Chapitre 35 - Laïa

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— Alors tu l'as fait ?
— Bonjour ! Oui je vais bien merci et toi ?
— Ouais alors tu lui as dit quoi ?
— Que c'était mieux pour nous deux qu'on arrête de se fréquenter.

Il sourit fièrement et s'assoit sur la banquette. Je l'imite.

— Tu n'as pas l'air très contente.
— En même temps je ne vais pas sauter de joie alors que je viens de perdre une amitié !

Il me dévisage, les sourcils froncés. Il sait qu'il s'est dit quelque chose et il ne va pas tarder à me poser la question.

— Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
— Que je lui plaisais...
— J'ai bien fait de te poser un ultimatum !
— Tu n'étais pas obligé... Tu aurais pu passer au-dessus.
— Si je l'étais. Je n'ai pas envie que ce connard tourne autour de ma copine ! Tu verras, tu finiras par me remercier.

Il allume la télévision mais n'active pas le son. La pièce se plonge dans un grand silence et l'ambiance devient lourde... je décide de briser la glace.

— Ma mère veut apprendre à mieux te connaître, ça te dirait de venir dîner à la maison ce soir ?
— Ouais mais laisse-moi faire ma sieste avant.

Il s'allonge et ferme les yeux. Je soupire. Je n'ai rien à faire alors je regarde la série qui passe à la télévision. Le son est toujours désactivé, ce n'est pas très pratique et je n'arrive pas à suivre. Je brasse la pièce du regard à la recherche de la télécommande mais je ne la trouve pas. Il va falloir que je fasse avec.
Soudainement, son portable se met à sonner et le nom « maman » s'affiche sur l'écran. Il décroche.

— Hum. grogne -t-il.
— ...
— Ouais.
— ...
— Maintenant ?
— ...
— Non.
— ...
— Je dois y aller là.
— ...
— Non. À ce soir !

Il raccroche en lançant des injures. Il me regarde et me dit :

— On y va.
— C'était ta mère ?
— Ouais.
— On peut l'attendre si tu veux.
— Non, on y va ! J'ai très envie de manger les plats de ta mère !

Il met ses chaussures et me pousse jusqu'à l'extérieur de la maison. Je ne comprends pas ce qui lui prend. Je ne l'ai jamais vu aussi speed.

— Monte dans la voiture.
— Il faut qu'on passe chercher Layana.
— Pourquoi ?
— Parce qu'elle vient à la maison, elle aussi.
— Ok on y va mais monte dans la voiture.

Je m'exécute sans protester.
Je me demande bien ce que sa mère a pu lui dire pour qu'il décide de partir aussi précipitamment. Même si j'ai envie de savoir, je ne lui demanderai pas. Il risquerait de s'énerver. À la place, je lui donne l'adresse de Layana et on y va. La route se fait en silence. Ça fait beaucoup de blanc en une soirée.

📩 Moi :
Je suis là. On t'attend sur le parking.

📩 Babe :
Quelle voiture ?

📩 Moi :
Twingo.

📩 Babe :
Ah ouais le prince charmant sur son cheval blanc quoi ! J'arrive.

Elle frappe contre la vitre. Je lui fais signe de monter. Elle ouvre la portière et s'installe à l'arrière en nous saluant.

— Layana, je te présente Tybo ! Tybo, je te présente Layana.
— Enchantée.
— Ouais.

Je jette un œil à mon amie qui a l'air refroidie. Je lui fais un petit sourire et on démarre.
Ma mère est dans la cuisine en train de préparer un couscous. Je me dirige vers elle. Elle se retourne et nous sourit.

[1] Naïve et impuissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant