Chapitre 19 - Laïa

234 20 21
                                    

Il faut que j'appelle monsieur Buts pour lui demander de reprendre les recherches. Il ne faut pas perdre espoir, je sais qu'on peut le retrouver.

— Allô monsieur Buts, détective privé bonjour !
— Bonjour, monsieur Buts. C'est Laïa Peterson, la fille de Mahalia Peterson.
— En quoi puis-je vous aider ?
— Je voudrais que vous continuiez les recherches sur mon frère.
— Je suis désolé mademoiselle mais je ne peux pas les reprendre.
— Pourquoi ? Si c'est à cause de l'argent, nous pouvons vous donner plus, ce...
— Ecoutez mademoiselle : j'ai d'autres clients, je ne peux pas perdre mon temps pour une affaire impossible.
— Ce n'est pas impossible... je sais qu'on peut le retrouver !
— Je suis désolé mais je ne peux plus rien faire. Au revoir, mademoiselle Peterson.

Je n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il me raccroche au nez. Quel malpoli celui-là ! Il en a du culot !
Je suis dégoutée. Si un detective privé n'est pas capable de faire son propre boulot comment moi, une jeune adolescente, pourrais réussir ?
Ils peuvent me dire n'importe quoi, que c'est impossible ou qu'on ne le retrouvera jamais, je ne les crois pas. Je garde espoir de découvrir, un jour, l'identité de mon frère et quand ce jour arrivera, je pourrais dire que j'avais raison.

— Je vais à la salle de sport ! dis-je en sortant de chez moi.

J'arrive à la salle. J'entre et je vais directement au vestiaire pour poser mes affaires. Je vais ensuite dans la salle de boxe, je prends mon lecteur mp3 et une paire de gant que j'enfile. Je frappe dans le sac pour me défouler comme si c'était mon pire ennemi.
Je suis déchaînée, je frappe de plus en plus fort. Mes coups vont au rythme de la musique et je ne vois pas le temps passer. Ça me fait un bien fou ! Tout ce que je ressens, toute la colère et toute la tristesse que j'ai pu ressentir ressortent et ça me libère.

— Je n'aimerais pas être à la place de ce sac.

Je fais comme si je ne l'avais pas entendu et je continue de frapper. La personne se rapproche lentement.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
— Pardon ? m'arrête-je.
— Qu'est-ce que se pauvre sac t'a fait pour que tu le frappes comme ça ?

Je retire mes gants et mes écouteurs avant de me retourner vers lui. Il s'approche encore une fois de moi en souriant. Il a de belles dents et un sourire qui doit faire craquer plus d'une fille.

— Il faut bien un moyen pour se défouler.
— C'est vrai.

Je range le matériel que j'ai emprunté puis je prends ma bouteille d'eau.

— Tu viens souvent ici ?
— Seulement depuis quelques jours, je suis nouvelle dans la ville.
— Alors c'est pour ça que je ne t'ai jamais vue !

Je vais m'asseoir sur le banc. Il vient me rejoindre et se pose à ma droite. On commence à discuter.

— Il se fait tard, constaté-je. Je vais rentrer.
— Ouais moi aussi.

Je récupère mes affaires et on sort à l'extérieur tout en continuant de parler.
Je lève la tête et remarque que Naïl m'observe. Nos sourires s'effacent et nos regards se suivent. Je sors de la salle sans un mot, sans un bonjour. Il me manque... nos interactions me manquent un peu, juste un tout petit peu.

— Nos chemins se séparent ici mais je suis sûr qu'on se reverra.
— Oui sûrement.

Je lui fais un signe de la main en guise d'au revoir puis je m'en vais. Je l'entends dire :

[1] Naïve et impuissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant