Chapitre 17 - Laïa

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Cela fait une semaine que je suis revenue au lycée et la routine a recommencé.

— Tu as commencé l'exposé ? me demande Tatiana.
— Quel exposé ?
— Celui de français, celui où tu es avec Naïl.
— Ah merde ça m'est complètement sorti de la tête !
— Tu devrais te dépêcher, il ne te reste pas beaucoup de temps.

C'est vrai que nous sommes en retard et si on veut avoir une bonne note pour notre travail de groupe, il faudrait peut-être qu'on s'y mette et pour de bon. Mais pour cela, il faudrait que j'aille parler à Naïl et je n'en ai pas très envie.

— On se voit tout à l'heure, Tatiana. Je dois y aller !

Je prends mon courage à deux mains et je me dirige vers lui. Il est avec Ayden et deux de ses amis. Quand il faut y aller, il faut y aller...

— Naïl ?
— Qu'est-ce que tu veux, Peterson ?

Je suis un peu gênée car tous les regards sont posés sur moi et je n'aime pas du tout ça.

— Je... Il faudrait qu'on travaille notre exposé vu que nous sommes à la bourre alors je me disais qu'on devrait se voir pour le continuer.
— Ouais d'accord, répond-il avec son petit sourire, tu es libre ce soir ?
— Je crois que oui.
— Super ! On se voit après les cours alors.

Je fais un signe à Ayden avant de repartir voir les filles. J'ai hâte que les cours se terminent pour passer un peu de temps avec lui. Je sais, je suis contradictoire.

Je marche tranquillement, le sourire aux lèvres quand j'aperçois Olivia se diriger vers moi. Mon visage se décompose et une boule se forme dans mon estomac, encore une fois. Elle passe à côté de moi en me bousculant.

— Regardez-moi qui est revenue ! Toujours aussi laide à ce que je vois.

Je ne la calcule pas et je continue ma route.

— C'est ça, baisse les yeux petite merde.

Je ferme les yeux un instant pour ne pas craquer. Il faut que tu restes forte Laïa. Ne lui montre pas que tu en as marre et que ça te blesse, elle pourrait s'en servir contre toi.



•••

La journée est enfin terminée. Elle m'a paru très longue ! Je suis contente de pouvoir rentrer.
Je sors de la classe pour rejoindre Naïl. Je le cherche du regard : il est adossé contre sa voiture et discute avec une jolie brune. Je m'approche d'eux. Ils ont l'air de bien rigoler.

— Salut.
— Ah te voilà, on peut y aller ?
— Oui.
— À demain, Naïl, le salut-elle.

Il lui sourit et elle s'en va en veillant à bien dandiner ses hanches. Je lève les yeux au ciel en remarquant la façon dont il la regarde.

— C'est bon, tu as finis de la mater, on peut y aller maintenant ?
— Elle ne serait pas jalouse, la petite Laïa ?
— Non ! Tu dis n'importe quoi.

Il rigole et on monte dans la voiture. J'attache ma ceinture et me cale contre la vitre.

— On va à notre endroit ?

J'hoche la tête d'un signe positif et il démarre.
Vingt minutes plus tard, on arrive enfin. Je descends de la voiture sans prendre mon sac et je cours jusqu'au lac. Je cours le plus vite possible. Une fois arrivée dans ce superbe lieu, je m'allonge dans l'herbe et observe le ciel. Les nuages sont assez gris et se déplacent en gros paquets, ça sent la pluie à plein nez.

— Pourquoi t'es partie comme ça ?
— Je ne sais pas, j'en avais envie.
— Je peux te poser une question ?
— Oui bien sûr.
— Pourquoi tu as déménagé dans cette ville ?
— On avait besoin d'un nouveau départ.
— Tu étais heureuse là-bas ?

[1] Naïve et impuissanteWhere stories live. Discover now