[1] Naïve et impuissante

Chapitre 13 - Laïa

Le professeur nous a donné le titre de notre roman. J'irai l'acheter ce soir. En attendant, je rejoins Layana à la sortie du lycée.

— Je crois que tu as de la visite, m'informe-t-elle en dévisageant deux personnes.

Je suis son regard.

— Qu'est-ce qu'elles font là ?
— C'est d'elles que tu me parlais ?
— Oui. Je vais aller les voir, on se voit demain.
— À demain, babe.

Je m'avance vers elles. Elles n'ont pas changé. Toujours habillées à la mode avec les dernières paires de chaussures.

— Coucou, Laïa !
— Salut, Stacy.
— Tu n'as pas changé ! me dévisage Gaëlle.
— Vous non plus.
— J'ai vu qu'il y avait une crêperie, ça vous dit qu'on y aille ?
— Je ne sais pas, me méfié-je, je dois rentrer.
— Allez Laïa ! On s'est déplacée spécialement pour toi.
— Bon c'est d'accord. Mais pas longtemps.
— Super, on y va !

Elles m'attrapent par le bras et m'entraînent avec elles au centre ville. Je sors mon portable pour prévenir ma mère mais je n'ai plus de batterie... Il vient tout juste de s'éteindre. J'espère qu'elle ne s'inquiétera pas trop.
Installée à la crêperie, je commande une crêpe au Nutella. Celle que je préfère.

— Alors comment ça se passe ici ?
— Ça se passe...
— Cool parce que pour nous, depuis ton départ, il se passe pleins de trucs ! me coupe Stacy.
— Ah oui ?
— Ouais ! Il y a pleins de problèmes et de choses palpitantes !
— En plus on s'est trouvée des copains, ils sont canons !
— Ouais enfin... Le mien est canon, le tien, en revanche, c'est pas trop ça, Stacy.
— Tu dis n'importe quoi, Gaëlle. Mon copain est dix milles fois plus beau que le tien.
— Tu veux rire, il ressemble à un lutin !

Ce n'est pas vrai ! Elles commencent à se disputer pour ça ? Et devant moi ?

— Stop ! Vous n'allez pas vous disputer pour ça quand même ?
— Mais c'est elle qui a commencé !
— Pourquoi êtes-vous venues ici ?
— On voulait te voir, tu nous manquais !
— Pourtant vous ne m'avez donné aucune nouvelle depuis mon départ et vous avez ignoré mes messages.
— On est désolée mais tu comprends, on était occupée et puis on n'avait pas le temps.
— Vous n'avez pas le temps pour moi.
— Non c'est pas ça, c'est juste que...
— Je ne veux pas savoir. Vous êtes venues me voir pour me parler que de vous c'est ça ? Ça fait presque une heure et demie que nous sommes là et vous m'avez posé qu'une seule question et encore, vous ne m'avez pas laissée le temps de répondre ! Il n'y a que vous qui vous intéresse.  Je suis contente que vous ayez trouvé un copain mais ça ne sert à rien de vous disputer sur leur beauté devant moi !
— Tu es simplement jalouse parce que nous avons trouvé un mec et pas toi ! En même temps je comprends pourquoi les hommes te rejettent vu comment tu te sappes ! volubile Stacy.
— Vous savez quoi ? Je rentre chez moi et ça ne sert à rien de revenir me voir si il n'y a que votre petite personne qui compte.
— On est désolée Laïa... s'excuse Gaëlle.

Je ne l'écoute pas et je pars. Je leur laisse payer l'addition avec grand plaisir ! Je ne suis même pas déçue de leur comportement. Elles ont toujours été comme ça, centrées sur elles-mêmes et jugeantes. Elles ne changeront jamais. C'est pour ça que je me suis retrouvée seule.

— Tu rentres tard.
— Oui je sais. J'ai croisé Gaëlle et Stacy.
— Elles sont venues ici ?
— Oui. On est allée à la crêperie et on a discuté.
— Tu aurais pu me prévenir.
— Je n'avais plus de batterie.

Je me rends dans la cuisine et constate que la table est prête. La nourriture cuit sur la plaque de cuisson. J'ouvre le couvercle du plat et le goûte.

— Maman, c'est prêt !
— Sers les assiettes, j'arrive !

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