Chapitre 37 - Laïa

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Ce matin je me lève d'une humeur assez ronchonne. Je n'ai pas très bien dormi cette nuit. J'ai refait ce cauchermar, celui que je faisais après mon agression. Au début je ne savais pas qui étaient mes agresseurs mais maintenant je connais leurs identités et je me demande si je peux porter plainte. J'irai me renseigner.

Je pars dans la salle de bain. Je retire mon haut et observe ma cicatrice à travers le miroir. On m'a dit que ça mettrait du temps à s'en aller mais je ne les crois pas. Je sais que je la garderai toute ma vie et qu'à chaque fois que je la regarderai ça me rappelera mon agression.

— Laïa où est-ce que tu es ?
— Dans la salle de bain.
— Je peux entrer ?

Je m'habille rapidement et je lui réponds. Elle ouvre la porte et s'appuie contre le mur.

— Je te laisse de l'argent pour que tu puisses commander des pizzas. Je vais rentrer tard ce soir.
— Merci maman.

Elle m'embrasse et s'en va en me souhaitant une bonne journée. Je termine de me préparer puis je vais prendre mon petit déjeuner.
Je reçois un message de Tatiana. C'est marrant de refaire l'évolution de notre relation à travers les mois. Au début d'année, on était proche, on passait tout notre temps ensemble mais aujourd'hui les choses ont changé. C'est à peine si on se calcule. La dernière fois que nous avons parlé c'était quand elle est venue me féliciter pour mon couple. D'ailleurs, c'est bizarre que ce soit elle qui veut notre bonheur et non mes amis... Je me demande si notre amitié ne s'est pas terminée trop tôt.

📩 Tatiana :
Bon matin Laïa. J'espère que tu as passé une bonne nuit et que tu es de bonne humeur parce que je dois t'annoncer quelque chose qui ne te fera pas forcément plaisir...

📩 Moi :
Bon matin Tatiana. Pour la nuit ce n'est pas trop ça mais bon je suis quand même prête à t'écouter. Qu'as-tu à me dire ?

📩 Tatiana :
Naïl sort avec Olivia.

📩 Moi :
C'est bien pour eux.

📩 Tatiana :
Ça ne te dérange pas ?

📩 Moi :
Non. Ils font ce qu'ils veulent, ça me fait ni chaud ni froid.

📩 Tatiana :
En tout cas si tu as besoin je suis là malgré nos différends.

Je mets de côté mon téléphone. Je suis déçue par ce que je viens d'apprendre. Naïl s'est remis en couple avec Olivia... Il sait très bien ce qu'elle me fait subir. Il sait très bien qu'on ne peut pas se voir elle et moi mais ça ne l'empêche pas de passer d'elle à moi et inversement. Je me sens conne... Il s'est bien foutu de moi ! Quand je pense qu'il commençait à me manquer... Je me sentais prête à aller vers lui pour lui reparler. Je me disais que c'était une erreur de le laisser tomber juste parce que je suis en couple. Il ose me dire que je lui plais pour ensuite aller voir Olivia en connaissant sa méchanceté ! Je ne suis même plus déçue, je suis haîneuse. J'ai la haine contre lui. Il faut que je me change les idées et je ne vois qu'une manière de le faire. Je prends mes affaires et sors en direction de la salle de sport. Je regarde ma montre, j'ai largement le temps de me défouler contre ces pauvres sacs qui n'attendent qu'une chose : se faire cogner. Je prends des gants et je frappe. Je frappe de toutes mes forces. Je frappe jusqu'à ce que toute la haine que j'ai en moi ressorte, jusqu'à ce que mes larmes coulent. Je me déchaîne comme jamais je me suis déchaînée. Je me surprends moi-même. Je donne un dernier coup mais je me loupe et me tords le poignet. Je laisse échapper un petit gémissement. Je retire mes gants et me masse le poignet. Ça fait mal sur le coup mais ça ira mieux après.


•••

Il est presque dix heures. Je retourne au vestiaire pour me changer puis je pars au lycée pour ne pas être en retard. Les grilles n'ont pas encore ouverte alors je me pose sur les escaliers en attendant qu'elles ouvrent.
La sonnerie retentit et un surveillant vient nous ouvrir les grilles. Je traverse la cours, la tête baissée, en espérant que je ne croiserai pas Naïl.

[1] Naïve et impuissanteOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz