[1] Naïve et impuissante

Chapitre 22 - Laïa

— AAAAH !

Je me réveille en poussant un grand cri. J'ai très chaud et je transpire à grosse goutte. Ma mère accourt, paniquée, dans ma chambre et ouvre violemment la porte qui vient cogner contre le mur.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Laïa ? Tu vas bien ?

Je suis encore en état de choc et ne peux donc pas lui répondre. Aucun son ne veut sortir.

— Tu as encore fait un cauchemar ?

Je ne réponds toujours pas mais j'hoche la tête pour lui dire oui. Elle se rapproche de moi et prend ma tête entre ses mains avant d'essuyer une larme.

— Ce n'était qu'un mauvais rêve, mon cœur ce n'est rien. C'est fini maintenant rendors-toi.

Elle m'embrasse le front avant de ressortir.
Je regarde l'heure. Il est presque six heures du matin, je n'arriverai pas à me rendormir. Je décide de me lever et d'aller prendre une douche.
Je repense à mon cauchemar. Je suis encore sous le choc de ce que je viens de découvrir. J'ai pu voir leurs visages... celui d'Olivia, d'Enzo et de Bryan. Maintenant tout est clair, c'est pour ça qu'un nœud se formait dans mon estomac à chaque fois que je les croisais... ça paraît plus logique.

Je mets une serviette autour de ma taille, une autre dans mes cheveux puis je retourne dans ma chambre pour me préparer. Une fois hydratée, habillée et coiffée, je vais dans la cuisine préparer un petit-déjeuner. Je commence tard alors j'en profite pour faire des crêpes.

— Tu as préparé le petit-déjeuner ?
— Oui. Je n'ai pas réussi à me recoucher alors j'en ai profité.

Je prends l'assiette de crêpes et le pot de nutella que je pose sur la table. Je lui donne ensuite son thé.

— Merci mon trésor.

Je me sers une tasse de thé puis je vais m'asseoir en face d'elle. On commence à manger dans le silence. Ce n'est pas pour me venter mais les crêpes que j'ai fait sont très bonnes, je me régale !

— Dis maman, est-ce que je peux te poser une question ?
— Oui bien sûr. Dis-moi.
— Est-ce du harcèlement quand une personne se fait humilier et rabaisser à longueur de journée par une autre personne qui en vient à l'agresser ?
— Oui c'est du harcèlement. Pourquoi ça t'arrive ?
— Non, non. Je connais quelqu'un qui a une amie à qui ça arrive alors je me posais la question.
— Hum... si un jour ça t'arrive tu m'en parlerais ?
— Oui.
— J'espère, Laïa, parce que ce n'est pas un sujet sur lequel on peut rigoler.
— Il faut que j'y aille. Bonne journée, maman.

J'avale ma dernière bouchée puis je sors de chez moi pour me rendre au lycée.
Je ne parlerai pas de mon mauvais rêve vu que je ne suis pas sûre que ce soit vraiment eux mes agresseurs, et puis si je le disais à Layana, elle me forcerait à en parler et je n'en ai pas envie. Si ce sont eux les responsables, ils pourraient me faire bien pire qu'une agression.
Je me rends directement en cours de mathématiques. Ce professeur est le seul à nous laisser changer de place quand on le souhaite. Je trouve ça pratique quand tu ne t'entends pas avec ton voisin par exemple.

— La place est libre ? me demande Naïl.
— Oui.
— Super.

Je l'observe s'asseoir à côté moi. Il s'adosse contre le dossier de la chaise et sort son téléphone.

— Je vais vous rendre vos examens de la semaine dernière. L'ensemble est plutôt correcte.

Il me donne ma copie. Je suis contente, j'ai eu quatorze et demi alors qu'il était plutôt difficile. Je jette un œil sur la copie de Naïl qui a eu seize.

— Je ne savais pas que tu étais fort en maths.
— Il y a pleins de choses que tu ne sais pas sur moi.

Effectivement, il a raison. Je ne connais presque rien sur lui. En même temps, on n'est pas ami et on n'est pas très proche non plus.