Chapitre 12 - Laïa

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Je suis pressée de rentrer chez moi. Après cette longue semaine je n'en peux plus ! Entre Olivia qui essaie de me rabaisser et Ayden qui ne va pas très bien, même si il ne le dit pas, je ne sais pas où donner la tête.
Je vois la voiture de ma mère stationnée devant la maison. Tiens, elle est rentrée ? J'ouvre la porte et je vais dans le salon où je la vois assise sur la table haute.

— Maman ?
— Ah mon cœur ! Ça va ?
— Oui. Tu es déjà rentrée ?
— Oui... viens t'asseoir à côté de moi.

Je vais m'asseoir et je la regarde, un peu inquiète. Elle ne laisse rien paraître. Je sens que c'est mauvais signe.

— Tu as passé une bonne semaine ?
— Qu'est-ce qu'il y a ? Maman ? Tu me fais peur...
— Je suis désolée de devoir t'annoncer ça mais... les recherches sont terminées.
— Quoi ? Non ! c'est impossible ! C'est une blague ?
— Non, ma chérie. Je suis désolée.
— Tu ne peux pas arrêter ! C'est ton fils, mon frère, dont il s'agit !
— Tu sais que c'est dur pour moi aussi. Ça fait presque dix-huit ans que je n'ai pas vu mon fils !
— Justement ! Il faut continuer.
— J'aimerais les continuer, crois-moi, mais sans détective ça va être compliqué.
— Si c'est une question d'argent, je peux me trouver un boulot.
— Ce n'est pas une question d'argent, Laïa. C'est bien plus compliqué que ça.
— Alors on n'a qu'à engager un autre détective.
— Ce serait long.
— Mais au moins on continuera !
— Bon ça suffit, Laïa ! Il n'y a plus rien à faire, il faut l'accepter même si c'est dur.
— Mais c'est ton fils, merde ! Tu ne peux pas l'abandonner !
— Baisse d'un ton, je ne suis pas ta copine, ne l'oublie pas.

Je quitte la pièce sans la regarder et je me réfugie dans ma chambre. Je me change et mets mes affaires de sport. Je prends un sac à dos dans mon armoire dans lequel je mets une serviette, une bouteille d'eau et des rechanges.

— Où vas-tu ?
— Faire du sport.

Je sors de la maison et je cours jusqu'au centre ville. Je m'arrête devant une salle de sport. Je regarde si elle est ouverte et rentre.

— Bonjour !
— Bonjour. Est-ce que je peux vous aider ?
— Je cherche le coach James.
— Il est actuellement en cours mais vous pouvez l'attendre dans la salle.
— D'accord, merci.
— Je peux prendre votre nom ? Comme ça il viendra directement vous chercher.
— Peterson.

J'entre dans la salle et je vois plusieurs machines de sports. Il y a un coin pour la musculation, un autre avec des tapis de courses, des vélos et pleins d'autres dont je ne connais pas le nom. C'est immense comme endroit, j'adore ! Je pose mes affaires et je commence à m'entraîner. Je sens que je vais passer pas mal de temps ici.

— T'es nouvelle ici ?

Je lève la tête. Un jeune homme aux cheveux blonds me sourit.

— Oui c'est la première fois que je viens.
— Dans ce cas, bienvenue. Je m'appelle Bryan.
— Merci ! Moi c'est Laïa.
— T'es nouvelle dans la ville aussi ?
— Oui ça ne fait que quelques mois que je suis là.
— Laïa ?

Je me retourne vers la personne qui vient de m'appeler. C'est pas vrai... En plus de côtoyer le même lycée, je côtoie la même salle de sport que Naïl ? Super...

— Qu'est-ce que tu fais là ?
— Je suis venue réviser ça ne se voit pas ?
— T'es marrante comme fille, tu le sais ça ?
— Vous vous connaissez ? nous interroge Bryan.
— Oui on est...
— C'est ma petite-amie.
— Je ne suis pas ta petite amie !
— Je vous laisse régler ça entre vous. À plus tard, Laïa !
— Àla prochaine !

