous. Ethan réagit et me met derrière lui. 

- Tu m'as l'air bien sûr de toi Noah. Siffle Ethan. 

- Oui, en effet, je le suis ! Rit le psychopathe. Tu veux que je te révèle mon secret, Ethan 

Noah avait insisté sur son nom. Le concerné ne répondit pas et se mit entièrement devant moi. Le psychopathe effaça son sourire et nous menaça du regard. 

- Bon, aller, finis de jouer, laisse-moi m'amuser et tout se passera bien. 

Le mot "amuser" me fis immédiatement tressaillir. Je baisse les yeux sur les poings d'Ethan qu'il serre et desserre, faisant contracter les muscles de ses bras. Même si ce n'était pas le moment, je trouvais qu'Ethan était, à cet instant précis, incroyablement sexy.  

- Aller, laisse-moi faire de cette merde une pauvre petite chose traumatisée ! Ria Noah.

- Bah, si t'en as, viens. Provoque Ethan.

Le psychopathe ria à gorge déployée et s'arrêta net en fixant Ethan d'un air mauvais.

- Ethan, partons d'ici, je t'en prie... Le suppliai-je en tirant la manche de sa veste.

- Hors de question. Grogne celui-ci.

J'avale bruyamment et difficilement ma salive et observe une nouvelle fois cette scène absurde. Les deux hommes se confrontèrent du regard et soudain, tout se passe très vite. Noah s'avance dans notre direction et ni Ethan, ni moi, avions le temps de réagir que des "amis" à Noah surgissent de derrière, dont Henry, et je me tourne vivement vers Ethan qui était sur ses gardes. Une personne me tire par les cheveux. Je crie, surprise, et fis un tour sur moi-même pour voir qui se trouvait derrière moi. Et devinez qui c'était ? Notre chère pute à talons : Lilas. Je lui lance un regard de travers et elle le remarqua puisqu'elle tira plus fort sur mes cheveux. Elle voulait me faire perdre l'équilibre, ce qui n'a pas marché. Sans qu'elle ne s'y attende, et étant particulièrement énervée, je lui donne un violent coup de tibia dans son ventre. Instinctivement, elle me lâcha et poussa un cri aigu. J'écarquille les yeux, n'en revenant pas. Je venais de me défendre ! J'ai toujours laissé faire; mais là c'était trop. Elle se redressa avec difficulté et fonça sur moi. Je me décalle sur la droite et la laisse se prendre un casier. En voyant qu'elle est sonnée, je ris s'en pouvoir m'en empêcher. J'étais partie dans un fou rire quand Mademoiselle s'énerve et m'attrape par la cheville. Je me rattrape au mur en face de moi pour éviter de tomber et plie le genou avant de tendre la jambe dans le nez de cette pute de Lilas. Elle a l'air RI.DI.CU.LE ! Elle se tient le nez et regarde le résultat sur ses mains d'un air inquiet. Elle me lança un regard noir et, alors que je croyais qu'elle allait se défendre, elle ne fit rien.

- Bah, alors ? Tu te défends pas ? Attends... Me dis pas que tu vas pleurer, quand même ? Je me moque.

Elle sourit narquoisement et finit par me cracher dessus.

- Ah non, je ne suis pas ce genre de fille. Pas comme toi en tout cas...

- Si tu as que ça pour me faire du mal, c'est raté.

- Non, ta vie est ratée ma grande... Je comprends maintenant pourquoi ta pauvre mère t'as abandonnée... Parce que tu n'étais qu'une merde ! Une pauvre petite victime de la vie. Mais tu ne le vois vraiment pas ? Tu es faible, victimisée et idiote. Alors je vais te poser une simple question : qu'est-ce que tu fous encore là...?

C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Je sens mon regard qui s'assombrit et je ne perds pas une seconde de plus pour me jeter sur elle. Je me retrouve à califourchon sur cette pauvre conne et je lui fourre mon poing dans son visage qui ressemble à un tableau de Picasso. Plus je la frappe, plus je sens la haine s'écouler dans mes veines jusqu'à atteindre mes poings pour les écraser avec force dans le nez de Lilas. Je n'ai pas hésité. Je n'ai pas hésitéet je l'ai battue. Je l'ai battue en me rappelant avec souffrance, la douleur de la disparition de ma mère. La douleur des coups de mon père, la douleur des mots de Noah et la douleur des viols de mon frère. Par les coups, je lui fais ressentir ce que je ressens à longueur de journée. À longueur de temps. Ce qui serre avec violence mon cœur, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de ma putain d'existence. J'étais aveuglée par la souffrance, la rage, le voeux de vengeance et par le lassement, tout simplement. Deux bras entourèrent ma taille et me tira par l'arrière. Je hurle. Je veux continuer. Je veux la voir souffrir par mes coups. Je sais pertinemment qui c'est qui m'a empêchée de la tuer. Je reconnaitrais son odeur même avec l'odeur des égouts derrière. Ethan m'éloigne le plus possible du troupeau d'élèves qui s'était formé durant la bataille et je les observe une dernière fois, avant de dire intérieurement à Ethan, "merci".

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