Chapitre 17

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Dix-septième chapitre

Mon père se tenait là, devant moi. J'ai peur. Non, je suis tétanisée. Oui, c'est le mot. Tétanisée, effrayée, paniquée. Tous les mots possibles et imaginables pour dire à quel point j'ai peur ne sont même pas suffisants. Mon père s'approche de moi alors qu'il ne tient même pas debout. Pitoyable... Pensais-je. Soudain, Jaques m'attrape par la gorge.

- Tu viens de dire que je suis quoi ? Siffla t-il.  

Merde ! J'ai pensé à voix haute ! Il resserra son étreinte autour de mon cou, attendant sûrement une réponse.  Mes pieds ne touchent même plus le sol. Mais alors que je commençais à suffoquer, mon père me lâcha. Mes pieds retrouvent enfin la terre ferme et je me sens beaucoup mieux. Ma respiration a repris et je cours dans ma chambre. 

- Chloé ? M'appela mon frère. 

Je frissonne. Entendre mon prénom venir de sa bouche me répugne au plus au point. Malgré cela, je m'arrête au milieu des escaliers et me tourne vers lui. 

- Ne t'inquiète pas, ce soir on va bien s'amuser... Lance t-il avec un sourire en coin. 

J'ai horreur de la façon dont il dit cela. Il a cette manière de le cracher comme du venin. Je hoche la tête, et, une fois trop haute dans les escaliers pour qu'il me voit, je soupire. Quelle vie de merde... Une fois dans ma chambre, je m'étale en étoile sur mon lit douillet qui m'avait tant manqué. Même si c'est juste un vieux​ matelas​ deux places posé sur de misérables lattes, ce lit représente beaucoup pour moi... C'est avec cette pensée que je m'endors. 

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C'est à grands renforts de coups de poings de mon père que je me réveille en sursaut.  

- Qu'est-ce-qu'il se passe ? M'exclamais-je.

- Debout salope, tu dois faire le petit déjeuner à ton frère avant qu'il ne parte pour l'université. Déclare mon père d'une voix sèche.

Il ouvre la porte mais avant de la passer, il dit:

- Tu as intérêt à te dépêcher car s'il est en retard, tu vas le regretter...

Je déglutis et l'observe partir avant de me précipiter vers mon placard. Je pioche un jean noir, et un simple top rose. Après cela, je me coiffe à la va vite et descends vers la cuisine où mon frère m'attendait, assis sur une des chaises de la grande table en bois, les bras croisés. Je baisse la tête alors que lui me fixe un sourire aux lèvres. Hier, il a tenu sa promesse, malheureusement... Et j'en ai honte... J'ai dû me savonner 5 fois une fois que j'étais sous la douche. Bref, je me précipite vers les placards et une fois de plus, il n'y a rien, à part un sachet de riz mais c'est assez seulement pour une personne. Je soupire et sors une casserole avant de la nettoyer et de la remplir d'eau. Une fois que le riz est cuit, je le mets dans une assiette et je la pose devant mon frère avec des couverts. Je jette un oeil à l'horloge et vois que c'est moi qui vais être en retard. J'attrape mon sac, mes clés et la béquille avant de partir de cette odieuse maison qui referme bien des souvenirs. Je prends le bus et m'installe au milieu. Je pose ma tête contre la vitre froide et sale. Je ferme les yeux et me remémore les meilleurs moments passés avec ma mère. Mon étoile. Je renifle pour essayer de ravaler les larmes qui menacent de dévaler mes joues. Je remarque alors que le bus s'arrête. J'ouvre les yeux et vois que c'est mon arrêt. Je me lève, non sans soupirer, et descends du véhicule, toujours avec ma béquille à la main. J'ai l'impression d'être Docteur House. Et cela ne me plait pas du tout. Un sourire apparait lorsque je vois mes amis se précipiter vers moi tout en souriant.

- Salut Chloé, ça va ? S'exclama Sophia.

- Oui, parfait, et toi ma chère Sophia ? Demandais-je.

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