Je me tourne vers Naïl en amenant mes bras sur mes hanches.

— Qu'est-ce qui t'a pris de dire qu'on était ensemble ? Tu sors avec Olivia je te rappelle.
— Non, elle m'a quittée.
— Ce n'est pas une raison.
— Tu ne devrais pas lui parler, ce n'est pas un bon type. Tu verras je t'ai rendu un gros service.
— Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi.
— Mademoiselle Peterson ?
— Oui ?
— Je suis James, suivez-moi.

Je récupère mon sac et suis le coach. Naïl me salut mais je ne prends pas la peine de lui répondre.
Il m'emmène dans une grande salle au centre de laquelle se trouve un ring et du matériel de boxe.

— Tu m'as dit que tu voulais t'entraîner à la boxe, c'est ça ?
— Oui.
— Tu en as déjà fait ?
— Non.

Il saisit une paire de gants et me les donne.

— Prends ces gants et tape dans les sacs.

On se dirige dans le coin où se trouvent les sacs accrochés au plafond.

— Entraîne-toi à cogner dedans. Je t'apprendrai les bases après.

Je fais ce qu'il me dit et je commence à taper dans le sac. Je donne des petits coups et augmente petit à petit la puissance de mes frappes.
Après deux heures d'entraînement, je suis complètement épuisée mais je me sens bien, revigorée.

— Tu reviens me voir quand tu veux. La prochaine fois, je t'apprendrai à te défendre.

Je le remercie et je vais boire de l'eau. Je ne regrette pas mon cours, je pense que je vais venir ici tous les soirs après le lycée.

— Je suis rentrée !
— Ça s'est bien passé ?
— Super ! Je vais dans la douche.

Je prends mes affaires de rechange puis je vais prendre ma douche. Une fois que je sors, j'enroule une serviette autour de ma taille et commence à me préparer. Je mets de l'huile sur mes cheveux et je m'hydrate le corps. J'enfile ensuite mon pyjama et je vais au salon. Ma mère feuillette un album photos. Je m'approche d'elle, ce sont des photos de moi petite.

— Tu étais tellement belle... tu étais une petite fille pleine de joie qui riait tout le temps. Tu aimais bien prendre soin de toi, t'habiller à ton avantage et te faire belle. Je me rappelle que tu adorais piquer mon maquillage et mes bijoux. Tu étais cette petite fille insouciante qui aimait la vie, s'émeut-elle en tournant les pages une à une. Et qui savait s'amuser.

Un sourire s'affiche sur mon visage en voyant ces photos. C'est vrai que j'ai beaucoup changé à cause de certains événements.

— Où est partie ma fille ? Je sais qu'au fond, elle est encore là mais qu'elle se cache. Qu'elle se cache derrière de vieux vêtements trop larges et derrière ses livres, ses cours ou tout ce qui peut l'isoler. Je sais que tu te forges une carapace pour te protéger mais en voulant trop te protéger tu vas finir par te perdre. Tu ne pourras pas rester éternellement comme ça, notre vraie personnalité reprend toujours le dessus. Arrête de te cacher comme tu le fais et reprends confiance en toi, profite de la vie. Montre qui tu es réellement. Tout ce que je veux, c'est retrouver la petite fille que j'avais autrefois, la fille discrète mais simple. Tu sais très bien que si tu as besoin de moi, je serais là pour toi et ça jusqu'à la fin de ma vie. Redeviens-toi, ma chérie. Tu sais que je t'aime plus que tout au monde et que j'ai raison, dit-elle en se redressant. Réfléchis bien à ce que je t'ai dit. On mange dans un quart d'heures.

Je la regarde s'éloigner. Ma mère a raison sur toute la ligne. J'aimerais redevenir celle que j'étais avant, celle que je suis aujourd'hui n'est qu'un masque.

[1] Naïve et impuissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant