23. His absence is murderess.

19.2K 853 117
                                    

« Son absence est meurtrière. »

[Rayan]

Le visage d'Athéna déformé par l'étonnement devant son honnêteté lui fait esquisser un léger sourire.
Il me tourne et fait demi-tour la laissant complètement déstabilisée dans la cuisine.

Ce sourire niais qu'il essaie de cacher refuse de quitter son visage tandis qu'il se dirige sur la terrasse pour fumer une cigarette.
Il sort son paquet de la poche arrière de son jean, il en prend une et la coince entre ses lèvres.

Il expire la fumée en réfléchissant aux intentions pas très saines qui lui ont  traversées les pensées quand la petite tenue de Athena était exhibée sous ses yeux.
Les courbes de son corps, la dentelle de ses sous-vêtements, sa lèvre qu'elle mordille gênée et timide, la façon dont sa robe glisse le long de son corps, la douceur de sa peau...
Putain elle était baisable cette fille.

Il tire une dernière fois et fait tomber sa clope au dessus de la rambarde en lançant un énième regard à la vue nocturne qu'il ne connait que trop bien.

Il ouvre la baie vitrée du séjour qui baigne dans l'obscurité, et l'air froid s'infiltre dans la pièce.
Sur l'un des canapés, Athéna est allongée avec un coussin fermement enfermé dans ses petits bras.
Il s'approche du divan sur lequel elle se repose, et tente de lui enlever l'oreiller afin de la porter jusqu'à sa chambre.
Endormie ou non elle conservait cette capacité à être têtue, puisque à peine touche t'il de la main le coussin, qu'elle se retourne en grognant.

Il la retourne doucement et réussit à prendre son «doudou.»
De ses deux bras, il la soulève et sa tête vient se caler sur son torse.
Il se surprend à l'admirer dormir, même assoupie elle gardait son allure de reine, ses lèvres légèrement entrouvertes lui donnaient une envie de les goûter et ses cheveux bruns en pagailles retombaient sur ses bras.

Il traverse le couloir plongé dans l'obscurité puisqu'il se refuse à allumer la lumière de peur de la réveiller.
Elle lui casserait les couilles si elle se réveillait à poser ses questions.
Il remarque alors que la chemise qu'elle porte laisse entrevoir un beau décolleté et il se fait violence pour ne rien faire.

Il arrive dans sa chambre et la dépose sur le lit.
Il se relève mais sa main vient agripper son avant-bras dans un geste maladroit.

«Rayan..»

Elle murmure quelque chose à peine audible et retombe dans un profond sommeil.
Il fait le tour du lit et vient la rejoindre sous les draps.

-
[Athéna]

Je me réveille dans le grand lit du milliardaire.
Je me lève péniblement et vacille avant de frapper lourdement le sol.
Je me relève comme si de rien était en me massant le tibia.

Je m'assois sur le bord du lit et tente de me rappeler des détails de la veille.
J'étais partie dans un bar avec une amie... Avec Sofia.
Jusque là tout est clair mais après?
Je prend mon téléphone et regarde mes messages avec l'espoir d'y trouver quelques indices.
Le logo message m'indique que j'ai neuf messages non lus, j'ouvre l'application et trouve les multiples messages de Sofia qui semble morte d'inquiétude.

Sofia,l. à 3h21
t'es où?

Sofia,l. à 3h34
Eh oh?

Et les nombreux autres messages qui sont affichés sur la conversation.
J'écris un petit message pour justifier et excuser ma soudaine disparition de la veille.
Je souffle et vais dans mes appels téléphoniques.
J'ai appelé Rayan cette nuit? Appel de deux minutes vingt.
Merde! C'est sûrement moi qui lui ai demandé de venir me chercher sur le parking.

Je repose mon téléphone et sors de la chambre afin de trouver quelque chose à me mettre sous la dent.

Je croise le regard de Rayan qui est installé dans un fauteuil de cuir noir, simplement vêtu d'un jogging avec une tasse de café dans la main droite.

Je fuis son regard et commence à faire demi-tour gênée et terriblement coupable pour l'appel d'hier.
Mais sa voix parfaitement réveillée me surprend.

«Bonjour Athena.»
Son ton autoritaire semble si apaisé que s'en est déconcertant.

«Bonjour Rayan.»
Répondis-je de la même manière.

Un sourire mesquin vient se coller sur son visage d'ange.
«Bien dormis princesse alcoolique?»
Me questionne t'il en affichant son rictus moqueur fièrement.

Je lui lance un grand sourire sarcastique et faux comme le sien.
«Oui merci.»

Sur ce, je me rends vers la cuisine mais au dernier moment je me retourne.
«Je peux manger avant de partir?»

Il fronce les sourcils et se passe une main dans ses cheveux en bataille.
«Où compte tu aller?»
Me questionne t'il en me toisant de haut en bas.

«À l'équitation.»
Répondis-froidement.

Le richissime monsieur Abdas hausse les sourcils avec dédain et se lève du fauteuil dans lequel il était installé.
D'un pas assuré il se rend dans ma direction.

Son corps d'Apollon se dresse dans toute sa splendeur devant moi et l'une de ses mains vient se placer sur ma taille.

Je suis décontenancée par son contact soudain et le fixe avec incompréhension.

«Je répète, où compte tu aller?»
Son ton sonne si autoritaire que s'en est presque effrayant.

Je déplace sa main qui est en contact avec ma taille et lui répond froidement sans le quitter des yeux.
«Vous êtes flic?»

Soudain ses deux bras viennent brutalement se placer autour de mes hanches, et sa tête vient se loger dans mon cou.

«Putain tu me fais chier.»
Murmure t'il contre mon oreille.

Mais il n'a pas le temps de réagir que la porte s'ouvre sur une personne qui s'éclaircit la gorge à quelques mètres.

Le bruit de ses talons résonnant sur le sol de marbre nous ramène à la réalité, je me décolle de Rayan faisant ainsi face au diable incarné: Ella.

Stupide coïncidence...

•••

STINKERWhere stories live. Discover now