11. A poisoned girl.

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           "Une fille empoisonnée"

[Athéna]

Apprêtée pour ce soir, je sors de la salle de bain et attend Rayan.

Il finit par sortir de la salle de bain, il porte une chemise blanche qui me laisse entrevoir "la marchandise" comme il dirait.
Je ne peux pas m'en plaindre.
Bien qu'il soit agaçant il reste un très bel homme avec son costume, ses cheveux noirs, ses lèvres, sa mâchoire, ses tatouages...

Il me rejoint et encercle ma taille.

«Tu es magnifique, j'aime quand tu porte ceci pour moi.»
Il est sérieux, calme et n'a pas son
sourire moqueur.

«Fais attention de ne pas prendre ton rôle trop à coeur.»
Lui rétorquais-je gentiment en repoussant son bras.

«Quel rôle?»

«Celui-là.»

Il me regarde et me sourit en hochant la tête négativement.

Nous sortons de la suite avant de prendre le couloir et de rejoindre la cage d'ascenseur.

Un serveur s'approche de nous et arrive à notre hauteur.

«En terrasse.»

«Pour deux?»

«Non, quatre.»

«Bien monsieur.»
Répond le serveur qui nous désigne une table d'un geste de la main en s'éclipsant.

Nous prenons place à une table dans le coin de la terrasse avec une vue splendide.
Les éclairages donnent une ambiance vraiment particulière.
Rayan s'installe en face de moi et deux hommes nous rejoignent.

Rayan se lève et ils se serrent la main.
L'un de des deux hommes s'installe à côté de moi et l'autre à ma diagonale.

«Bonjour monsieur Abdas, je suis monsieur Alvàres et voici mon confrère monsieur Fernandez qui nous vient tout droit du Mexique.»
Annonce le nouveau venu en serrant la main de Rayan.

«Enchanté, je vous présente ma secrétaire qui assistera à la réunion.»
Ils se tournent vers moi, me serrent la main durant la présentation l'un d'un regard désintéressé et l'autre avec insistance.

L'un de des deux hommes porte des lunettes carrés, il est très mince et grand. Il a les traits tirés et très peu de cheveux.

L'autre, celui qui s'assied à côté de moi est complètement l'inverse.
C'est un homme d'environ une cinquantaine d'années, joufflu, des petits yeux et une masse conséquente de cheveux frisés qui sont en accords avec son mono-sourcil.

Le repas se déroule sans encombre, Rayan négocie des affaires avec les inconnus qui sont de riches hommes d'affaires.

J'hoche la tête de temps en temps avec une fausse mine intéressée.

Mais une main glacée vient soudainement se placer sur ma cuisse.
L'homme commence à la caresser lentement en faisant remonter le tissus de ma robe.
Sa main commence à remonter plus haut, vers mon entre jambe.

Le plus étrange, c'est que cette même personne ne me regarde pas.
Elle semble si naturelle que personne ne remarque son petit jeu.

Je ne bouge plus pétrifiée.
Rayan commence à remarquer mon changement d'attitude et fait tomber sa serviette.
Il se baisse pour la ramasser et soulève discrètement la nape.

Lorsqu'il constate que l'homme à côté de moi s'amuse à caresser ma cuisse dénudé il change de comportement aussi.

«Mademoiselle, voulez-vous aller à la voiture chercher mon dossier?»
Il me vouvoie et ça me fait bizarre, comme si nos relations étaient que professionnelles.

Je comprend qu'il n'y a aucun dossier en jeu, il me tend juste une perche.

Je saisis l'opportunité et quitte la table en m'excusant.
Le regard de l'homme qui était assis à ma droite persiste dans le bas de mon dos et je me sens mal à l'aise.

Lorsque je disparaît de son champ de vision, je commence à souffler et je me précipite vers notre chambre d'hôtel.

Je me sens mal, atrocement mal.
Je suis salie.
Je suis répugnante.
Je n'ai pas eu le courage de lui envoyer ma main sur la joue.

Durant tout le reste de la reunion à laquelle je n'ai pas assistée, je cogite sur ses dernières instants avant que je ne quitte la table.

Rayan me rejoint après une heure dans la chambre.

Il pose sa cravate sur l'un des fauteuils de la pièce tout en me regardant.

«Donc c'était ça le projet? que je me fasse toucher par tes porcs d'hommes d'affaires?»
L'interrogeais-je sur les nerfs.

Je le sais bien qu'il n'y est pour rien, mais je me sens mal et je crois que j'ai besoin d'évacuer ce mal être d'une façon ou d'une autre et sur n'importe qui.

«Non, maintenant nous allons en ville.»

«En ville?»
Le questionnais-je confuse.

«Tu ne connais pas encore Dubaï chérie.»

Je trouve sa tentative pour me faire oublier ses dernières heures sympa.

--
Nous sortons de la chambre et nous croisons en bas dans le hall les clients de Rayan.

Je me raidis instantanément et Rayan s'en aperçoit, puisqu'il me prend alors par la taille et me place face à lui, il dépose ses lèvres sur les miennes.
Ses lèvres charnues sont douce et lorsqu'elles se posent sur les miennes, des multitudes de nouvelles sensations se font ressentir dans mon ventre.

Mon premier baiser, un baiser volé.
Je ne veux pas garder ça comme souvenir de mon premier baiser.

Je répond à son baiser, mais ce qui se produit par la suite est bien plus dangereux.
Rayan presse ses lèvres plus fortement sur les miennes et c'est un baiser intense et plus profond qui prend place.

Durant ces quelques instants, le bruit de fond dans le hall disparaît et je ressens des millions de frissons.

Comme si nos lèvres avaient été créés spécialement l'une pour l'autre, se moulant à la perfection.

À bout de souffle nous nous séparons sous le regard des deux clients intrusifs.

Rayan encercle ma taille de son bras tatoué et nous dirige vers la sortie.

Un taxi nous attend à l'entrée de l'hôtel et nous prenons place à l'intérieur.

«J'espère ne pas t'avoir mis dans l'embarras.»
Il est calme ce soir et sa voix suave est apaisante.

«Légèrement va t-on dire.»

«Retiens juste que j'ai aimé alors chérie.»
Me murmure t'il à l'oreille avant de se servir d'une coupe de champagne à l'intérieur même du taxi.

                                 •••

STINKERWhere stories live. Discover now