Chapitre 23 - Laïa

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— Alors tu as réfléchis ?

Je sursaute à l'entente de sa voix. Je ne m'y attendais pas, il m'a prise par surprise. Je me retourne vers lui.

— Tu m'as fait peur !
— Excuse-moi. Alors ?
— Je pense que je vais refuser ton offre.
— Pourquoi ?
— Je ne suis pas du tout son genre. Je suis même tout le contraire.
— Ça pourrait peut-être changer.
— Je n'en suis pas sûre... il a déjà des vus sur une autre fille.

Il suit mon regard des yeux jusqu'à ce que les siens se posent sur Stacy. Il l'observe un moment avant de s'asseoir à côté de moi.

— Tu ne vas pas la laisser gagner aussi facilement ?
— De toute façon elle a une longueur d'avance.
— Si il te plaît vraiment, bats-toi pour l'avoir.
— Je ne serai jamais à la hauteur...

Il m'attrape les mains et me tourne de façon à ce que je sois face à lui. Il me regarde dans les yeux et me dit :

— Tu manques juste de confiance en toi. Je te promets Laïa que tu seras à la hauteur. Tu es une superbe fille.
— Tu dis ça pour me faire plaisir.
— Je le pense vraiment, ne baisses pas les bras. Jamais.

Je lui fais un petit sourire. Ça me fait plaisir qu'il pense ça de moi. C'est la première fois qu'un garçon me dit ça et c'est vraiment touchant. Surtout quand c'est dit avec autant de sincérité.

— C'est d'accord. J'accepte ton marché.

Il me sourit à son tour avant de se lever.

— Super ! Les cours de séduction commencent demain à la fin des cours.

Au tout début de l'année, lui et moi c'était plutôt mal parti. On s'embrouillait pour rien et pour des choses sans importance. Il faut dire qu'il adorait m'envoyer des piques. Maintenant notre relation s'apaise progressivement, elle est plus agréable.

— Ça va tu t'amuses bien ? m'agresse Olivia.
— Oui je m'amusais bien jusqu'à ce que tu viennes me déranger.

Je sens sa respiration s'accelérer. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête mais elle se jette sur moi. Je me retrouve par terre avec elle au-dessus de moi en train de m'étrangler.

— J'aurais dû te tuer quand j'en avais l'occasion.

Je vois une lueur traverser son regard. Elle me donne froid dans le dos. Elle me serre de plus en plus fort. J'ai du mal à respirer.

— C'était donc toi l'autre jour... réussis-je à articuler.
— Tu es plus perspicace que je ne lenpensais dis donc !
— Tu n'essaies même pas de te défendre.
— Pourquoi nier une chose possible ?

Mes doutes sont confirmés. C'est bien elle et les deux garçons qui m'ont agressée.
Une ronde commence à se former autour de nous mais personne n'ose intervenir. Je trouve que ce sont de gros idiots qui ont peur de s'opposer à elle.

— Olivia ! T'es sérieuse ? Putain, arrête !

Je reconnais la voix de Naïl. Je le vois se précipiter vers nous, accompagné de Layana et d'Ayden.

— Lâche-la Olivia !
— Qui es-tu pour me donner des ordres, toi ? Retourne jouer aux poupées et ne me fais pas chier, Layana !
— Aidez moi...

Si personne ne la retire de par-dessus moi, je pense que je ne vais pas tenir longtemps. Je manque d'air.
Naïl la soulève par la taille et la lâche loin de moi. Je me redresse pour pouvoir reprendre ma respiration. Cette fille est complétement cinglée !

— Laïa ça va ?
— Oui oui ne vous inquiètez pas.
— Tu es sûre ?
— J'ai faillit arrêter de respirer mais je vais bien, je vous le promets.

Elle s'accroupit près de moi et me prend dans ses bras. Je la remercie d'être présente pour moi. C'est une fille en or.

— T'es complètement folle, Olivia !
— Mais je t'aime Naïl...
— Il faut vraiment que tu ailles te faire soigner.
— Ne me laisse pas je t'en prie... l'implore-t-elle en le retenant par le bras.

