Seule

Chapitre 20

Vingtième chapitre

Je rentre dans la maison, une boule se formant dans mon estomac. Ludo lève la tête de sa cocaïne pour la tourner vers moi. Il s'essuie le nez et tapote la place à côté de lui.

- Alors comme ça on a des amis et on ne le dit pas à son grand frère ?  S'écrie t-il me faisant sursauter.

- Euh... Oui,  je...

Il me regarde d'un air grave et j'avale bruyamment ma salive.

- Pff ! Souffle Ludovic, je m'en fous que tu aies des copines...

Je lève les yeux de mes pieds pour le fixer, une lueur d'espoir brillant en moi.

- Tant qu'après elles finissent dans mon lit ! Pouffe t-il.

Il ria, tandis que moi, mon sang bouillonnait dans mes veines.

- Non mais et puis quoi encore ?! Hurlais -je. Mes amies ne sont pas tes bêtes de foire ! Pas comme... Comme...

- Vas-y,  dis-le... pas comme toi. Siffle t-il.

- La ferme, putain !  Moi je n'ai pas eu le choix ! Tu m'as emmenée dans une chambre et tu m'as violée, connard ! Je hurle à pleins poumons.

Mes larmes inondent mon visage mais je n'y prête pas attention. Mon frère me tue du regard en serrant et desserrant les poings. Il s'approcha violemment de moi et par peur, je recule. J'ai l'horrible impression de revivre les mêmes scènes avec mon père, sauf que là, c'est mon frère... Ludo ferme son poing gauche et le lève. Je ferme fort des yeux et penche ma tête sur le côté. J'entends un bruit sourd. Son poing vient de s'écraser... Sur le mur juste à côté de ma tête. Mes sanglots se font entendre jusqu'en haut des escaliers.

- Barre-toi. M'ordonne mon frère, ou plutôt l'ordure qui me sert de frère.

Je ne l'énerve pas plus et monte dans ma chambre.

+++

Il s'est passé deux jours depuis cette engueulade entre Ludovic et moi. Bien sûr, le soir-même, quand mon père est rentré, Ludo lui a dit ce que je lui ai crié et mon père m'a tabassé jusqu'au sang. Je suis actuellement dans ma chambre, enfilant la robe que j'ai achetée avec Sophia. Et oui, ce soir c'est Noël et Ethan m'invite au restaurant. Je suis angoissée et excitée à la fois. Ne me croyez pas folle, je ne vais pas passer par la porte d'entrée pour aller le rejoindre. Oh non !  Je vais passer par ma fenêtre; ce n'est pas très haut, donc je pourrai sauter. J'ai tout prévu. Jusqu'au petit détail. Je jette un œil à mon horloge murale : 19h43. Je vais bientôt devoir partir... Je souris depuis ce matin en pensant au fait que je vais enfin passer un agréable Noël depuis des années. J'ouvre doucement la porte de ma chambre et attends. Ce n'est que lorsque j'entends des bouteilles en verre s'entrechoquer que je referme la porte et ouvre la fenêtre. J'inspire un bon moment cet air pur et frais et regarde en bas. Je vais pouvoir sauter. Je refais le lacet de ma basket, prends mes escarpins noirs et saute. J'aterris comme un boulet sur le sol, mais sans pour autant faire du bruit. Je remplace mes baskets par mes talons et avance vers la BMW d'Ethan. Celui-ci était adossé à sa voiture, les yeux vers ses pieds. Je prends alors le temps de le détailler. Il était en chemise blanche à manches courtes avec un jean noir; il avait toujours ses éternels cheveux en bataille que je trouvais incroyablement sexy. Je m'avance vers lui, faisant claquer mes talons sur le goudron et il relève la tête avant de me faire son plus beau sourire. Il me détaille aussi. J'avais bouclé mes cheveux et m'étais maquillée simplement de mascara, d'eye liner et de rouge à lèvres rouge intense. Je rougis quand je remarque qu'Ethan ne cesse de me fixer. Il ouvre ma portière.

- On y va princesse ?

Je hoche la tête et me hisse sur le siège passager.

- Bien sûr beau prince.