Chapitre 20 - Laïa

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Je me réveille d'assez mauvaise humeur. Je suis fatiguée et j'ai très mal dormi cette nuit. J'ai refait ce cauchemar... Des détails se sont encore rajoutés. Je n'ai pas pu distinguer leurs visages mais leurs voix, oui. Elles me disent quelque chose. Je suis sûre que je les connais mais je ne sais pas d'où. Je suis tellement fatiguée que je pourrais rester dans mon lit toute la journée au lieu de travailler.
Je me souviens de ce qu'il s'est passé la vieille et de la discussion que j'ai eu avec ma mère et Layana. Elles ont toutes les deux agit dans mon dos, sans mon autorisation. Aujourd'hui je ne suis pas d'humeur à bien choisir mes vieux vêtements ni à bien coiffer mon affreuse coupe de cheveux. J'ai encore moins envie d'être sociable.
Je prends mes vêtements et je me prépare dans la salle de bain. Une fois que je suis habillée, je passe dans ma chambre récupérer mes affaires d'école puis je m'en vais. Ma mère lève les yeux vers moi.

— Tu ne déjeunes pas ?
— Je n'ai pas faim.

Je sors de chez moi sans un regard et sans un « bonne journée », ce qui n'est pas dans mes habitudes.
Je marche la tête basse, la musique dans mes oreilles. La douce mélodie me fait voyager et me fait oublier tous mes problèmes. J'arrive au lycée avec pas mal d'avance comparé à d'habitude. Je me cale donc sur un banc en attendant le début des cours et ferme les yeux, je me laisse bercer par la musique.

Des bruits de pas se dirigent vers moi, ils sont de plus en plus proches. La personne s'arrête en face de moi. J'ouvre les yeux, Ayden est là.

— Naïl te cherche partout, il veut te parler.
— Et moi je ne veux pas.
— Il est dans le couloir près des WC au cas où tu changes d'avis.
— D'accord merci mais je ne pense pas que je changerai d'avis.
— Tu devrais. Ce serait bien que vous discutiez tous les deux.

Je ne suis pas du même avis que lui mais je suis curieuse ; je veux savoir ce qu'il a à me dire alors je range mon portable dans ma poche et je me dirige vers le rendez-vous donné par Naïl. Je veux juste m'assurer qu'il est là-bas et que ce n'est pas une mauvaise blague. Je le vois enfin, adossé contre le mur, les mains dans les poches, la mine pensive. Tout compte fait, je préfère faire demi tour avant qu'il ne m'aperçoive mais c'est peine perdue. J'entends sa voix m'appeler :

— Laïa !

J'aurais bien continué ma route en courant mais je ne sais pas pourquoi, je ne le fais pas. Je reste immobile.

— Il faut qu'on se parle.

Je prends une grande inspiration avant de me tourner vers ce dernier. J'essaie d'être la plus froide possible en espérant que je ne me trahisse pas moi-même.

— Je n'ai rien à te dire.

Faux ! Au contraire, j'ai tellement de chose à te dire. Je pourrais passer des heures à te parler parce que j'apprécie ta présence...

— Pourquoi es-tu aussi distante et froide ? Pourquoi agis-tu comme ça ?

Je le regarde, essayant de soutenir son regard, mais c'est compliqué. Je ne réponds pas.

— Je vois... souffle -t- il. Qu'est-ce que je t'ai fait ?
— Pourquoi tu n'es jamais venu à l'hôpital ? Pourquoi tu n'as pas tenu ta promesse ? Tu étais trop occupé avec ta nouvelle petite-amie ?
— Je n'ai pas brisé ma promesse.
— Et comment tu savais où me trouver lors de mon agression ? Comment se fait-il que tu étais là ?

Je sais que ça fait quelques semaines que je me suis faite agresser mais la dernière fois qu'Olivia m'a parlé, elle m'a dit quelque chose qui m'a intriguée : « Comment se fait-il que Naïl était là ? Il n'y est peut-être pas pour rien dans cette histoire ». Depuis, la question trotte dans ma tête. Je veux qu'il me dise la vérité. Je veux qu'il me dise, droit dans les yeux, qu'il n'y est pour rien.

[1] Naïve et impuissanteWhere stories live. Discover now