Il le retire et s'en va sans lui adresser un regard. Elle s'écroule au sol, les larmes aux yeux. Je suis peinée de la voir comme ça.

— Merci, Naïl.
— Je vais commencer à croire que tu fais tout pour que je vienne te sauver.

Il me fait un clin d'œil et je baisse la tête. Je sens mes joues rougir. Crois-moi Naïl, j'aimerais bien pouvoir faire semblant mais je ne peux pas.



•••

— Tu sais, commence Layana après un temps de réflexion, j'ai bien réfléchis au sujet de la photo.  Je pense que c'est quelqu'un qui se fait passer pour ton amie.
— À qui penses-tu ?
— Tatiana.
— J'aurais plutôt parié sur Olivia.
— Je ne crois pas. Elle t'a déjà fait le coup une fois, elle n'est pas du genre à refaire la même chose.
— Alors je ne vois pas qui.
— Je suis sûre que c'est Tatiana. Elle est très bizarre avec toi ces derniers temps.
— Tu dis ça parce que tu ne l'aimes pas.
— Non j'ai juste cette impression, c'est tout.
— À quoi tu joues, Laïa ? hurle Tatiana en accourant.
— À quoi je joue ? je répète, incrédule.
— Tu le fais exprès ma parole !
— Je ne vois pas de quoi tu m'accuses.
— Tu crois que je n'ai pas vu ton petit manège ? Tu fais semblant de ne pas t'intéresser à Ayden mais tu couches avec lui !
— Où as-tu été chercher ça ?
— Parce que c'est vrai en plus ?
— Je n'ai jamais couché avec lui, c'est juste un ami !
— Écoute, Tatiana, réagit Layana. Si t'es venue ici pour lui prendre la tête tu peux directement déguerpir !
— De quoi je me mêle, madame la sainte ?
— Écoute, dis-je avec calme. Je ne suis pas intéressée par Ayden. Je ne sais pas où tu es allée chercher ça mais je n'ai jamais rien fait avec lui, c'est juste un ami. En plus, je suis intéressée par un autre garçon !
— Encore mieux ! Olivia avait raison, tu es une putain de belle ordure sans respect envers elle-même !

Elle tourne les talons et s'en va fièrement. Je tombe des nues. Je n'arrive pas à croire qu'elle m'ait dit ça, ça ne lui ressemble pas ! Elle pense ce qu'elle veut de moi mais je ne vous cache pas que ça me touche. Je me demande d'où elle sort toutes ses âneries.

— Elle est vraiment chelou cette fille ! D'où elle sort tout ça ?
— Je ne sais pas et puis je ne comprends pas pourquoi elle croit que j'ai fait certaines choses avec Ayden. On a joué la comédie devant sa mère c'est tout, il ne s'est rien passé et on était que tous les deux !
— C'est quoi cette histoire ?
— Ah je ne t'ai pas raconté ? Quand je suis allée chez Ayden pour l'aider, il m'a demandé de lui rendre un service et j'ai accepté.
— Qu'est-ce qu'il t'a demandé ?
— De faire croire à sa mère que j'ai fait une fausse couche parce que la dernière fois qu'elle m'a vue j'avais mis une protèse, tu sais le jour où je suis allée chez le détective privée.
— Oui je m'en rappelle ! Trop fort et elle y a cru sa mère ?
— Oui ! Elle avait la bouche ouverte tellement elle était choquée.
— À mourir de rire ! Sinon tu as des nouvelles sur ton frère ?
— Non. Il dit que c'est une affaire impossible et qu'il a d'autre client.
— Pff c'est trop facile.
— Je trouverai un autre moyen.
— S'il trouve cette enquête impossible c'est qu'il n'est pas aussi compétent que ça.
— C'est sûr. Tu viens à la maison ?
— Oui.

On se lève et on passe à nos casiers pour reprendre nos sacs avant de rentrer à la maison. Je passe la soirée avec Layana. Je n'irai pas au sport en plus je n'ai pas très envie de voir Toby aujourd'hui.

[1] Naïve et impuissanteOnde histórias criam vida. Descubra agora