Chapitre 46 - Laïa

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J'entends des voix et je sens une main enlacer la mienne. Comment se fait-il que je sois encore en vie ?

— Je t'en prie ma fille, bats-toi. Tu es trop jeune pour mourir. Tu as encore plein de belles choses à vivre, dit-elle en pleurant, je t'en supplie reviens-moi...

Je ne peux pas maman. Je suis désolée mais je ne peux pas. Je n'ai plus le courage de me battre. Je n'ai tout simplement plus envie de souffrir.

Pardonne-moi...



•••

Cela fait deux jours que j'entends ses pleurs et sa voix me supplier de revenir. Je veux que ça cesse. Je ne veux plus la sentir mal, je ne veux plus la faire souffrir. Je reviendrai pour toi, maman. Je ne vais pas t'abandonner, pas maintenant. La force me revient petit à petit et les battements de mon cœur commencent à redevenir réguliers. Je sens mes paupières bouger lentement et avec difficultés mais elles bougent. Après un long combat, je parviens à les ouvrir à nouveau.

— Laïa ? Tu es réveillée ! Oh ma fille, ma petite vie... Tu m'as fait tellement peur ! pleure-t-elle.

J'ai été horrible de lui faire endurer ça. J'en suis navrée mais les excuses ne répareront pas la douleur que j'ai pu lui infliger. Je vais tout faire pour me racheter, pour la rendre fière. Je vais me reprendre en main et je n'abandonnerai pas tant que je n'aurais pas réussi.

— Excuse-moi, maman. C'est horrible ce que j'ai fait mais je te promets qu'à partir de maintenant je vais tout faire pour me reprendre en main.

Elle me caresse la main et me l'embrasse.

— J'aurais dû me rendre compte que ça n'allait pas, je suis désolée de n'avoir rien vu...
— Ce n'est pas de ta faute. Je ne te l'avais jamais dit.

La porte s'ouvre. Je suis surprise de les voir ici surtout après ce que j'ai appris.

— Qu'est-ce qu'ils font là ?
— Ils m'ont aidée. Ils sont là depuis le début.

Je tourne la tête vers eux.

— C'est vrai ?
— Oui.
— C'est grâce à Naïl que tu es encore en vie. C'est lui qui t'a sortie de l'eau.

Je ne dis rien. J'ai fait une tentative de suicide qui n'a pas marché. Au fond de moi, je suis contente qu'il m'ait sauvée. S'il n'avait pas été là, j'aurais commis l'irréparable.

Laïa, commence Layana, par rapport à la dernière fois je...
— Ce n'est pas la peine de te justifier. Vous faites ce que vous voulez.
— Non mais...
— Ne t'inquiète pas, je ne vous en veux pas. Je ne peux rien y faire si vous vous aimez.
— Tu n'as rien compris, Laïa ! On s'aime mais pas comme tu le penses.
— Comment alors ?
— Naïl est mon frère ! Je ne peux que l'aimer d'un amour fraternel.
— Attendez... vous êtes frère et sœur ?
— Oui !

Je reste sans voix. Pourquoi n'ai-je pas fait le rapprochement ? Je suis idiote d'avoir pu penser qu'elle était capable de me faire un coup comme ça. Qu'est-ce qu'elle va penser de moi maintenant ? Je me sens tellement ridicule, j'ai envie de disparaître.

— Je suis la pire amie qui puisse exister...
— Ne dis pas ça, tu ne pouvais pas savoir.
— Je suis désolée.
— Ce n'est pas grave.
— Je t'ai laissée tomber.
— Je te connais bien, Laïa. Si tu as fait ça c'est qu'il y avait une raison.
— Tu me pardonnes ?
— Je ne sais pas, il faut que je réfléchisse... Mais bien sûr que je te pardonne !

Elle me serre fort dans ses bras. Elle m'a tellement manqué. Je ne lui ai jamais dit mais elle compte beaucoup pour moi. Naïl avance d'un pas et s'arrête.

[1] Naïve et impuissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant