Chapitre 8

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Huitième chapitre

Je me réveille lentement en sursaut et observe autour de moi. Il fait sombre mais mes yeux s'habituent vite à la pénombre. Une vive douleur me lance en haut du crâne, et elle est encore pire au niveau du dos. Je me redresse légèrement, et remarque que je suis aux pieds des escaliers. Mais qu'est ce que je fais là ? Instinctivement, je porte ma main sur ma tête, et tout de suite, je remarque un liquide chaud et coloré en rouge. Du sang. Génial ! Il ne manquait plus que ça ! J'essaie du mieux que je peux de me mettre debout mais c'est presque impossible. Alors je me rallonge et m'endors avec beaucoup trop de questions qui trottent dans ma tête.

++++

Je me réveille et vois que je suis sur le canapé et qu'il fait jour.

- Enfin réveillée.

La voix grave de mon père fait écho jusque dans les escaliers. Je sursaute surprise et effrayée.

- Oui. Comment ai-je atterrie ici?

- Ton frère.

Je hoche la tête et détourne le regard.

- On est quel jour? Demandais-je redoutant la réponse.

- Le 11 octobre. Me répond froidement Jaques.

Je pousse, intérieurement, un soupire de soulagement. Le silence règne dans la pièce et le regard insistant de mon géniteur en devient très gênant. Je me racle alors la gorge et avale ma salive bruyamment en voyant le regard de mon père devenir plus... Noir. Une question trotte dans ma tête depuis que je suis réveillée mais je n'ose rien dire. Quelques minutes après dans le silence pesant, je prends mon courage à deux mains et la lui demande.

- Tu... Tu m'as fais quoi ?

Jaques plisse légèrement les yeux et un sourire se forme sur un coin de ses lèvres. Il me dégoûte. Il se lève soudainement me faisant sursauter. Tu es vraiment une mauviette, Chloé. Me souffle ma conscience. Je baisse la tête. Elle a raison.

- Regarde moi. M'ordonne mon père.

Je lève lentement la tête et il s'accroupit devant moi.

- Ma petite Chloé, tu vas gentiment arrêter de poser des questions ridicules et te préparer pour les cours. Sinon, tu auras à faire à moi... Me siffle mon père.

Je hoche positivement la tête et il se remet debout avant de disparaître dans la cuisine. J'observe chacun de ses pas, et dès qu'il est hors de mon champ de vision, je jette un œil à l'horloge et vois que je vais être en retard. Je bondis hors du canapé et m'avance doucement mais sûrement vers les escaliers. Arrivée en bas de ceux-ci, je regarde le nombre de marches que je dois "escalader" et pour moi, il y en a des milliers. Je soupire et commence à signer mon arrêt de mort. Une fois en haut, je me dirige vers la chambre et en particulier vers mon placard. Je vais dans la salle de bain et me glisse sous la douche. Quelques minutes après, je ressors, une serviette enroulant mon corps, et me regarde dans le miroir. Je me stoppe net en voyant ma tête. J'ai encore des cernes noirs sous les yeux, je suis plus pâle que d'habitude et un bleu sur la joue droite et un sous l'oeil gauche. J'allais pour me retourner prendre de la crème dans mon placard à pharmacie, quand je vois une chose encore plus horrible que mes cernes ou tous les bleus que j'ai. Mon dos est violet partout. De mes omoplates, jusqu'au dessus de mes fesses. Je me demande vraiment ce qu'ils m'ont fait. Je mets de la crème, m'habille avec difficulté et me maquille de façon à cacher mon visage. Une fois tout cela fait, je descends et sors de la maison. Mon bus est déjà passé, alors je n'ai pas le choix, je dois marcher. Je fourre mes mains gelées dans les poches de ma veste en cuir et commence à marcher. J'entends un klaxon, mais n'y fais pas attention. Le klaxon se fait plus insistant et plus proche. Je me retourne enfin et vois Ethan dans sa voiture.

- Salut ! Me dit celui-ci.

- Salut. Répondis-je avec un grand sourire.

- Tu vas en cours à ce que je vois... Tu veux monter ? De toute façon, moi aussi je suis en retard. Me propose mon sauveur.

Je l'observe un moment. Ses yeux sombres me font penser à des yeux d'un oiseau, je ne sais plus lequel. Et ses cheveux... Je meurs d'envie de les recoiffer encore et encore. Il m'envoie un sourire chaleureux et je lui rends avant de monter dans le véhicule. Durant le trajet, Ethan avait allumer la radio et s'est mis à chanter. Je le regarde avec des yeux ronds, et souris avant de me mettre, aussi, à chanter. On chante comme des fous, jusqu'à brûler nos poumons, mais, à cet instant précis, je ne pense à rien d'autre. Une fois arrivés devant le lycée, Ethan coupe le moteur et se tourner vers moi.

- Oui ? Dis-je en remarquant qu'il gardait le silence.

- Je... Je te souhaite de passer une bonne journée. Me répond t-il enfin.

Je lui lance un faux sourire un peu crispé et descend de la voiture. Je me retourne et commence à avancer, quand il m'interpelle.

- Chloé !

Je me retourne.

- Fais attention à toi. Me dit-il enfin.

Mes yeux s'écarquillent légèrement, mais je fais volte-face et avance jusqu'au portail. J'entends ​des pneus crisser sur le bitume et je jette un coup d'œil avant de remarquer que le beau brun avait disparu. Je soupire et entre au sein de l'établissement. Je marche tranquillement dans les couloirs de l'enfer, jusqu'à trouver ma classe. Je rentre et c'est parti pour deux heures dans l'ennui.

++++

La cloche sonne enfin, me sauvant de ce cauchemar barbant. Je me lève de ma chaise, prends mes affaires et me dirige vers mon casier. Je pose un livre. Deux livres. J'allais poser le troisième, quand une bombe humaine me fais tomber. Noah. Je lui lance un regard méchant et il me gifle.

- Q-Qu'est ce que tu veux, Noah ? Bredouillais-je.

- Ne fais pas l'innocente, Chloé.

Ce fut ma réponse. C'est sûre, ça va m'éclairer. Je le regarde avec incompréhension, et il me tend une photo. Sur celle-ci, il y avait une photo de Noah photoshopée. En dessous, il y avait marqué :

" R. I. P Noah Fords."

Ma bouche s'ouvre en grand et je fais de gros yeux.

- Mais, ce n'est pas...

Je fus coupée par le poing de Noah sur ma joue, pile à l'endroit où il y a l'énorme bleu. Je me retrouve à quatre pattes, complètement abasourdie. Ma tête me fait aussi mal que si il y avait un marteau piqueur à l'intérieur et elle se met à tourner. Je suis comme paralysée. Noah s'en va avec ses copains en riant. Il m'a fallut du temps avant de me remettre de ce violent coup et là, je craque. Mes larmes coulent. C'est une véritable avalanche de gouttes d'eau salée. Je n'arrive plus à me calmer. Je me lève, et pars en courant vers l'extérieur. Mon genou me fait horriblement souffrir, mais je ne m'en préoccupe pas. Je me dirige vers le parc, et m'assois sur un banc. L'envie de recommencer a mes mutiler revient mais alors que j'allais prendre un compas, une voix, se fait entendre. Elle ne parle pas, elle chante. Et c'est juste magnifique. Je me laisse doucement portée par la mélodie qui emmène la voix et la guitare et ferme les yeux. La chanson était Hallelujah. Je me lève et remarque que je reconnais la voix. Ethan. 

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