[1] Naïve et impuissante

Chapitre 26 - Laïa

— Je suis désolée pour hier.
— Pourquoi tu t'excuses ?
— J'étais censée te donner des conseils mais je n'ai fait que parler de moi.
— Ce n'est rien, Laïa, ne t'excuse pas. Ça m'a fait plaisir que tu te confies à moi. Je sais que ce n'est pas facile d'en parler et puis on a tout notre temps.

J'aime beaucoup ce garçon. Il est vraiment sympathique avec moi. Plus les jours passent et plus je m'attache à lui.

Je reste debout à contempler ce superbe lieu recouvert de neige. L'eau du lac est gelée, on pourrait presque patiner dessus. Le sol est tout blanc, le ciel est gris et les arbres sont nus. Je n'ai jamais vraiment aimé l'hiver mais je trouve quand même cette saison bien jolie. Je suis sortie de mes pensées par une boule de neige qui vient d'atterrir sur mon visage. Je me retourne vers Naïl qui sourit comme un enfant.

— Tu vas le regretter !

Il me tire la langue et m'en relance une qui atterrit sur mon écharpe. Je la sens rentrer dans mon pull, c'est glacée !

— Tu l'auras voulu !

Je me penche pour attraper un petit tas de neige que je mets en boule avant de la lui lancer.
Ça part en bataille et en course poursuite. Dès que l'un de nous deux envoie une boule de neige, l'autre s'empresse de lui en renvoyer une.
On court dans tous les sens pendant au moins dix bonnes minutes jusqu'à ce qu'une idée me viennent en tête. J'attends qu'il ait le dos tourné pour me cacher. Je le laisse tourner en rond et essaie de faire le moins de bruit possible pour ne pas me faire repérer.

— Laïa où es-tu ? Ce n'est pas la peine de te cacher je te retrouverai !

C'est assez comique de le voir faire attention, de surveiller les environs et de se retourner à chaque sifflement du vent.

Ce n'est pas tout mais je commence à m'ennuyer toute seule en plus il ne fait pas chaud.
Je sors discrètement de ma cachette et je me dirige vers lui. J'espère que le craquement de mes pas ne vont pas me trahir. Je retiens ma respiration et lui saute dessus. Il attrape mes jambes avec ses mains mais il perd rapidement l'équilibre. On se retrouve tous les deux par terre. Lui en dessous et moi au-dessus. Je le bombarde de neige tout en rigolant comme une gamine.

— Tu l'as cherché !

Je l'entends ricanner et me demander d'arrêter mais je ne l'écoute pas, je continue.

— Bon tu m'énerves.

Il se retourne et me fait basculer sur le côté. Nos rôles sont inversés. Je me retrouve allongée sur le sol avec Naïl assis à califourchon au-dessus de moi.

— On fait moins la maline maintenant !

Il me regarde fièrement. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Je prends une poignée de neige et je la lui lance au visage avant de retourner la situation.

— TU fais moins le malin maintenant, j'ai gagné !

Je sens que lui non plus n'a pas dit son dernier mot. Je sais qu'il va renverser la situation et cette fois, je ne pourrai plus me défendre.

— Je crois que tu as parlé trop vite, chérie.

Il attrape mes mains et nous fait tomber. Il me tient bien fermement. Il laisse apparaître un sourire vainqueur et se penche vers moi. Je sens son souffle chaud contre ma peau. Il replace une de mes mèches et me regarde fixement. J'apporte mes mains à son visage et lui caresse la joue avant d'entourer son cou de mes bras. La chaleur de son corps réchauffe le mien. C'est comme si on avait changé de saison.

— Je peux ?

Je sais très bien pourquoi il me demande la permission. J'observe ses lèvres puis ses yeux. Je finis par aquiescer. Il rapproche sa bouche et pose délicatement ses lèvres contre les miennes. J'aimerais que ce baiser dure éternellement... je ne pouvais pas rêver mieux.